Une étude publiée le jeudi 13 avril 2017 par Oxfam et ONE et Sherpa, pointe du doigt le flou des comptes des sociétés extractives.
Constructions et métaux, nouvelles technologies et terres rares, uranium, gaz pétrole…. Si les peuples des pays concernés connaissent la misère ou la disette, ce n’est pas le cas des classes dirigeantes.
Véritables enjeux économiques, et géostratégiques, l’ensemble des ressources naturelles fait l’objet d’une lutte sans merci, sans pitié. Corruption, détournement de fonds à grande échelle, il arrive régulièrement que l’on "programme" des crises afin d’installer l’instabilité pour une durée déterminée. En clair le temps de s’enrichir.
Il est bien connu que les Etats non pas d’amis mais que des intérêts. Il en va de même pour les dirigeants.
C’est sur la base de ces documents que les ONG Oxfam France, ONE et Sherpa, membres de PCQVP -Publiez ce que vous payez- ont publié, jeudi 13 avril 2017, un rapport exclusif. Les auteurs du rapport se sont penchés attentivement sur les déclarations du groupe Total concernant les lignes du Bloc 17 de l’exercice 2015.
De tout temps, l’ensemble des recettes du pétrole de l’Angola a été marqué par une corruption galopante. Entre 2007 et 2010, le fonds monétaire international -FMI- avait relevé un manque de 4,2 milliards de dollars dans la comptabilité publique en lien avec Sonangol, compagnie d’Etat de l’Angola.
Luanda, capitale de l’Angola, s’est fendue de quelques mesurettes afin d’éradiquer les détournements. En lisant attentivement le rapport on découvre comment les données financières déclarées par le pouvoir de l’Angola du Bloc 17 en 2015 laissent apparaitre une différence de l’ordre de 100 millions de dollars avec celles que le groupe Total met à disposition.
Plusieurs grilles de lecture ! Soit que Total a mis en place un mécanisme afin d’être moins taxé fiscalement en Angola. Soit un détournement de Sonangol, compagnie pétrolière étatique.
Les auteurs du rapport disposant de données incomplètes, ont calculé leur propre comparaison, d’où une différence de 1 465 990 barils entre les données dévoilées par le rapport financier de Sonangol et celui de Total.
Le rapport ne donne pas de réponse pragmatique concernant la différence du nombre de barils entre les deux groupes Total et Sonangol.
Les auteurs du rapport préconisent à Total de communiquer le nombre de barils de pétrole que le groupe verse concrètement au titre des accords de partage avec l’Angola. C’est une obligation prévue par les directives de l’Union européenne, mais non applicable en droit français. Total devrait aussi publier le volume de ses bénéfices réalisés en Angola. Selon le rapport, on note une différence de plus de 100 millions de dollars. Il ne fait aucun doute que ce montant n’a pas disparu pour tout le monde !
Le 14 avril 2017