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Centrafrique : un mercenaire français dans la tempete
Le service enquête de Médiapart s'est interessé à Christophe Raineteau
28 juin 2018 Par Justine Brabant
Un mandat d’arrêt international doit être émis dans les jours à venir contre Christophe Raineteau, mercenaire français accusé de complicité d’actes de terrorisme par les autorités centrafricaines, et qui jure de son innocence. L’histoire de cet "aventurier" est symptomatique du climat de fébrilité qui règne à Bangui.
"Entre nous, dites-moi franchement : vous trouvez que j’ai une tête à tuer les gens dans des églises ?" Christophe Raineteau est du genre à poser les questions sans détours. Il pose celle-là avec une pointe de désespoir : ce nantais de 49 ans à la carrure de rugbyman semble encore sonné par la déferlante médiatique qui s’abat sur lui depuis que les autorités centrafricaines l’ont accusé publiquement et nommément de complicité d’actes de terrorisme, voilà un mois. La tempête ne risque pas de s'arrêter de sitôt : joint le 27 juin, le ministre de la justice centrafricain Flavien Mbata affirme que l’émission d’un mandat d’arrêt international contre Christophe Raineteau n'est désormais plus qu' "une question de jours"
Les ennuis de M. Raineteau ont officiellement commencé le 30 mai dernier. Ce jour-là, interviewé par la chaîne France 24, le président de le président de la République centrafricaine cite deux noms de ressortissants français qu’il accuse d’être des "ennemis de la paix" tentant de "déstabiliser" le pays : Christophe Raineteau, ainsi qu’un certain Bernard Cousin. Si personne, ni à Bangui ni à Paris, ne semble connaître le second, le premier existe lui bel et bien. En jeans et chemise kaki, assis dans le bureau de son avocate parisienne, il raconte : "Un ami m’a envoyé un message disant : "Regarde la télé, tu es une star internationale !" Je lui ai répondu : "Bien sûr que je suis une star internationale !” Ce n’est qu’ensuite, quand il m’a dit de regarder l’interview [du président Faustin-Archange] Touadéra, que j’ai compris de quoi on m’accusait."
Trois jours plus tard, les charges se précisent : le parquet général de la cour d’appel de Bangui annonce l’ouverture d’une enquête judiciaire pour "acte de terrorisme, incendie volontaire, assassinats, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l’État, offense au chef de l’État, rébellion, détention illégale d’arme et de munition de guerre (sic), incitation à la haine et trouble à l’ordre public". L’enquête vise un chef de guerre centrafricain, Djamous Nimery -plus connu sous le nom de "Force"-, ainsi que Christophe Raineteau et Bernard Cousin – décrits comme les "commanditaires étrangers" qui auraient "aidé, facilité et instruit Djamous dans des actes de terrorisme". Le parquet dit enquêter sur un épisode en particulier : l’attaque par des hommes armés d’uune église à Bangui le 1er mai 2018 - l’église Notre-Dame de Fatima - qui a fait 26 morts et plus de 100 blessés -selon les autorités, 16 morts selon les médias-. Les hommes de Force figureraient parmi les principaux responsables.
Le Français Christophe Raineteau (photo non datée). © DR
Rencontré le 25 juin à Paris, Christophe Raineteau balaie toutes ces accusations et se présente comme un "aventurier humaniste" doublé d’un "catho bon teint" : "Les gens qui me connaissent me décrivent comme un homme de cœur", jure l’homme - dans la bouche de qui un business minier avec d’anciens rebelles sierra-léonais devient une "activité à but social". "Et puis, m’accuser d’avoir été complice de l’attaque d’une église, moi catholique pratiquant..", poursuit le français.
Spécialiste en "sécurisation de zones hostiles".
