Joao Lourenço, est depuis moins d’un mois le nouveau président de l’Angola. José Eduardo dos Santos âgé de 75 ans avait fait le choix de son successeur. Joao Lourenço a été ministre de la défense sous l'ère dos Santos.
A peine en fonction, Joao Lourenço âgé de 63 ans surprend par ses décisions. Il a décrété de mettre un terme à plusieurs monopoles de la famille de Dos Santos. Pour mémoire José Eduardo dos Santos a régné d’une main de fer durant 38 années.
Les observateurs, ambassadeurs et autres acteurs du monde politique sont étonnés de la rapidité à laquelle Joao Lourenço souhaite s’attaquer à des intérêts établis qui contrôlent la 3e plus grande économie de l’Afrique subsaharienne et le 2e pays plus grand exportateur de pétrole.
Par exemple Manuel Vicente vice-président et le ministre d’État Manuel Hélder Vieira Dias Jr, se retrouvent sans emploi. En clair "dégagés". Pour l’heure le gouverneur de la banque centrale proche de Dos Santos est toujours à son poste.
Isabel dos Santos qui dirige Sonangol, compagnie pétrolière de l’Etat, voit ses fonctions réduites. A souligner que l’Angola tire 75% des revenus.
Au cours du mois d’octobre 2017 Joas Lourenço a nommé Carlos Saturnino, secrétaire d’Etat au pétrole, un fonctionnement techniquement plus stratétique que celui du patron(e) de Sonangol.
En 2016 Isabel dos Santos avait limogé Carlos Saturnino, comme quoi "a chacun son tour chez le coiffeur…" Un signal fort et riche en symbole. Comme l’a déclaré Marcolino Moco ancien premier ministre sous l’ère dos Santos. "C’était inattendu à ce stade précoce. C’est très tôt, mais Lourenço envoie un signe que les excès de l’ère dos Santos ne vont pas continuer."
Le 16 octobre 2017 dans son discours sur l’Etat de la nation Joao Lourenço "a promis de briser les monopoles dans l’économie, en mentionnant directement l’industrie du ciment dans laquelle Isabel et son époux, l’homme d’affaires et activiste congolais Sindika Dokolo, ont de grandes participations. Joao Lourenço@eo/cld
Joao Lourenço a aussi aboli le département des communications du gouvernement GRECIMA, avec lequel une société détenue en copropriété par une autre fille de dos Santos, Welwitschia, avait des contrats lucratifs.
"Briser les monopoles dont jouit la famille dos Santos, c’est aller à la jugulaire", a déclaré Ricardo Soares de Oliveira, spécialiste de l’Angola et enseignant à l’Université d’Oxford aux Etats-Unis.
Une réforme majeure est indispensable. Bien que le boom pétrolier ait fait de l’Angola l’un des pays les plus riches d’Afrique par habitant, il est l’un des plus inégaux du monde, la grande majorité de la population partageant peu de sa richesse.
L’économie de l'Angola est entrée en récession en 2016 et le taux de chômage est estimé à 30%. Le manque de devises a contraint les entreprises, telles que les compagnies aériennes et les compagnies pétrolières, à retirer leurs opérations. Un dollar récupère 3 fois le taux officiel sur le marché noir.
L’agence de notation Moody’s a dégradé la note de crédit de l’Angola le 20 octobre 2017, affirmant que l’économie restait contrainte par les pénuries de devises étrangères, l’inflation élevée, la faiblesse des dépenses publiques et la faiblesse du système bancaire.
D’après des sources en provenance de Luanda, Joao Lourenço souhaite placer des technocrates compétents dans des fonctions "clés" pour résoudre de sérieuses difficultés.
A suivre…
Le 27 octobre 2017