L’URCA France /Europe a souhaité organiser une "rencontre citoyenne" le samedi 22 juillet 2017 entre 14 h et 18 h à l’hôtel Holiday Inn à Paris, sur les bords de Seine, autour de son président et principal ténor de l’Assemblée nationale du Centrafrique, le député Anicet-Georges Dologuélé.
Malgré tous les appels au boycott du cercle de la "touadéramétrie seconde zone", c’est en provenance de Bordeaux, d’Orléans, Lyon, Lille et de l’ensemble de l’Ile-de-France et même d’Allemagne que plus de 200 centrafricain(e)s se sont retrouvés pour écouter l’analyse et le constat de l’ancien Premier ministre Dologuélé.
Marien Kovoungbo, officiait comme modérateur et avec le traditionnel "quart d’heure de retard", c’est avec l’allure qui sied à un homme politique et non pas à un politicien, que le principal ténor de l’Assemblée nationale du Centrafrique, Anicet-Georges Dologuélé - AGD- fit son entrée dans la salle à la rencontre de ses compatriotes qui fera date dans l’histoire de la politique centrafricaine.
"Un tableau noir qui provoque la révolte et l’empêche de dormir" dixit Dologuélé
Maniant le Verbe avec aisance, aussi bien en sango qu’en français, Anicet-Georges Dologuélé, dresse un tableau noir du Centrafrique, "conséquence de l’inaction totale, de l’incompétence et une absence globale d’imagination et d’initiative et manque de leadership et d’autorité. Egalement incapacité à réunir et animer une équipe et un manque cruel de relationnel".
Ce qui signifie en clair, avoir un solide carnet d’adresses aussi bien dans la sous-région d’Afrique centrale qu’en Afrique et à l’international, ce qui n'est pas le cas de Touadera qui s'entoure uniquement de collaborateurs n'ayant pas les connaissances requises.
L’ancien Premier ministre Anicet-Georges Dologuélé, évoque avec la plus grande objectivité le "cynisme politique du pouvoir actuel et plus particulièrement le cynisme de Touadera".
"Extermination des populations" dixit Dologuélé
De tous temps les politiciens de la place de Bangui déclarent, "on tue" ou bien encore "on massacre" et demandent systématiquement de l'aide. La force de l'homme politique Dologuélé est d’avoir employé le mot juste "Extermination des populations". Nul doute qu'un jour les victimes devont faire l'objet d'une indemnistation.
L’observateur avisé du monde politique, diplomatique & défense, fera automatiquement la différence et appréciera avec lucidité le style du ténor Dologuélé. Incontestablement, l'homme politique a une parfaite maîtrise des dossiers régaliens et connait très bien les rouages des arcanes du pouvoir et autres organisations internationales.
Un atout formidable pour un Etat. Le ténor Dologuélé est bien le seul à dire publiquement " Ma vision du Centrafrique à 30 ans" ajoutant " s'il faut fabriquer un jeune....". Il souligne à juste titre que deux générations viennent d'être sacrifiées. Le calcul est simple ! une génération représente 25 années... Soit un demi-siècle de perdu !
Alors que les personnes se plaignent "à huis clos" la grandeur du principal chef de l’opposition est de marteler "Aussi, faut-il provoquer pour se révolter".
C’est avec sensibilité dont l'émotion s'emparera de l'assistance que le député Dologuélé fait référence à deux reprises à un très beau proverbe centrafricain, riche en symbole "Les arbres aussi versent des larmes,lorsque les oiseaux ne se posent plus sur leurs branches".
Une partie de l'assistance @urca
Anicet-Georges Dologuélé assène "il est triste de constater que le Centrafrique riche par ses plaines et savanes sans omettre ses forêts & bois est devenu un vaste terrain fait de ronces et chardons".
"Député : c’est-à-dire la parole libre" dixit Dologuélé
Coté sécuritaire, le député Dologuélé souligne que "14 des 16 préfectures du Centrafrique sont occupées par des bandes armées qui tuent, et qui violent nos filles" ajoutant que "Depuis octobre 2016, le nombre de morts s’élève à plus de 10 000 soit en moyenne 30 morts par jour en une année". Pour mémoire la situation était moins catastrophique sous l’ère Catherine Samba-Panza et Michel Djotodia…
Il évoque aussi les poursuites devant les juridictions compétentes "des crimes contre l'humanité" etc...soulignant que le temps de la justice n'est pas le même que celui des médias ni du monde politique.
La seule richesse valable d’un pays est sa jeunesse.
Le député insiste à juste titre que "40 % des enfants ne vont pas ou ne vont plus à l’école" ajoutant "que près de la moitié de la population centrafricaine dépend de l’aide humanitaire pour survivre".
Le député martèle que "D’après le classement Doing Business, le Centrafrique est le 2e pays le plus pauvre de la planète" et "selon l’indice de développement humain le Centrafrique est classé 188e sur 188…"
C'est sans aucune censure, ou la parole circule librement, qu'il se prête durant près de trois heures au jeu des questions/réponses, répondant sur chaque point avec la plus grande constance ne laissant rien transparaitre. En homme d'Etat, il souligne que le Centrafrique n'a pas besoin de 8 000 hommes dans son armée malgré l'étendue de son territoire. Si seulement 500 hommes et femmes étaient bien formés, à ce jour le Centrafrique pourrait avoir une armée opérationnelle et dotée d'équipements.
Il précise à juste titre que l'ensemble des pays de la sous-région avait proposé une aide à la formation et que celle-ci a été refusée par l'équipe Touadera. Dommage, car à ce jour le Centrafrique pourrait avoir une armée opérationnelle composée de 2 000 et 2 500 hommes et femmes.
Le député Dologuélé souligne " le Burundi est le pays le plus pauvre de la planète selon le classement Doing Business et les burundais assurent une partie de la sécurité en Centrafrique !"
N'est-ce pas un député PS français du 13e arrondissement de Paris qui déclarait " Joseph Yakété ministre de la défense ? On aura tout vu ! et dire qu'il était chargé de la surveillance d'un parking à la mairie d'arrondissement".... Vraiement ! Rien de surprenant au pays de tous les paradoxes !
Le ténor de l'opposition terminera sur ces paroles : "J’ai promis à mes enfants de leur laisser un Centrafrique en sécurité", concluant "le pouvoir d’aujourd’hui est l’opposition de demain, et l’opposition d’aujourd’hui sera le pouvoir de demain" !
Lors de la réception @urca
Le député entouré de ses compatriotes @urca
Alors à bon entendeur Salut ……et à suivre...
Le 23 juillet 2017