Le Kenya devra consacrer 68% de ses recettes au remboursement de ses dettes qui ont atteint des niveaux alarmants suscitant les inquiétudes des milieux économiques et politiques.Des chiffres rendus publics lors d’une audition publique organisée par le comité sénatorial permanent des finances et du budget et de divers organismes au sujet de la déclaration de politique budgétaire de 2019, font ressortir que le Kenya devra dépenser 1 100 milliards de shillings soit de l'ordre de 11 milliards de dollars des 1 600 milliards de shillings collectés par le gouvernement, pour payer ses dettes alors que les services seront financés par un solde de 500 milliards de shillings soit de l'ordre de 5 milliards de dollars.
Le contrôleur du budget -CoB- a fait part de ses craintes à cette occasion. "Notre situation de dette a atteint le plafond. Cela signifie que pour chaque centaine de shillings que le gouvernement percevra l’année prochaine, 60% iront au paiement de la dette. Ce n’est pas bon pour l’économie " a martelé Musili.
La dette publique de la République du Kenya s'est envolée en 2013. De l'ordre de 1 800 milliards de shillings kényans au cours de l'année 2013, elle a fait un bond à 5 000 milliards en 2019 soit de 15,4 milliards à 42,7 milliards d’euros. Elle pourrait augmenter jusqu’à 7 000 milliards de shillings soit environ 60 milliards d’euros d’ici 2022.
Malgré la croissance soutenue qui se situe entre 5 % et 6 % par an, la part de la dette dans le produit intérieur brut -PIB- a continué de croître et frôle désormais les 58 %.
En octobre 2018, le fonds monétaire international -FMI- avait annoncé que le risque de défaut de remboursement de la dette du Kenya était passé de faible à modéré. Selon les estimations du FMI, la dette publique totale du Kenya, pays d'Afrique de l'Est devrait atteindre 63,2 % du PIB à la fin de l’exercice en cours contre 58 % sur l'année écoulée.
Le 22 février 2019