Sites industriels ou lieux publics, référencés "sites sensibles" de longue date ou plus récemment, le sujet de leur sûreté est au cœur de l'actualité.
La 20e édition de Milipol Paris 2017 vous donne rendez-vous du 21 au 24 novembre 2017 à Paris-Nord Villepinte.
A cette occasion, l'événement mondial de la sécurité intérieure des Etats a organisé, en partenariat avec S&D Magazine, une conférence sur ce thème dans le cadre de ses nouveaux rendez-vous "Les jeudis de la sécurité".
Comment anticiper les menaces et les gérer lorsqu'elles se présentent ? Quelles sont les bonnes pratiques ? Comment et avec qui les partager ? Comment s'exprime la coopération public-privé ? Quelles sont les solutions apportées par les technologies ? Comment aborder la question du développement de la radicalisation ? Autant de questions auxquelles les intervenants de haut niveau ont apporté des réponses concrètes et riches.
En introduction de cette table ronde, Le préfet Jean-Louis Fiamenghi, directeur de la sûreté de Véolia s'est exprimé sur la place de la fonction sûreté au sein de l'entreprise. "La pression de l'Etat, le pouvoir réglementaire et législatif nous invitent à positionner la fonction sûreté au plus niveau des organisations. Il faut convaincre son Président et les représentants du Comex que cette fonction est stratégique".
Toutes les entreprises, selon leur secteur d'activité et leur taille, n'abordent pas la question de la même manière. Il en va de même pour le budget. Pour Stéphane Schmoll, président de la commission stratégique du CICS : "le budget sûreté est souvent considéré comme secondaire jusqu'à l'accident".
L'humain, maillon faible du dispositif de sécurité - L'humain, au cœur des dispositifs de sécurité
Pour le Préfet Alain Zabulon, directeur de la sûreté, du management des risques et de la conformité pour les aéroports de Paris : "les scénarios de prévention et de détection ont considérablement évolué depuis les attentats du 13 novembre 2015. La question de la radicalisation qui était jusque-là un sujet tabou a été abordée sur les plateaux télés. La prévention de la radicalisation religieuse en entreprise est un point sur lequel nous sommes très vigilants".
Vis-à-vis des passagers, au sein des aérogares, bien que ces espaces soient placés sous la responsabilité de l'Etat, ADP a déployé ses propres moyens d'accompagnement. Contrôles aléatoires à l'entrée des terminaux, ronde de surveillance d'équipes cynophiles pour la détection d'explosifs et d'équipes spécialisées dans la détection comportementale.
L'offre technologique à l'écoute des nouveaux besoins
Les technologies viennent bien-sûr en appui de l'humain. Elles sont incontournables pour permettre aux responsables sûreté et sécurité d'anticiper, protéger, analyser et intervenir sur tout type de menaces. L'offre se multiplie pour adresser les nouveaux besoins.
La vidéo protection, qui existe depuis de nombreuses années, connaît des évolutions intéressantes. On est passé à l'ère de l'imagerie intelligente avec des caméras capables de détecter des comportements ou de tracer des voyageurs.
"Nos" sas "vbi-match", déployés en gare du Nord et expérimentés au cœur de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle depuis le 28 décembre 2016, vérifient l'identité du voyageur en quelques secondes. Au lieu de faire la queue, on entre dans un sas. Une porte se ferme. Une caméra se positionne à la hauteur de vos yeux. Une image est prise et comparée avec celle qui est stockée dans la puce du passeport que l'on insère au préalable dans un lecteur", explique Jean-François Lennon, vice-président de Vision-Box. "En plus d'analyser les traits de visages des passagers, les caméras peuvent aujourd'hui décrypter nos émotions, notre niveau de stress et détecter tout comportement pouvant suggérer un état anormal".
Détection d'intrusions sur des sites sensibles, contrôles de routine de sites industriels ou pétroliers, vérification de l'état des pistes d'aéroports, maintenance, les drones "nouvelle génération" disposent de capacités jusqu'alors réservées aux drones militaires. "En connectant et répartissant les drones à demeure sur le terrain dans des stations de recharge, notre innovation révolutionne la manière d'utiliser les drones en fait de véritables outils industriels à la portée de tous. Ainsi, les drones deviennent pilotables à distance, depuis des centres de contrôle. Les images et les données sont chiffrées à bord du drone et envoyées en temps réel", explique Clément Christomanos, co-fondateur et CEO d'UAVIA.
Public/privé : une coopération indispensable
Combien coûtent les investissements de sécurité, notamment pour les opérateurs de sites sensibles ? Que rapportent-ils ? Quels sont les coûts visibles ou cachés de la non-sécurité ? Quel équilibre entre les coûts humains et la technologie ? Le CICS - conseil des industries de la confiance et de la sécurité- cherche à évaluer la rentabilité des investissements de sécurité.
Stéphane Schmoll pose la question de la responsabilité : "la réponse est simple lorsque la DGDSN impose à l'opérateur une directive nationale de sécurité -DNS-, mais face à la multiplicité des menaces et des solutions possibles de prévention, le SGDSN préfère que les industriels déterminent eux-mêmes leurs bonnes pratiques qui, une fois éprouvées, pourraient inspirer la réglementation. Pour ce faire, il faut encourager le développement du secteur des essais techniques et des certifications avec des laboratoires reconnus, comme cela a été fait par exemple dans le domaine de l'incendie. Peut-être la responsabilité sociétale -RSE- devra-t-elle être explicitement étendue à la sécurité ?"
La conclusion de cette table ronde a été confiée au préfet Pascal Bolot, directeur de la protection et de la sécurité - SGDN qui a rappelé que le premier rôle du Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale est d'animer et coordonner l'action gouvernementale en matière de sécurité nationale. "La menace terroriste et cybercriminalité sont les deux menaces les plus élevées et agressives auxquelles nous devons faire face. Nous avons réalisé des avancées significatives mais il est évident que nous avons toujours devant nous des marges de progression notamment d'un point de vue quantitatif avec des plans de protection interne -PPI- et des plans de protection externe -PPE- qui n'existent pas encore partout. C'est un champ sur lequel nous travaillons activement, en lien étroit, avec les préfectures de département et les préfets de zone de défense et de sécurité".
Focus sur le Milipol
Milipol Paris, l'événement mondial de la sécurité intérieure des États est réalisé sous l'égide du ministère français de l'intérieur, en partenariat avec la police nationale, la gendarmerie nationale, la direction générale de sécurité civile et de la gestion des crises, le ministère de l'économie et des finances avec la direction générale des douanes, la police municipale, Europol et Interpol.
Depuis plus de 30 ans, la marque Milipol est synonyme de haute qualité, de salons internationaux qui couvrent le domaine de la sécurité intérieure des États. Au cours du temps, la marque a été fièrement représentée par Milipol Paris et Milipol Qatar et plus récemment par Milipol Asia-Pacific. Pour en savoir plus : www.milipol.com
Le 1er octobre 2017