L’Académie du Royaume du Maroc a organisé, jeudi 24 janvier 2019 à Rabat, capitale politique du Maroc, une conférence-débat ayant pour thème "y-a-t-il un Islam africain?".
L’objectif est de sensibiliser un large public aux problématiques passées et actuelles relatives à l’islamisation de l’Afrique.
Initiée dans le cadre des activités culturelles et scientifiques de l’Académie du Royaume du Maroc, la conférence a été animée par le professeur Roman Loimeier, anthropologue à l’Université de Göttingen en Allemagne, qui a mis l’accent sur "l’évolution de l’Islam dans le continent africain et sur les diverses traditions régionales de l’Islam ayant généré des identités distinctes".
Dans son propos, Roman Loimeier a souligné que l'Afrique ne peut pas contenir une expression unique et continentale de l’Islam, compte tenu des expériences historiques africaines de cette religion qui ont été variées et diverses de manière à ce qu’elles n’ont pu en dégager une conception africaine unique.
Le professeur Leoimeier a précisé "lorsqu’il s’agit des sociétés musulmanes et de l’Islam en Afrique, nous devons constater qu’il n’y a pas une forme unique et rigoriste de la religion que ce soit dans le continent africain ou dans le monde musulman en général"ajoutant "on peut identifier une dizaine de traditions régionales diverses de l’Islam qui ont généré des identités distinctes dans différentes régions dont particulièrement l’Égypte, le Maghreb, les peuples du Sahel, les territoires situés sur la côté de Guinée, la vallée du Nil -actuel Soudan-, l’Éthiopie et le Corne de l’Afrique -Somalie".
D'après l'universitaire allemand il est important de mettre l’accent sur les différences entre les communautés musulmanes en Afrique, mais pas uniquement leurs aspects géographiques, culturels, historiques et régionaux ou leurs modes d’interaction avec d’autres traditions religieuses. Leur diversité est liée au fait que l’acceptation de l’Islam comme religion a toujours été l’émanation d’un processus sélectif.
Roman Leoimeier a observé que l’Islam africain est marqué par une multitude de tendances à la fois intrinsèques à cette religion elle-même, mais elles découlent aussi de son ouverture sur d’autres religions monothéistes, tout comme sur les pratiques religieuses et cultes africains.
Afin d’expliquer cette notion d’unité et de diversité, "il est primordial de visualiser l’Islam comme des rituels, des traditions partagées, des normes et des valeurs ainsi qu’à travers un certain nombre de textes clés tels que le Coran, la Sunna du Prophète et plusieurs textes juridiques et théologiques"
Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpetuel de l'Académie du Royaume du Maroc a pour sa part mentionné que cette rencontre représente un prélude à un cycle de conférences permettant de sensibiliser le grand public aux problématiques antérieures et actuelles relatives à l’islamisation de l’Afrique.
Abdeljalil Lahjomri a précisé que ce cycle se déroule au rythme d’une conférence mensuelle et fait intervenir des experts, des historiens, des universitaires et des chercheurs de divers horizons et insistant que l'Académie du Royaume du Maroc travaille et collabore en partenariat avec l’Institut du Monde arabe -IMA-, le ministère de la culture et de la communication de la République française.
La fondation nationale des musées du Maroc, organisera du 16 octobre 2019 au 25 janvier 2020, une exposition sur le thème "Trésors d’Islam en Afrique, de Tombouctou à Zanzibar".
Pour de plus amples informations sur l'académie Royale du Maroc rendez-vous sur https://maroc-diplomatique.net/32379-2/
Le 26 janvier 2019