Diplomate centrafricain dont le nom de naissance était "Ngalingui" né le 4 juin 1920 à Limassa, -village en bordure de fleuve situé dans l’actuelle préfecture Basse-Kotto-.
Ngalingui étudie à l'Ecole Urbaine de Bangui et à l'Ecole Edouard Renard de Brazzaville de 1936 à 1939. Il est l'un des deux étudiants de l'école Edouard Renard envoyés en France en 1939 grâce à la première bourse d'Afrique Equatoriale Française. Rapatrié au début de la Seconde Guerre mondiale, il poursuit une carrière d'enseignant et est affecté à l'Ecole régionale de Moundou au Tchad en 1939, puis à la direction de Mbaïki en 1940, à Bangui en 1941 et à Bossangoa en 1944.
C’est alors qu’il change de nom et devient Gallin-Douathé. Il fait alors publier un communiqué radio, informant de son changement de nom et mettant en garde tous ceux qui ne respecteraient pas ce nouvel état des choses. On raconte que sa propre tante ayant continué à l'appeler Ngalingui s'est retrouvée en prison. Gallin-Douathé bénéficie du statut d’"évolué" le 27 juillet 1944 qui permettait alors à certains africains d’accéder à des positions importantes dans l’administration.
Il s'installe à Brazzaville pour suivre une formation complémentaire à l'École des cadres supérieurs de 1945 à 1947. Il entre au parti socialiste et en devient le secrétaire général à Brazzaville. Il est nommé directeur de l'école à Poto-Poto, Brazzaville, en septembre 1947.
Il se rend ensuite en France pour suivre une formation à l'Ecole normale de Saint-Cloud en 1950.
En 1951, de retour en Afrique, le comité fédéral du parti socialiste à Brazzaville le désigne comme représentant de l’Oubangui-Chari à l’Assemblée nationale française, aux côtés de Barthélemy Boganda.
En mai 1951, Oreste Rosenfeld, responsable du parti socialiste pour l’AEF lors de l'élection emmena Gallin-Douathé à Bangui, où Augustin Gandji-Kobokassi tenta de mener campagne pour lui avec le soutien de fonds envoyés de Paris.
Les résultats des élections de juin 1951 ont permis à Boganda de remporter une victoire facile avec 48,1% des voix, tandis que Gallin-Douathé termine loin derrière avec 1,8% des voix.
Il est le premier Oubanguien à obtenir son diplôme de l’École nationale de France d’Outre-Mer -ENFOM- en 1958. De retour au pays, il est nommé à la tête des districts de Mongoumba -1958-, puis de Batangafo -1959-. Après cela, il est nommé inspecteur des affaires administratives le 10 juillet 1959.
À l'indépendance, il devient le premier ambassadeur de la République centrafricaine aux États-Unis le 17 août 1960, puis il est nommé ambassadeur aux Nations Unies en Janvier 1965, puis en France et au Royaume-Uni en mai 1970. Il rejoint ensuite la fonction publique française et est affecté en qualité de fonctionnaire français à l'Office des migrations d'outre-mer en 1972, puis au ministère de l'intérieur en 1978.
Après la chute de Bokassa, Gallin-Douathé est détaché par le gouvernement français auprès de la République centrafricaine et le président Dacko le nomme Ministre de l'Intérieur et de la Sécurité publique le 26 septembre 1979, puis ministre par intérim de l'Intérieur, de la Justice et du Travail le 24 mars 1980.
Bernard-Christian Ayandho affirmera en Août 1980 qu’il a en 1979 avec Michel Gallin-Douathé et Alphonse Koyamba "œuvré dans la clandestinité" à la chute de Bokassa et au retour de David Dacko. Cette déclaration met la lumière sur les rôles discrets et méconnus d’Alphonse Koyamba et de son parent Michel Gallin-Douathé dans la chute du régime Bokassa -Gallin-Douathé officiait alors en tant que fonctionnaire français auprès du ministère de l’intérieur-. En 1980, Gallin-Douathé est nommé inspecteur, puis conseiller auprès du gouvernement centrafricain.
Le 1er septembre 1981, la radio centrafricaine annonce le "renversement" du président Dacko et la mise en place un Comité militaire de redressement national -CMRN-. Mbaïkoua est alors nommé ministre d’Etat en charge de la Justice au sein du Comité militaire de redressement national. Mais rapidement, Mbaïkoua se retrouve isolé au sein du CMRN et le courant ne passe plus entre Kolingba et le "numéro 2" du gouvernement. La tension est aussi perceptible entre le commandant de la Gendarmerie nationale Francois Diallo et d’autres officiers proches de Mbaïkoua comme les commandants Alam -Intérieur-, Marboua -Economie et Finances- et encore Bozizé -information- à cause de leur proximité avec Ange-Félix Patassé. Certains réclament avec insistance un remaniement et l’éviction du clan Mbaïkoua et plusieurs scénarii sont échafaudés au cours de réunions secrètes rassemblent entre autres David Dacko, Christian Ayandho, Michel Gallin-Douathé, Alphonse Koyamba, Christophe Grélombé, Alphonse Konzi, François Pehoua, Jacob Gbéti…
Gallin-Douathé fut conseiller du président André Kolingba avant de prendre sa retraite.
Il est décédé le 7 mars 1989 à Bangui à l’âge de 68 ans.
Thierry Simbi
Le 21 février 2018