M. Raineteau, un bon samaritain au service du continent africain ? Pas exactement. Il l’explique lui-même, entre deux sorties sur ses bonnes œuvres : il s’est spécialisé dans la "sécurisation de zones hostiles". Après une formation en droit, le Nantais a appris sur le tas : exempté d’armée, sans formation militaire connue, son profil est moins celui d’un Bob Denard que d’un petit entrepreneur en sécurité, mercenaire édulcoré ne portant pas directement les armes mais se targuant de "connaître le gotha politique d’une quinzaine de pays africains". Pour assurer la sécurité de ses clients, il dit employer "des anciens militaires et des civils qui ont une expérience dans la sécurité rapprochée", ou jouer le rôle d'interface avec des compagnies de sécurité internationales telles que Geos ou Amarante International.
Les statuts de l’une de ses sociétés -ASPBR, dont il est associé unique-, déposés en août 2005, mentionnent la "prestation de conseil et d’étude en matière de protection rapprochée de personnes et notamment de hauts dirigeants", "l’analyse et la mise en place de programmes de sécurité et d’accompagnement" et "la formation en matière de technique d’escorte, protection des personnes et protection de l’information". Elle a officiellement cessé ses activités dès 2006, mais Raineteau assure avoir poursuivi son business en "free lance".
Christophe Raineteau (d) aux côtés de François Bozizé, président de la République centrafricaine de 2003 à 2013, photo non datée. © DR
Parmi les activités de cet indépendant d’un genre particulier : le poste de conseiller auprès du président centrafricain François Bozizé, que le Nantais dit avoir assuré durant plusieurs années, de 2004 à 2008. Une photo les montre effectivement ensemble. Le reste est difficile à vérifier. Car pour appâter les clients, le nantais se prévaut d’amitiés haut placées – quitte, semble-t-il, à gonfler son CV. L’ancien premier ministre centrafricain Anicet-Georges Dologuélé, avec qui il dit être en contact, est formel : "Le nom de ce monsieur ne me dit rien." Idem pour la " cellule africaine à l’Élysée sous la présidence Chirac", avec laquelle Raineteau dit avoir collaboré : un habitué de l’époque du 2, rue de l’Élysée -où la cellule Afrique avait ses quartiers- assure n’avoir jamais entendu parler du nantais.
Patron d’une entreprise de sécurité, mais aussi gérant de mine dans le Sierra Leone d’après-guerre, ou conseiller de personnalités africaines : dans tous ces business, "en 25 ans", Raineteau n’a "jamais eu de problèmes" . Manifestement, c’est désormais le cas. Christophe Raineteau avec les employés de sa mine en Sierra Leone (photo non datée).
"Mes associés et moi-même gardons un souvenir inoubliable d'un défi humain et économique relevé", commente le Français. © DR
Comment le businessman mercenaire s’est-il retrouvé accusé de complicité de terrorisme, qui plus est par le président centrafricain lui-même ? Au-delà de la nature exacte de ses activités, sur laquelle règne un certain flou, le Français s’est en réalité retrouvé pris dans des enjeux qui le dépassent largement : la fébrilité d’un pouvoir centrafricain menacé, au bilan sécuritaire peu reluisant, et qui a certainement vu dans le Français une belle occasion de faire diversion - et de contenter ses nouveaux alliés russes.
Un pays qui peine à se relever de la guerre civile
Pour comprendre le cas Raineteau, il faut planter le décor : la Centrafrique, pays parmi les plus pauvres du monde malgré la richesse de son sous-sol, encore profondément marqué par la guerre civile qui l’a déchiré en 2013 – et avait donné lieu à une intervention française, l’opération Sangaris. Malgré la signature de plusieurs " accords de paix," les affrontements n’ont pas cessé. Au contraire : après un relatif apaisement, les combats se sont de nouveaux intensifiés depuis 2017. 80 % du territoire serait administré par des groupes armés , les humanitaires pointent des niveaux de violence "extrêmes" . À Bangui, des représentants de l’État -procureurs, préfets…- attendent des mois, parfois des années, que les conditions de sécurité s’améliorent afin qu’ils puissent rejoindre leur juridiction ou préfecture d’affectation.
