L’agence Standard & Poors a dégradé la note d'émission souveraine en devises de la République du Congo Brazzaville.
Ainsi de B-/B (très spéculatif), la note souveraine de cet état pétrolier d'Afrique centrale a été rétrograde à SD/D (Défaut probable et défaut), respectivement sur le long et le court terme. "Le 30 juin 2016, la République du Congo n'a pas honoré son engagement à payer les intérêts et le principal sur son obligation de 478 millions dollars arrivant à maturité en 2029, et qui avait été contractée dans le cadre d'une restructuration intervenue en 2007, des obligations dues au Club de Londres", précise l'analyse de S&P.
Face à cette situation il était prévu un délai de grâce de 30 jours arrivé à échéance le 30 juillet 2016, sans que le Congo ne puisse honorer ses engagements vis-à-vis des créanciers concernés.
Le Congo se trouve sous la surveillance de l'agence américaine qui stipule que, lorsque le Congo règlera sa dette, elle effectuera une nouvelle évaluation. Celle-ci dépendra du risque qui pèsera sur le restant de l'obligation, la capacité d’accès aux marchés des capitaux et le profil souverain global du Congo.
Le Congo dont l'économie est étroitement liée au cours du pétrole attend encore les dividendes des investissements effectués dans d’autres secteurs. Tirant profit des périodes fastes, où le baril se vendait à plus de 100 dollars, le gouvernement du Congo avait engagé d’importants travaux pour doter le pays en infrastructures, et y abriter les Jeux africains.
Selon des récentes projections économiques reprises par S&P, l’état du Congo devra faire d’importants efforts pour respecter ses engagements. Les investissements qui ont tiré la croissance du pays, mais aussi plombé sa position extérieure, devraient chuter à 32% du PIB en 2018, contre 42% en 2014. La balance courante devrait se creuser à -29% du PIB avant de se relever en 2018. Le volume des investissements directs étrangers ne devrait représenter qu'un niveau médian de 11% du PIB.
Le 3 aout 2016