Collectif des partis de République du Congo de l’opposition congolaise
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Coup de force politique au Congo Brazzaville : le pouvoir décide de ne plus reconnaître les principaux partis de l’opposition réelle
Après s’être fabriqué, une opposition aux ordres, le pouvoir congolais vient de décider de ne plus reconnaître les principaux partis de l’opposition réelle :
- l’UPRN de Mathias Dzon,
- le CAP de Jean Itadi et Christophe Moukoueke,
- l’UP de Jean-Martin Mbemba,
- l’UPC de Paulin Makaya,
- la CADD de André Salissa-Okombi,
- le MUST de Claudine Munari,
- le RDR de feu, le général Raymond Damasse Ngolo,
- l’UDR-MWINDA de Guy Romain Kiffousia,
- le PSDC de Clément Mierassa,
- le MVC du professeur Henri Boukoulou,
- le PSRD de Georges Ntsiba,
- la Convergence citoyenne de Bonaventure Mbaya,
- le PSVR de Michel Mamouya, etc.
Tous ces partis, moteurs du dialogue alternatif de Diata, appartiennent à telle ou telle tendance de ce que le pouvoir désigne par l’expression "l’opposition radicale".
Pour tenter de justifier cette mesure insolite et inique, le pouvoir prétend que les partis concernés ne se seraient pas conformés aux dispositions de la loi N°20 - 2017 du 12 mai 2017, portant loi organique relative aux conditions de création, d’existence et aux modalités de financement des partis politiques qui, en son article 49, dispose : "les partis politiques déjà créés disposent d’un délai de 6 mois à compter de la promulgation de cette loi organique pour s’y conformer".
Ce motif ne tient pas la route, car, ces partis ont été créés longtemps avant la promulgation de la loi N°20 - 2017 du 12 mai 2017 en référence. En vertu des dispositions de l’article 2 du code civil congolais qui stipule "la loi ne dispose que pour l’avenir. Elle n’a pas d’effets rétroactifs", ainsi que des dispositions de l’article 4 du code pénal congolais qui stipule "nulle contravention, nul délit, nul crime ne peuvent être punis de peines qui n’étaient pas prononcées par la loi avant qu’ils fussent commis", la décision de ne plus reconnaître les principaux partis de l’opposition réelle, cités supra, est illégale et arbitraire.
Venant après les procès politiques, intentés contre plusieurs responsables de l’opposition et de la société civile, cette décision constitue une atteinte très grave aux libertés de pensée, d’expression et d’association garanties par les lois et règlements de la République et vise à ramener le Congo-Brazzaville à l’ère sombre du monopartisme, de la pensée unique, de l’unanimisme social et de l’intolérance politique que nous croyions à jamais révolus. Elle a pour objectif principal d’éliminer la vraie opposition, car, sur les 55 partis maintenus, la plupart appartiennent, soit à la mouvance présidentielle et à ses alliés, soit à l’opposition ralliée au pouvoir. Plus grave, beaucoup de partis reconnus sont des groupuscules sans assise nationale, mais affiliés au pouvoir.
Cette décision cache mal le désir du pouvoir de verrouiller l’alternance démocratique et pacifique au profit d’une succession dynastique. Par ailleurs, la mise en cause du caractère non rétroactif de la loi met en danger les fondements de l’Etat de droit et ouvre une brèche béante à l’arbitraire. Le Congo n’a pas besoin de cela.
Le monde est entré dans la civilisation de la démocratie et du pluralisme d’opinions. Nous dénonçons avec la dernière énergie, la décision du pouvoir de ne plus reconnaitre nos partis dont la plupart existent depuis près de 27 ans et occupent une place non négligeable dans le paysage politique congolais. Nous interjetons appel auprès de la Cour suprême et sommes convaincus qu’elle dira le droit et remettra à l’endroit ce que le pouvoir exécutif a délibérément mis à l’envers.
Nous appelons nos militants, nos cadres et nos sympathisants à la sérénité, à la retenue et à la responsabilité et les invitons à ne pas tomber dans le piège du pouvoir et à ne pas céder à la provocation.
Fait à Brazzaville, le 13 juin 2018
1 333 bis rue Mouléké
Brazzaville
Pour
L’UPRN Le CAP Le RDR Le MVC
Elo Dacy Jean Itadi Serge Mviri Henri Boukoulou