Même si leurs agendas et leurs alliances évoluent, les acteurs de ces affrontements n’ont pas fondamentalement changé depuis 2013 : d’un côté, des factions de l’ex-rébellion de la Seleka qui - lorsqu’elles ne se déchirent pas entre elles - disent défendre les civils de confession musulmane et les habitants des régions marginalisées du Nord. De l’autre, une myriade de milices anti-balaka - groupes "d’autodéfense" à majorité chrétienne, qui assurent protéger les civils contre les exactions des ex-Seleka mais commettent également leur lot de massacres . Face à ces acteurs armés, les casques bleus ne sont pas d’un grand secours : la mission des Nations unies sur place, la MINUSCA, se dit "débordée" et peine à trouver les effectifs nécessaires.
Bien que relativement épargnée depuis 2014, la capitale centrafricaine n’échappe pas complètement aux violences. Le quartier PK5 en est devenu, depuis quelques mois, l’épicentre. Dans ce quartier à majorité musulmane, des leaders de groupes armés constitués lors de la guerre civile pour défendre les habitants des assauts antibalaka se sont transformés en chefs mafieux qui monnaient leur protection. Le plus célèbre d’entre eux ? Le fameux "Force", complice présumé de Christophe Raineteau, dont les hommes sont accusés du massacre de Notre-Dame de Fatima. Les 8 et 9 avril derniers, à la suite de plaintes de commerçants du PK5, une opération conjointe des casques bleus de la MINUSCA et des forces armées centrafricaines -FACA- a été lancée pour désarmer ces groupes. Elle a tourné au fiasco - pour ne pas dire à la bavure.
M. Raineteau : pacificateur, putschiste ou vrai-faux barbouze ?
C’est dans ce contexte que Christophe Raineteau remet un pied dans les affaires centrafricaines, début 2018. Pour quel motif ? Lui évoque tour à tour une "étude de faisabilité" menée pour le compte d’une entreprise occidentale souhaitant se réimplanter en RCA et des "entretiens" avec des acteurs politiques de la majorité et de l’opposition, "afin d’essayer de comprendre pourquoi ce pays ne cesse de dysfonctionner malgré la bonne volonté de nombre d'acteurs politiques". Un travail qu’il aurait effectué à distance, puisqu’il assure n’avoir plus foulé le sol centrafricain depuis mars 2004.
Pacificateur, vraiment ? Pour les autorités centrafricaines, le Français avait un agenda autrement moins respectable : il aurait au contraire tenté de jouer les agitateurs auprès de groupes armés issus de l’ex-Seleka, afin de les encourager à marcher sur Bangui. À la mi-avril, des bruits de bottes dans une ville du nord , Kaga-Bandoro, ont en effet fait craindre au pouvoir centrafricain qu’une coalition rebelle ne descende sur la capitale - comme cela fut le cas en mars 2013 lorsque la Seleka avait pris Bangui, renversant le président Bozizé.
Le parquet de Bangui affirme disposer de "preuves accablantes" que Raineteau serait, au moins en partie, derrière cette agitation. Le procureur général Éric Didier Tambo indique ainsi disposer d’un « enregistrement téléphonique où Raineteau téléphone [au chef de guerre Abdoulaye] Hissène pour lui demander que ses hommes descendent sur Bangui" et d'une photo "où l’on voit Raineteau aux côtés des gens [du même] Hissène" - l’un des chefs de groupes armés rassemblés à Kaga-Bandoro. Le Nantais nie en bloc, assurant "ne même pas savoir à quoi ressemble Hissène" et n’avoir jamais entretenu de lien avec Force, "ce Bob Marley du PK5" (le chef de guerre porte des dreadlocks).
