Et les Oubanguiens étaient maltraités, humiliés, opprimés
Tyrannisés, flagellés, déshumanisés à la fois
Par les Administrateurs coloniaux et les sociétés concessionnaires
Qui se comportaient en grands maîtres et dominateurs impitoyables
Il y eut un homme "roi prophète et prêtre" de Dieu et élu du peuple
Son nom était Boganda
Il est venu pour s’opposer à l’injustice et à la tyrannie
Afin que l'Oubangui et les Oubanguiens soient enfin libres et souverains
Et la République centrafricaine fut proclamée
Mais Boganda n’était plus là
Il mourut même avant l’indépendance de son pays
Pour laquelle il s’était battu jusqu’au sacrifice suprême
Boganda eut des successeurs,
Mais ces successeurs ne firent jamais comme fit Boganda
Tour à tour, tous, ils se comportèrent comme
Des lions dormeurs
Des hyènes méchantes
Des vautours insatiables
Des charognards égarés
Des renards apeurés
Des éléphants dévastateurs de champs qu’ils n’ont pas cultivés
Des pintades orgueilleuses
Alors apparurent des groupes rebelles qui tour à tour à leur tour,
Se mirent à couper chacun un morceau de la République
Comme jadis la femme, la mère et la fille de Moriba se sont mises chacune à couper un morceau de son grand, gros et beau pantalon qui "faisait l’accordéon sur ses jambes et traînait jusqu’à terre, ce matin il ne lui arrive plus qu’aux genoux"
Ainsi en est-il de notre RCA qui se réduit de nos jours comme peau de chagrin, comme s’était raccourci jadis le pantalon de Moriba sous les coups de ciseaux des sirens…
Le 4 janvier 2020