L’agence Standard & Poor" a abaissé la note du Congo-Brazzaville à "CCC", signe d’un quasi-défaut de paiement. Un nouvel épisode du feuilleton Commisimpex, qui oppose depuis plus de 25 années le clan Sassou-Nguesso et Mohsen Hojeij, homme d'affaires anglo-libanais.
Le 7 juillet 2017, l'agence Standard & Poor's a décidé d'abaisser la note de crédit du Congo de "B-" à "CCC", tout en la plaçant sous surveillance. Une décision qui a vivement énervée la capitale Brazzaville. Le pouvoir du Congo a rétorqué par le biais d’un communiqué précisant "que le pouvoir conteste vigoureusement" l'initiative de l'agence de notation américaine prise « sur la base d'une procédure frivole initiée par Commisimpex à New York".
Les faits sont les suivants : des porteurs d'obligations libellées en dollars et émises par le Congo n'ont pas été payés à la date d'échéance du 30 juin 2017. D’après S&P, le trustee, qui représente et protège les intérêts du Congo a "gelé le paiement de l’ordre de 20 millions de dollars après avoir reçu une injonction" en ce sens. L'agence prévient qu'une fois passée le délai de grâce de 30 jours, elle décrétera un "défaut partiel" si les investisseurs n'ont toujours pas reçu l'argent au 30 juillet 2017.
Le pouvoir de Brazzaville estime "qu’aucun défaut de paiement n'est survenu". Le fameux trustee a reçu "à bonne date, soit le 27 juin 2017, la somme de 21,1 millions de dollars "et "devait affecter ce paiement aux porteurs de titres le 30 juin 2017."
Par le biais de son communiqué, le pouvoir de Brazzaville dénonce aussi les avis de restrictions de la justice des Etats-unis, qui sont, d'après l'Etat du Congo "dénués de tout fondement juridique", arguant que "les fonds versés par le Congo sont devenus la propriété exclusive des porteurs de titres et ne peuvent être saisis par Commisimpex. Les termes de l’accord d’émission des titres 2029 ne laissent place à aucun doute sur ce point."
S&P ne se prononce pas sur le fonds de cette affaire, mais avertit qu’elle dégradera encore davantage la note de la dette extérieure du Congo s’il n’honore pas les remboursements dus aux porteurs d’obligations avant la fin de la période de grâce de 30 jours, soit le 30 juillet 2017
Pour mémoire en juillet et août 2016, les agences de notation Fitch et Moody’s avaient dégradé la note souveraine de long terme du Congo-Brazzaville sur ses obligations en monnaie étrangère, après que Brazzaville avait loupé le paiement d’une échéance de ses obligations émises en 2007.
Le 13 juillet 2017