Édité dans le cadre de la candidature de labellisation UNESCO, ce beau livre illustré explore l'histoire de cette ville modèle, née des sources et fortement pénétrée d’espaces naturels, tout en offrant certains traits architecturaux d’une capitale.
Vichy a largement contribué au développement de la culture thermale en Europe. C’est à ce titre qu’elle s’engage, avec dix autres villes thermales européennes, dans une candidature de labellisation UNESCO. Ce beau livre illustré qui rassemble les contributions de plusieurs spécialistes nous montre qu’au-delà des pratiques médicales, Vichy est un creuset de programmes et de styles architecturaux, lisibles encore aujourd’hui à travers la stratigraphie de ses paysages urbains. La station thermale proprement dite est un bel exemple de planifi cation urbaine guidée par une "convenance" sociale qui dessine des itinéraires façonnant la ville.
Par son développement urbain original associant santé et loisirs, exercice physique et divertissement, la "Reine des villes d’eaux" demeure le témoin d’une Europe architecturale multiculturelle, où se côtoient classicisme et pittoresque éclectique, exotisme et orientalisme, Art nouveau et Art déco, modernisme… Entre hôtels, casinos, théâtres, thermes et parcs, elle a multiplié les espaces de sociabilité et de mixité sociale accueillant curistes, sportifs et visiteurs, mais aussi écrivains et compositeurs, toute une société internationale se retrouvant aux eaux.
Livre collectif, sous la direction du service Patrimoines et Inventaire général de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Les membres du service de l’Inventaire du patrimoine, chercheurs, historiens, historiens de l’art, photographes et cartographes, ont pour mission de recenser, étudier et faire connaître le patrimoine culturel de leur région.
Extraits
Exceptionnelle médecine thermale
Au XVIIIe siècle, la médecine thermale se développe en Europe grâce aux premières analyses chimiques des eaux, de façon assez homogène malgré la dispersion géographique et culturelle des centres thermaux. Au milieu de ce siècle, les buvettes sont progressivement remplacées par des établissements de soins structurés et fonctionnels qui deviennent souvent les plus grands édifi ces des villes thermales, nécessitant une réorganisation des voies d’accès et la destruction d’anciens édifi ces médiévaux -Vichy, Bath-. Souvent, ce sont les têtes couronnées et l’aristocratie qui fi nancent ces établissements ou les mettent à la mode -les Habsburgs en Autriche, le grand-duc de Toscane à Montecatini, les deux filles du roi Louis XV en 1785 à Vichy, l’empereur Joseph II à Spa, Pierre Ier le Grand à Karlsbad-. Les publications des effets thérapeutiques se multiplient, dans lesquelles l’eau thermale est souvent considérée comme "miraculeuse" compte tenu de l’ineffi cacité des traitements de l’époque.
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Galeries marchandes du square de l’Hôpital
En 1899, la limite sud du quartier thermal se matérialise par la création de deux galeries marchandes en demi-cercle abritant boutiques de luxe et antiquaires, autour de l’emplacement des anciens bains de l’hôpital civil démolis en 1893. Cette place demi-circulaire inspire aux architectes Charles Le Cœur et Lucien Woog la forme en hémicycle des galeries marchandes. Ils y aménagent vingt-six boutiques au rez-de-chaussée, réparties dans deux ailes circulaires situées de part et d’autre de la "salle de repos". Surmonté d’un étage de réserve, le rez-de-chaussée est protégé par une galerie couverte, de structure identique à celle du parc des sources mais s’en distinguant par le décor. Les colonnettes en fonte sont ornées de chapiteaux représentant des feuilles et des palmes avec des cornières ajourées de fl eurs en boutons. Le treillage des façades permet de fondre les bâtiments dans la végétation existante.
Promenade littéraire
La fortune littéraire de Vichy commença au XVIIe siècle. Le prédicateur Esprit Fléchier, aussi célèbre en son temps que Bossuet, Massillon ou Bourdaloue, se rendant à Clermont en 1665, fit un bref séjour à Vichy. Il eut alors l’occasion de rencontrer des "buveurs d’eau". Non sans humour, dans ses Mémoires de Fléchier sur les Grands Jours d’Auvergne (1665), il mit en évidence les vertus de la conversation, si importante lors des séjours aux eaux. Madame de Sévigné fut pour sa part une pionnière convaincue en matière de cures thermales. Elle aurait paraît-il contribué à la réputation des eaux de Vichy grâce aux lettres qu’elle adressait à sa fille Madame de Grignan et aux commentaires élogieux qu’elle en faisait dans les salons parisiens. Pour la marquise, les bains étaient une "répétition du purgatoire", mais elle insista sur l’effi cacité du traitement contre les rhumatismes.
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Le premier Casino de Napoléon III
Dans les jardins du Casino, on donne trois concerts par jour. La musique est partout, dans les hôtels et les brasseries. L’Éden théâtre, une autre charmante salle ouverte en 1882, propose deux concerts chaque jour, des opérettes, des opéras-comiques mais aussi Yvette Guilbert et Aristide Bruant. L’afflux des visiteurs est considérable, le succès de la ville d’eau prodigieux. Grands-ducs, princes orientaux, grands d’Espagne, têtes couronnées, le président de la République Félix Faure… tout le monde est à Vichy ! Tourgueniev, Tchaïkovsky, Puvis de Chavanne y séjournent. Une lettre de curiste en 1898 est éloquente : "Je vous dirai que me voilà installé à Vichy et que j’y coule des jours d’or et de soie, dans les plaisirs d’une vie semi-mondaine, semi-campagnarde. Il semble qu’on soit ici dans une atmosphère de gaîté, de musique et de vie. C’est déjà la moitié du traitement…". À la fin du siècle, on accueille près de deux mille personnes chaque jour dans les salons du Casino.
"Vichy ville d'eau" est une édition Lieux Dits - 17 rue René Leynaud 69 001 Lyon - Tel 33 4 72 00 94 20 Fax 33 4 72 07 97 64
144 pages, 250 images Format 24,3 x 29,7 cm Beau livre relié avec jaquette rigide
Prix de vente 25 euros
Pour de plus amples informations rendez-vous sur : www.lieuxdits.frLe 4 novembre 2019