Par Guy-José Kossa
Pourquoi faut-il s’en cacher ?
C’est avec un réel plaisir que les centrafricains voient défiler depuis quelques heures sur les réseaux sociaux, les images des soldats des forces armées centrafricaines -FACA -, armes au poing, patrouillant - en compagnie des forces de la MINUSCA - , au cœur de l’enclave de la "zone 5", une forteresse dont l’entrée leur était aussi formellement interdite qu’il leur était également impossible d’y pénétrer de force, il y’a encore une semaine à peine.
On a simplement envie de dire en expirant à plein poumon : Enfin !
Aussi, devant l’explosion de la joie intarissable des habitants du KM5, libres et ivres du simple bonheur de ne plus avoir à cohabiter avec des criminels sans foi qui, sous prétexte de les protéger, leur imposaient plutôt leurs lois de terreur et les soumettaient au versement obligatoire de taxes et impôts sortis de leur propre imagination, devant l’explosion de cette joie dis-je, il est juste, normal, et il convient que le peuple entier manifeste et célèbre une victoire.
Mais de quelle victoire s’agit-l?
Pas celle des FACA, une armée qui n’a le courage que de montrer ses muscles quand il n’y a plus d’ennemis en face, ou quand ces ennemis ont été neutralisés par une population qui en a eu assez d’attendre et de souffrir en attendant que les dirigeants viennent à son secours.
Ce n’est pas non plus une victoire de la MINUSCA, une force internationale malhonnête et connue pour son hypocrisie, ses jeux troubles et des complicités entretenues avec ceux qu’elle utilise pour attiser la guerre et avoir une raison de poursuivre sa mission, une aubaine pour ses fonctionnaires qui ne pensent qu’à s’enrichir.
Tout bien considéré, ce sont les populations du KM5 elles-mêmes, qui se seront battues pour se libérer, et en se libérant, ouvert la voie et donner la possibilité aux FACA et à la MINUSCA, de venir aujourd’hui se pavaner dans les rues et les quartiers de cette vaste zone, poumon économique de la capitale centrafricaine.
Les populations du KM5 ont pris le risque de répondre au feu des "moujahidjins" par le feu, et mis ainsi le feu à leur propre maison. L’on aurait dit que pour se sauver, Birama a mis le feu à sa propre case.
La case de Birama a brûlé, mais Birama et sa famille sont enfin libres de vaquer à leurs occupations. Et les FACA, peuvent enfin reprendre la main. Nos dirigeants devraient franchement en avoir honte.
Mais une fois de plus attention !!!
Les dirigeants centrafricains au lieu de se réjouir très vite et de ne penser qu’à jouir et se réjouir encore de ce qui vient de se passer au KM5, ils devraient plutôt et surtout tirer une grande leçon à l’échelle nationale.
Si demain le peuple centrafricain las de crier son ras le bol et de voir des régions entières de notre pays demeurer sous la domination des rebelles, se décidait à mettre le feu lui-même à sa case pour se libérer, il se pourrait malheureusement que ce ne soit pas les FACA et la MINUSCA qui auront à se pavaner sur les vastes et très riches territoires centrafricains…
À bon entendeur salut !
Que Dieu bénisse la terre de nos ancêtres
Le 4 janvier 2019