Pacificateur ou putschiste : les deux versions sont difficilement compatibles, mais pour l’heure il est difficile d’avancer des certitudes sur les activités exactes du français, pour deux raisons principales. D’abord car ses principaux accusateurs, les autorités centrafricaines, ont évolué dans leurs déclarations - semblant d’abord mettre en cause le Français dans la tuerie de l’église de Notre-Dame de Fatima de Bangui, avant de plutôt évoquer son rôle auprès de prétendants à un putsch. Le Français Christophe Raineteau au Niger (photo non datée). © DR
Ensuite à cause de la défense de Christophe Raineteau lui-même, qui ne souhaite pas répondre à certaines questions précises concernant ses contacts avec des chefs de guerre. Une défense qui peut tenir à des raisons légitimes -préserver la confiance des entreprises qui l’emploient comme consultant en sécurité ou réserver ses réponses aux juges-, mais ne permet pas de dissiper le doute. Il en va de même pour sa tendance à se prévaloir d’amitiés haut placées : si étaler un carnet d’adresses bien rempli, y compris dans les rangs de l’opposition, est probablement nécessaire à son fonds de commerce, cela peut aussi constituer un élément à charge pour qui souhaite démontrer son activisme politique contre le régime.
Une chose est à peu près certaine : les activités du mercenaire ont été jugées suffisamment gênantes par l’État français pour que celui-ci se sente obligé de se dissocier de son ressortissant. De sources concordantes, l’ambassade de France à Bangui, informée des activités de Christophe Raineteau, a choisi de prendre les devants en indiquant à la présidence centrafricaine que le Nantais ne représentait que lui-même et ne détenait aucun mandat pour agir au nom de la diplomatie ou des renseignements français. L’ambassade était probablement loin de se douter que le président Touadéra choisirait de "balancer" le nom de Raineteau, fourni par Paris, au monde entier lors d’un entretien télévisé en l’accusant de complicité de terrorisme – transformant ainsi cette prévenance diplomatique en petite bombe médiatique.
Au sommet de l’État centrafricain, "un grand sentiment d'insécurité"
Mais pourquoi, au juste, le président Touadéra a-t-il tenté ce coup d’éclat télévisé ? Après tout, la Centrafrique a longtemps été le terrain de jeu des " services de renseignement français "et de "mercenaires en tous genres"sans que cela ne suscite d’aussi vives protestations publiques.
"Ce type d’accusation, formulée par le président lui-même, est symptomatique du grand sentiment d’insécurité qui règne à Bangui", analyse Thierry Vircoulon, chercheur associé au centre Afrique subsaharienne de l'Institut français des relations internationales -FRI-. "Depuis le mois d’avril, ajoute le chercheur, le président est très agité et fait part régulièrement de sa peur d’un putsch – y compris aux diplomates présents à Bangui." Une peur qui se nourrit d’un passé – bien réel – d’intrigues et d’ingérences, auquel vient s’ajouter une paranoïa entretenue par son entourage et ses services, estime Thierry Vircoulon. "La désinformation vient de ses propres services. La présidence est abreuvée d’informations conspirationnistes par une administration effondrée qui se montre incapable de faire le tri."
Au-delà d’une peur sincère d’être "déstabilisé", le président centrafricain avait aussi des raisons plus stratégiques d’accuser publiquement le ressortissant français. Attirer l’attention sur le Nantais était en effet l’occasion de masquer un bilan sécuritaire peu reluisant, observe le politiste Roland Marchal, chargé de recherche au CNRS -CERI-Sciences-Po- : "Les opérations ratées de désarmement du PK5, puis l’attaque de l’église Notre-Dame de Fatima ont été des échecs humiliants pour Faustin-Archange Touadéra. D’où l’importance pour lui de dire que tout cela n’était pas la faute de son gouvernement." Avec ses activités aux contours flous et son profil de mercenaire affiché, Raineteau tombait à pic pour étoffer le casting des « ennemis de la paix » responsables de l’insécurité.
Attaquer publiquement un Français était d’autant moins coûteux politiquement pour le président centrafricain que Bangui s’est trouvé, depuis peu, de nouvelles alliances diplomatiques. Depuis décembre 2017, Faustin-Archange peut se prévaloir d’un nouveau soutien militaire de taille : la Russie.
