Louis Alazoula est né en 1937 à Mongoumba. Il est parenté à Jean-Bedel Bokassa et à David Dacko. Louis Alazoula a étudié au petit séminaire catholique de Brazzaville, puis a travaillé pour le service agricole de l’Afrique équatoriale française -AEF-. Il est ingénieur agronome. @
· 9 janvier 1966 : chef de cabinet du ministère du développement
· 12 janvier 1967 : secrétaire d’Etat au développement
· 13 février 1968 : ministre de l'économie nationale
· 15 mai 1968 : président du conseil d’administration de la société d’économie mixte centrafricaine des produits alimentaires et dérivés -SICPAD-, de l’industrie cotonnière centrafricaine -UCCA- et de la SACF -filatures de Mpoko-
· 7 août 1968 : représentant de la RCA à la banque internationale pour la reconstruction et le développement -BIRD-.
· 11 février 1969 : ministre de l'industrie, des mines et de la géologie
· 17 septembre 1969 : ministre des anciens combattants et des victimes de guerre
· 19 août 1970 : secrétaire d’Etat à l'agriculture et à l'élevage
· 13 septembre 1971 : ministre de l’agriculture et de l’élevage
· 13 mai 1972 : secrétaire d’Etat chargé de missions à la présidence de la République
· 6 avril 1973 : ministre chargé de mission à la présidence de la République
· 16 octobre 1973 : ministre de l'intérieur.
· 16 juin 1974 : ministre d’Etat chargé de l'intérieur.
Un conflit personnel opposait Alazoula à Lingoupou car Lucienne Sokpawo, fille du sous-lieutenant Sokpawo - originaire de la Lobaye comme Alazoula-, a été sa maitresse et lui a donné un enfant avant de le quitter pour Lingoupou.
Lingoupou aurait révélé à son beau-père Sokpawo les tenants et aboutissants d’un complot destiné à renverser et tuer Bokassa fomenté par François Gon, ministre d’Etat à la défense nationale et Louis Alazoula, ministre d’Etat chargé de l'intérieur.
- 20 octobre 1974 : Lingoupou est trahi par Sokpawo qui révèle ses confidences au commandant de la gendarmerie Ngbalé.
- 9 novembre 1974 : Bokassa, perplexe, ne sachant qui dit la vérité et qui ment, se résout à transmettre l’affaire à la justice, une information est ouverte et le juge d’instruction, Marie-Thérèse Dejean commence les entretiens des prévenus. Lingoupou clame son innocence mais ses explications sont confuses.
- 3 décembre 1974 : Lingoupou est inculpé pour dénonciation calomnieuse et Sokpawo d’offense au chef de l’Etat. Tous deux sont incarcérés à Ngaragba. Lingoupou et Sokpawo sont condamnés par le Tribunal militaire à 10 ans de prison, interdiction de droits civiques et 500 000 francs d’amende pour dénonciation calomnieuse, offense au chef de l’Etat et atteinte à la sûreté de l’Etat et seront tués fin décembre 1974 à Ngaragba. Lucienne Sokpawo fut aussi arrêtée à la suite de cette affaire bien qu’enceinte et donna naissance à Ngaragba à une fille avant d’être libérée par grâce présidentielle deux années plus tard en décembre 1976.
- 12 février 1974 : Suite à une campagne de déguerpissement entreprise à Bangui à l’encontre des cases non bâties en dur situées le long des axes principaux et dans les quartiers résidentiels en vue de conférences internationales devant se tenir dans la capitale, la population expulsée exprime un vif mécontentement. Bokassa limoge alors le maire de Bangui Barnabé N’Zilavo et confie les responsabilités de la délégation spéciale de la ville de Bangui à Louis Alazoula qui a pour première mission d’indemniser les victimes de cette campagne. Alazoula exercera ces fonctions de maire de Bangui jusqu’au 6 mars 1976, date à laquelle Théodore Blaise Lamine lui succédera
- 3 mai 1975 : conseil des ministres au cours duquel Elisabeth Domitien reproche à Louis Alazoula d’avoir pris un certain nombre de décisions de sa propre autorité en l’absence du chef de l’Etat lors de son voyage en Europe en avril.
- 17 septembre 1975 : nouveau gouvernement dont Alazoula ne fait pas partie. Il est alors contraint de s’installer dans son village et est placé en résidence surveillée. Marie-Charlotte Fayanga, secrétaire d’Etat au parc automobile à la présidence de la République, protégée de Alazoula est relevée de ses fonctions après avoir exprimé ses réserves suite à l’éviction de Alazoula du gouvernement.
- 15 décembre 1975 : Bokassa pardonne et fait libérer Alazoula.
- 9 février 1976 : Alazoula est nommé Ministre chargé de l'organisation des sociétés d'État.
- 4 avril 1976 : ministre d’Etat délégué à la présidence de la République chargé de l’organisation des sociétés d’État et de la présidence des conseils d’administration de toutes les sociétés d’Etat.
- 4 septembre 1976 : membre du conseil de la révolution centrafricaine avec le rang de ministre d’Etat en charge des conseils d’administration des sociétés d’État.
- Décembre 1976 - avril1978 : directeur général de l’industrie cotonnière centrafricaine -UCCA-
- Janvier 1978 : arrestation de Louis Alazoula, de Albert Madiabola, conseiller à la cour avec rang et prérogatives de ministre, de Pierre Mongo, directeur des affaires administratives et politiques au ministère de l’intérieur. Ils sont accusés de pratiques de sorcellerie à l’encontre du chef de l’Etat, incarcérés à Berengo et démis de leurs fonctions. Louis Alazoula sera libéré à la suite d’une confrontation orageuse au cours de laquelle il réussit à convaincre Bokassa que ces pratiques étaient censées favoriser le règne de Bokassa pour le rendre plus long et prospère.
- 17 juillet 1978 : ministre d’Etat aux transports.
- 3 septembre 1979 : directeur général de la société d’exploitation forestière et industrielle -SEFI-
- 14 juillet 1981 : Louis Alazoula est arrêté et condamné à 15 ans de travaux forcés par le tribunal pénal de Bangui. 4 chefs d'accusation pesaient sur lui : arrestations arbitraires et séquestrations, menaces de mort, atteintes à la liberté individuelle et abus d'autorité. La Cour a accusé l'ancien ministre de l'intérieur d’avoir été l’espion personnel de Bokassa et d’avoir fait arrêter arbitrairement 67 personnes lors de ses fonctions à la présidence de la République et quand il était ministre de l’intérieur. Il sera gracié et libéré quelques années plus tard.
Il décèdera le 25 novembre 2008 à l’âge de 71 ans.
Thierry Simbi
Le 15 février 2019