Jaoa Lourenço président de la République d'Angola et Emnmanuel Macron président de la République française@pool
Monsieur le Président,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Je suis très heureux d’accueillir ici, à l’Elysée, le président de l’Angola, Monsieur le président Lourenço, et je suis très sensible - et je veux l’en remercier - au fait qu’il ait choisi la France comme destination pour son premier déplacement officiel en Europe depuis son élection.
Nous avons déjà eu l’occasion de nous voir à plusieurs reprises avant ce jour et je me réjouis d’avoir pu approfondir nos échanges aujourd’hui. Je suis en effet très attaché au renforcement des relations entre la France et l’Angola qui est pour moi un des partenaires essentiels de la région, mais aussi au rôle que l’Angola joue dans la région et je vais y revenir dans un instant.
Les accords signés à l’instant devant nous et tous ceux qui ont été discutés, préparés durant ce déplacement sont de nature, en effet, à permettre de franchir une étape supplémentaire dans cette relation et renforcer dans tous les domaines notre coopération. En matière politique et sécuritaire, nous venons de le voir, où je considère que nous devons renforcer notre coopération : en matière de formation, mais également de sécurité maritime, avec un travail qui a été lancé sur ce point compte tenu de l’importance de votre rôle en la matière, de coopération opérationnelle, avec des engagements qui seront pris en matière d’équipement, de surveillance maritime et d’aéronautique, mais aussi de continuer de coopérer dans la perspective d’une contribution de l’Angola aux opérations de maintien de la paix, notamment au travers de notre action d’enseignement du français en milieu militaire et de vous impliquer pleinement dans ce cadre.
La relation bilatérale a aussi été renforcée en matière économique où plusieurs accords ont été signés, marquant un engagement, nous l’avons vu à l’instant, de l’Aaence française de développement, avec une convention de 100 millions de dollars dans le domaine de l’agriculture qui est une première déclinaison opérationnelle de l’accord de coopération signé le 1er mars 2018, ainsi qu’une subvention de 500 000 euros de l’AFD pour l’identification de nouveaux projets.
Je me réjouis aussi de la conclusion d’un accord permettant à la filiale privée de l’agence française de développement, Proparco, de s’établir en Angola avec également plusieurs accords partenaires privés signés dans ce cadre, comme les accords entre Total et la Compagnie pétrolière angolaise.
Le cadre que nous développons, avec l’implication de l’agence française de développement, de Proparco et les initiatives que nous lançons s’inscrivent pleinement dans la stratégie du président Lourenço de diversifier l’économie angolaise et viennent accompagner aussi un effort extrêmement important et que je veux ici saluer qui, durant ces derniers mois, a conduit à lutter activement contre la corruption et améliorer le climat des affaires. Votre engagement personnel et vos décisions courageuses en la matière sont à mes yeux un signal très fort que nous ne pouvons mésestimer.
Et donc nous accompagnons cette diversification, en particulier en matière agricole, mais aussi sur plusieurs sujets de formation et je souhaite que nous continuions à le faire activement. Nous travaillons aussi sur des sujets de convention fiscale qui sont déterminants pour vous aider dans ce cadre et poursuivre ce travail.
Notre volonté est aussi d’élargir ce partenariat. Votre visite d’ailleurs l’illustre à elle seule : vous vous êtes rendu ce matin à l’Ecole polytechnique ; cet après-midi, vous aurez l’occasion d’échanger avec plus de 80 entreprises françaises; et demain, vous irez à Toulouse pour voir des grands projets industriels mais aussi des sites de formation, de recherche et de production agricole dans la région toulousaine. Notre souhait est aussi de renforcer la coopération en matière universitaire et étudiante avec le développement de mobilités étudiantes entre nos deux pays et de nouer des partenariats entre établissements d’enseignement supérieur.
Notre rencontre de ce jour a également permis d’évoquer plusieurs sujets régionaux. Comme vous le savez, je suis convaincu que la valeur ajoutée de la France n’est pas de se substituer aux pays de la région dans le règlement des crises mais de leur venir en appui. Et l’Angola est, comme je l’ai dit, dans ce cadre un partenaire essentiel, en particulier en Afrique centrale. Et je veux saluer ici le rôle tout à fait spécifique joué par le président Lourenço sur plusieurs des situations difficiles de la région. Nous avons eu l’occasion de revenir sur la situation de la République démocratique du Congo et de la République centrafricaine. J’avais eu l’occasion la semaine dernière d’échanger sur ces deux mêmes sujets avec le président en charge de l’Union africaine, le président Kagame, dans le droit fil de nos échanges.
Sur la République démocratique du Congo, nous partageons les mêmes préoccupations et les mêmes volontés. La France viendra en soutien des initiatives qui seront prises par les pays de la région et l’Union africaine qui sont simplement celles de faire appliquer les accords qui, seuls, permettront une clarification de la situation politique sans aucune complaisance, dans le calme et avec clarté. Et je souhaite que les réunions prévues dans les prochaines semaines nous permettent d’aboutir à un résultat clair et le président Lourenço sait le plein soutien de la France et notre engagement en la matière.
Nous avons également évoqué la situation en République centrafricaine et convenu de rester étroitement en contact pour accompagner les autorités centrafricaines et éviter un nouveau cycle de déstabilisation dans le pays. Il nous faut procéder en effet à un équipement et une meilleure défense pour le président Touadera mais en lien direct avec les Nations unies et en étroite coopération avec la MINUSCA, en même temps qu’il faut lancer un processus de réconciliation et de désarmement des différents groupes dans le pays, conformément là aussi aux accords qui ont été signés et comme le souhaite l’Union africaine. Et là aussi, la France accompagnera ces initiatives.
Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais rappeler en renouvelant mes remerciements pour le président Lourenço et en vous redisant, Monsieur le président, tout le plaisir et l’honneur de vous recevoir aujourd’hui. Je souhaite que nous puissions continuer à approfondir nos relations et à œuvrer ensemble et vous remercier d’avoir aussi décidé de jouer un rôle accru dans la Francophonie. Vous comprenez parfaitement le français et je souhaite que, dans le cadre des ambitions pour la francophonie que nous poussons tous, votre pays puisse y prendre toute sa part. Merci encore et merci d’être parmi nous aujourd’hui.
Emmanuel Macron président de la République française
Le 28 mai 2018