Le mercure et la santé, par le docteur Marcia McNutt, géophysicienne et présidente de l'académie nationale des sciences. De 2013 et 2016 Marcia McNutt a été la rédactrice en chef de science mazagine.
La convention de Minamata sur le mercure a été signée par la République centrafricaine le 10 octobre 2013 mais n’a jamais été ratifiée.
Pour mémoire suite à la publication du "rapport de la mission d'enquête parlementaire à Bozoum sur la pollution du fleuve Oujam suite à l'exploitation de l'or par les sociétés chinoises", le "rapport relatif à l'analyse physico-chimique des eaux des sites attribués aux sociétés chinoises - JIANIN, MENG, MAO, TIANG-XIANG- pour l'exploitation minière" élaboré par des chercheurs de l’Université de Bangui a conclu que sur ces sites "le mercure se trouve à des concentrations variant entre 4,2 et 26 μg/l (norme = 1 μg/l) et que la présence du mercure n’était pas détectée en amont de la zone d’exploitation minière. Donc cette pollution au mercure et en métaux lourds très toxiques proviennent des sites d’exploitation."
Si vos yeux fatiguent chaussez vos lunettes et très instructif
En octobre, des nations se réuniront au Japon pour signer la convention de Minamata, un traité visant à lutter contre les effets toxiques du mercure sur l'environnement. L'accord deviendra contraignant une fois ratifié par au moins 50 pays. La convention est opportune et bienvenue car elle impose des contrôles et des limitations aux produits, procédés et industries qui augmentent le niveau d'exposition des personnes et de l'environnement au mercure, un élément d'origine naturelle.
Le mercure se bioaccumule sous forme de méthyl-mercure, une neurotoxine puissante pouvant affecter la faune, les animaux domestiques et les humains. Les symptômes d'une intoxication au mercure peuvent aller d'un engourdissement des mains et des pieds et d'une faiblesse musculaire dans les cas bénins à la démence et à la mort.
Cette convention porte le nom de la ville japonaise où la libération de méthyl-mercure dans les eaux usées d'une usine de produits chimiques de 1932 à 1968 a pollué les produits locaux de la mer, ce qui a ensuite provoqué une grave intoxication au mercure chez des milliers d'habitants tributaires de cette ressource.
Minamata a été un cas où la science a fourni les preuves établissant un lien entre la cause -rejet d'effluent- et l'effet -patients neurologiquement atteints-.
Des échantillons de sédiments de fond de mer prélevés dans la baie au large de Minamata ont montré que la concentration de contamination par le méthyl mercure était la plus élevée près de l'écoulement industriel dans l'océan et qu'elle diminuait à partir de là.
Des échantillons de fruits de mer et de crustacés locaux étaient chargés de mercure.
Des échantillons de cheveux de la population touchée ont montré des quantités hautement toxiques de l'élément, le mercure. Les chats locaux, consommateurs des restes de fruits de mer de la table de leurs propriétaires, ont été les premiers à mourir.
En fin de compte, la décharge industrielle a cessé et la partie responsable a été condamnée à indemniser les victimes. Le 6 août 2019