" Le BUCADA -bureau centrafricain des droits d’auteur- fondé dans les années 80 par le journaliste Takélépou a pour but de protéger, de gérer les droits des œuvres centrafricaines et de garantir par une convention de réciprocités d’autres organismes tels que la SACEM -société des auteurs, compositeurs et des éditeurs de musique- en France et le BSDA bureau Sénégal des droits d’auteur- au Sénégal.
Avant l’indépendance et jusque dans les années 80, les artistes centrafricains adhérent à la SACEM dont une représentation est au Cameroun. Ainsi, les droits d’auteur de nos anciens artistes tels que Prosper Mayélé, Rodolphe Békpa, Charlie Perrière et d’autres sont versés régulièrement par la SACEM.
Depuis la création de BUCADA à vocation nationale, les droits de nos artistes ne sont plus payés comme il se doit. La mauvaise gestion de cette nouvelle structure qui fonctionne sous la domination du ministère de la culture, le non respect dans la collecte des droits des artistes, l’absence de la protection des œuvres musicales centrafricaines pouvant générer de l’argent et la tolérance face à une piraterie galopante qui pénalise les ayant droits sont autant de freins constatés sur le fonctionnement de BUCADA. Le BUCADA -bureau centrafricain des droits d’Auteur- est dissout le 2 janvier 2005 par un arrêté ministériel pour une raison de dysfonctionnement profond.
Un comité ad hoc avait été mis en place par le ministère en charge de la culture il y a plus de quatre ans et chargé de gérer le BUCADA. Depuis, il n’y a pas eu d’amélioration et compte tenu d’incompétence constatée des membres de ce bureau provisoire, le ministre vient de prendre cette sanction et par ailleurs, prévoit la mise en place d’une équipe d’expert chargée de faire renaître le BUCADA.
Le dysfonctionnement de BUCADA et la non rétribution des artistes ont pour conséquences, le développement de la précarité chez les ayant droits dont certains sont réduits à la mendicité. Aussi, les artistes qui ont une mission sociale en Afrique par le fait d’éduquer et de participer au divertissement de la population à travers le véhicule de la musique n’ont pas un statut reconnu. L’absence de statut ne permet pas aux artistes d’accéder aux soins et à la retraite.
Dans un souci de remédier à ce dysfonctionnement qui cause un tort à la musique centrafricaine, je propose que le BUCADA devienne un office supervisé par un conseil de d’administration composé d’artistes, producteurs et éditeurs de musique. Ce changement de statuts permet à BUCADA d’avoir une transparence et une gestion autonome vis-à-vis du ministère de la culture dont certains fonctionnaires véreux ne vont plus trouver l’occasion de se servir dans la caisse de la dite structure comme à l’accoutumée. Enfin, la réorganisation de BUCADA en Office centrafricain des droits d’auteur contribuera certes au développement de la musique centrafricaine et permettra aux artistes concernés de vivre de leur Art."
Feu Sultan Zembellat