Les Russes s'invitent à Bangui
Moscou - qui n'est pas la seule puissance à voir " récemment (ré)investi militairement " le continent africain – a en effet obtenu une dérogation du Conseil de sécurité des Nations unies afin de pouvoir livrer des armes et des instructeurs en RCA. Le Monde relevait dès avril que la présence russe à Bangui ne s’était pas limitée à quelques formateurs cantonnés à Bangui : les officiers moscovites sont arrivés accompagnés d’employés de sociétés privées et n’ont pas tardé à partir quadriller l’arrière-pays. Symbole fort de cette nouvelle donne géopolitique : la garde rapprochée du président Touadéra est désormais assurée par des Russes.
Des contrats de prospection minière auraient également été signés par Moscou, sans que l’on n’en connaisse les détails. Ce virage géopolitique ne surprend pas Thierry Vircoulon : "En raison de l’histoire du pays et de la régularité des putschs à Bangui, les présidents centrafricains ont toujours cherché à faire assurer leur sécurité rapprochée par des acteurs extérieurs, en échange de contrats miniers - c’est avec cela qu’ils peuvent payer. François Bozizé l’a fait avec les Sud-africains, Patassé l’avait fait avec les libyens, aujourd’hui Touadéra le fait avec les Russes", rappelle-t-il. Pour s’assurer l’accès au riche sous-sol centrafricain, les russes auraient d'ailleurs" multiplié les contacts" avec des chefs de guerre issus de l’ex-Seleka - sans que la présidence centrafricaine ne s’en émeuve sur France 24.
Ces nouveaux alliés ont-il pu encourager directement ou indirectement le président Touadéra à s’en prendre aux français via Christophe Raineteau ? C’est possible, estime Roland Marchal, d’autant que les russes ont de solides griefs contre Paris : "À travers cette alliance, les russes ne veulent pas seulement mettre la main sur des concessions minières : ils veulent aussi faire payer aux français l’intervention en Libye" - épisode que n’aurait jamais digéré Moscou.
Vacances anticipées pour le correspondant de RFI en Centrafrique
Un autre ressortissant français a fait les frais de cette fébrilité de Bangui sur les questions sécuritaires doublée d’une défiance vis-à-vis des Français : le correspondant de Radio France internationale -RFI- en Centrafrique Édouard Dropsy.
Le journaliste a lui aussi dû faire face à une campagne médiatique le dépeignant en "mercenaire et espion ", en " correspondant et barbouze ", voire en " agent double "en "mercenaire et espion", en "correspondant et barbouze", voire en "agent double". Le tort du correspondant, aux yeux des auteurs de ces articles plus injurieux qu’informatifs : avoir interviewé Force, le chef de guerre du PK5, tout en faisant l’impasse sur d’autres événements plus gratifiants pour le régime, comme la visite du président portugais ou l’inauguration d’un nouveau pont. Aux yeux de certains médias centrafricains probablement inspirés par la présidence -à Bangui, commander des articles contre quelques milliers de Fcfa n’est pas rare-, ces choix éditoriaux font du journaliste "un espion de la France qui l’utilise pour destituer le pouvoir d’État en Centrafrique ". Devenu cible de menaces sur les réseaux sociaux, le correspondant de RFI a dû prendre des vacances anticipées, le temps que l’orage passe.
Christophe Raineteau attend, lui aussi, mais pas pour les mêmes raisons : il ne peut prendre l’avion, de crainte d’être arrêté et extradé. Bloqué en France, il a le temps de méditer sur les faits qu’on lui reproche et de préparer sa défense. Alors que l’on quitte le cabinet de son avocate, il s’insurge une dernière fois, dans un style tout barbouzesque : "Moi, du terrorisme ? Attaquer une église ? C’est absurde ! Si encore on m’accusait d’avoir détruit un camp terroriste, ou un fiché S…".
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