Bassambié Franck Bationo économiste natif du Burkina-Faso a affirmé dans son dernier livre, que le Fcfa ouest-africain "est une monnaie africaine offrant de nombreux avantages" à l’UEMOA, alors que des experts et des activistes lui prêtent un caractère colonial.
Bassambié Franck Bationo martèle " le Fcfa n’a cours légal que dans les 8 pays l’UEMOA. C’est donc une monnaie africaine, émise par des africains à travers les agences de la BCEAO.... Ce sont les agents de la BCEAO, sous la conduite de leur gouverneur, qui mettent en œuvre au quotidien la politique monétaire commune".
Le directeur général de l’économie et de la monnaie -DGEM- à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest -BCEAO- déclarait à l’occasion de la sortie de son livre “Politiques monétaire et de change : Le Fcfa, un choix optimal pour l’Union monétaire ouest-africaine ?”. Cet angle de vue tranche avec d’autres experts qui pensent que la France garde une main sur ses anciennes colonies, grâces aux 50% de leurs réserves de change qu’elles déposent au Trésor public français pour garantir la parité entre l’euro et le Fcfa.
Bassembié Franck Bationo a déclaré "je peux vous confirmer que la BCEAO ne paie aucun franc à la France. Au contraire, les réserves de change de la BCEAO sont rémunérées à un taux conventionnel plus élevé que celui offert par les marchés. C’est peut-être le lieu de rappeler que la BCEAO détient aussi des réserves de change dans plus de 30 comptes à travers plusieurs pays mais seul celui détenu en France fait l’objet de polémique récurrente".
Bassambié Franck Bationo souligne que son ouvrage relève d'un travail de recherche scientifique, pour que chacun puisse se faire son opinion ajoutant "que les pays de l’UEMOA ont fait preuve de résilience malgré les chocs multiples et que l’inflation est faible de plus de 10% par rapport aux pays voisins"avant d'affirmer " que la BCEAO prête aux banques commerciales à un taux de 2,5% contre plus de 14% au Ghana et au Nigéria. Nous avons beaucoup de motifs de satisfaction dans la conduite de la politique monétaire commune dans notre zone. L’UEMOA enregistre chaque année une croissance économique de plus de 6,5% depuis 7 années, soit 2 fois plus forte que celle de l’Afrique subsaharienne".
Le 22 février 2019