A Monsieur le président de la République,
Vous avez été élu, il y’a quelques années, sur la promesse de la rupture et de la paix. Après trois années de magistère, nous devons nous rendre à l’évidence que votre rupture et votre paix sont bien une réalité pour votre clan et vos affidés. Comme vous vivez dans un monde autre que celui de la majorité des centrafricains dont la souffrance est indicible, votre monde respire l’air de la liberté, de l’opulence, de la luxure…
Mais nous les familles de la Ouaka, nous constatons que vous vous êtes décidément transformé en contempteur et en tyran, réduisant les libertés fondamentales, embastillant les acteurs de la société civile, muselant la presse et pire sacrifiant sur l’autel de votre appétence au lucre du pouvoir et votre mégalomanie, le peuple qui vous a pourtant élu.
Vos forfaits, enrichissement sans cause, non assistance à peuple opprimé, sanctuarisation de mercenaires étrangers, absolution des massacreurs, qui sont aujourd’hui de la qualification de la haute trahison, ont fait le lit de votre tyrannie. Plus que vos "dignes" prédécesseurs, vous avez accentué l’obscurantisme d’Etat et institué une dictature féroce sur les ferments d’un tribalo-clanisme nauséabond. Vous avez magnifié l’art de la fourberie jusqu’à son paroxysme en prononçant moult discours qui n’ont eu aucun début de réalisation, en dehors des derniers décrets par lesquels vous avez matérialisé votre plus beau rêve : le partage de votre pouvoir avec les bourreaux des centrafricains, ces bourreaux qui vous le rendent bien et ne vous oublierons guère au rendez-vous de 2020.
En bon mathématicien, votre arithmétique est donc votre planche de salut pour vous maintenir au sein de la cours de la renaissance avec ses lâchetés, au delà de 2020. Simple addition donc, vous régnez depuis 3 ans sur un réduit de 20% du territoire et vos comparses régentent les 80% restant. Votre alliance avec l’occupant, sur le dos des centrafricains vous assurera, selon vous, une victoire par KO au premier tour des scrutins qui s’annoncent.
Alors que vous vous êtes mué en un véritable tyran, retors et véreux, ce souverain despotique, injuste et cruel, nous les familles de la Ouaka voulons nous rappeler à votre mémoire devenue sélective. Vous avez, avec votre Premier ministre, lui aussi s’affirmant être le frère de Darassa, par votre appétence pour les bœufs, les diamants et l’or, dont vous êtes devenus les pires trafiquants du pays, sacrifié nos parents à votre allié étranger, le mercenaire nigérien Ali Darassa. Comme si les pogroms de la Ouaka ne suffisaient pas, vous avez décidé d’effacer de la mémoire collective tout ce qui à trait aux peuples de la Ouaka. Le camp Fidèle Obrou, a été bradé et soldé à vous et votre camorra. Les chinois sont d’ailleurs en train de vous y construire deux immeubles à étages. Ce qui est triste dans cette histoire, c’est que dans votre frénésie pour la déconstruction de l’Etat, vous faite exécuter vos basses besognes, par un certain Izamo. Est-ce un présage ? On ne sera pas surpris qu’après Obrou, le camp Izamo devienne aussi votre propriété.
Pour votre sélective mémoire, ce camp a aussi été le lieu de présentation des premiers officiers sortis de l’ESFOA. L’armée centrafricaine ou ce qu’il en reste vous en saura gré de sa disparition. Vous et votre camorra direz, qu’en bradant le camp Fidèle Obrou, camp portant le nom d’un digne fils de la Ouaka, ce dernier étant le premier officier des FACA avec ses compagnons, à se dresser contre la tyrannie en Centrafrique, vous agissez pour effacer de la mémoire collective, la bravoure et toute sa symbolique pour cette époque que nous familles de la Ouaka n’oublierons jamais. Tout porte à croire que ce qui vous sert de politique n’a pour objet que d’effacer peu à peu, ceux qui vous gênent et que vous souhaitez rayer de la carte centrafricaine par la modification démographique qui est exécutée dans cette partie du Centrafrique, par vos soutien et alliés étrangers.
Sachez Monsieur le véritable président de la Séléka, que les familles de la Ouaka soutiennent l’ultimatum de Bambari et qu’elles s’engagent sans réserve dans ce qui adviendra à l’expiration de cet ultimatum. Retenez enfin que vous recompterez les morts de nos parents avec nous le jour venu et nous serons rejoins par tous ceux de nos frères opprimés de la Basse-kotto, du Mbomou, du Haut-Mbomou, de la Haute-kotto, de la Vakaga, du Bamingui-bangoran, de la Kémo-ibingui, de la Nana-Grebizi, de l’Ouham, de l’Ouham-pendé, de la Nana-Mambéré, de la Mambéré-kadeï, de la Sangha-Mbaéré, de la Lobaye, de l’Ombéla-mpoko pour vous présenter la facture…toutes ces régions que votre pouvoir a cédé à l’envahisseur et à l’oppresseur pour la satisfaction de votre boulimie du pouvoir.
"Les peuples de la Ouaka retrouveront la plénitude de leur terre à tous les prix et par tous les moyens"
Fait à Ngakobo, le 10 mai 2019
Les Familles de la Ouaka