Il y a quelques jours je lisais avec beaucoup d’intérêt des échanges sur plusieurs réseaux sociaux concernant des "équipes de communication/presse."
Certains avec pour objectif une déstabilisation, d’autres accéder à la mangeoire ou simplement le fait de critiquer pour le plaisir ou par méchanceté gratuite. D’autres pensent faire partie "des meilleurs communicants de toute l’Afrique centrale "alors qu’ils ont brillé par des traitrises et des silences assourdissants.
Les bouleversements liés à l’émergence des réseaux sociaux ont fait petit à petit évoluer les modes d’expressions et de communication des journalistes, attachés de presse et autres communicants.
Il y a encore peu temps, conférences de presse et dossiers de presse étaient des outils placés au centre de la relation. Avec l’arrivée surabondante d’informations ou de désinformations et de la multiplication, des outils numériques, la croissance exponentielle des mobiles et autres tablettes mettant à la disposition du contenu en continu H24, les journalistes croulent sous des montagnes d’informations et ne sont pas toujours en mesure de tout lire, faut de temps.
Nous sommes dans un monde où il faut aller de plus en plus vite et faire face aux diktats des différents milieux médiatiques et aux enjeux économiques et stratégiques des entreprises poussées à se développer sur le plan économique.
Les journalistes professionnels demandent des informations utiles, concrètes, axées apportant un minimum de contenu avec une réelle valeur ajoutée.
Je ne voudrais pas opposer les journalistes "off line" et "one line" mais il est indéniable que la manière de travailler n’est pas la même. L’approche est totalement différente. Dans certains cas, il sera publié à la seconde même des articles laconiques sans vérification des sources et de la réalité de l’information et pour d’autres avec quelques jours de décalage des articles détaillés avec de nombreuses références et vérifications croisées.
Un journaliste professionnel ou une rédaction ont dans leurs carnets d’adresses des attachées de presse permettant d’avoir du "sur-mesure" quelque soit la thématique, afin d’obtenir une information de qualité et/ou une communication efficace. Cela s’acquiert avec le temps. Pour ce faire, il est indispensable d’avoir créé en amont des relations humaines. La confiance et la crédibilité sont les fondamentaux.
Il ne fait aucun doute que pour se démarquer de cette surabondance d’information ou de désinformation, il faut de l’originalité et une diversification des contenus proposés.
Les journalistes professionnels n’ont pas forcement la possibilité de connaitre la provenance de certaines informations déversées par des milliers de tweets puis retweets et autres post sur les réseaux sociaux. Avec l’arrivée massive de blogueurs sur la toile souhaitant avoir une influence via plusieurs réseaux sociaux et d’autres personnes sur Internet avec pour objectif la manipulation, il est quasi impossible d’instaurer une confiance.
Il y a très longtemps que les publi-reportages existent en Afrique. En Europe jusqu’à présent, il y avait une équipe chargée de trouver de la publicité et de démarcher des annonceurs. Les journalistes se concentrant à un travail de journalisme.
Actuellement avec le développement rapide "du native adverstising" le nom donné aux "publi-rédactionnels" de plus en plus de rédactions européennes demandent aux journalistes des rédactions de créer du contenu pour des marques ou entreprises en raison de la baisse des recettes publicitaires.
Avec cette nouvelle tendance, nous constatons au brouillage des lignes entre journalistes et communicants. Ce n’est pas le rôle d’un journaliste d’écrire du contenu pour des grandes marques. A cette allure les annonceurs prendront le contrôle sur le contenu. A moins que les médias soient financés par d’autres moyens.
14 aout 2016