Par Philippe Renaud de la République du Centre
Parution mercredi 8 mars 2017 République du centre
L’intéressé avait échappé, en appel, à la prison ferme. Mais il n’a jamais répondu aux convocations du juge d’application des peines qui a révoqué son sursis.
L’ancien avocat orléanais Dédé-Vianney Mboé dort, depuis plusieurs semaines, dans une cellule de la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis dans le département de Essonne. Condamné à trois de prison avec mise à l’épreuve, pour abus de confiance, le 15 octobre 2012, par la cour d’appel d’Orléans, cet homme de 59 ans faisait l’objet d’un mandat d’arrêt.
Réfugié depuis plusieurs années en Centrafrique – son pays d’origine – où il aurait, dit-on, fait profiter un ministre de ses connaissances juridiques, Dédé-Vianney Mboé n’a jamais répondu aux convocations du juge de l’application des peines -JAP- d’Orléans. Et n’a pas davantage réglé les 90 279 euros de dommages et intérêts dont il avait obligation de s’acquitter, auprès des parties civiles, dans le cadre de son sursis avec mise à l’épreuve.
Son sursis révoqué
Au regard du comportement de l’intéressé, le JAP a décidé de révoquer ce sursis, transformant du même coup la sanction de la cour en trois ans de prison ferme.
Voici quelques semaines, l’ancien avocat, radié en novembre 2009, est revenu en France. À sa descente d’avion à Roissy, il a été accueilli par la police aux frontières, qui lui a signifié la délivrance d’un mandat d’arrêt à son endroit. Dédé-Vianney Mboé a été écroué sur-le-champ. Il a cependant fait appel de la mesure du JAP.
Accueilli par la police à sa descente d'avion
Lundi 6 mars 2017, la chambre de l’application des peines de la cour d’appel d’Orléans, devant laquelle il comparaissait par visioconférence, a confirmé la révocation du sursis avec mise à l’épreuve, conformément aux réquisitions de l’avocat général. Et maintenu l’ancien membre du barreau en détention.
Entre 2007 et 2009, Dédé-Vianney Mboé avait détourné à son profit plusieurs dizaines de milliers d’euros. Ces sommes lui avaient été confiées par des clients, dans le cadre de transactions que l’avocat devait effectuer dans leur intérêt.
Cependant, au lieu d’être déposé, comme l’exige la loi, sur un compte professionnel, l’argent avait rejoint les comptes en banque personnels de l’avocat, en proie à des difficultés de trésorerie. De fait, l’homme de robe n’avait jamais pu honorer ses engagements. Pressé par le bâtonnier de restituer les sommes, Dédé-Vianney Mboé avait signé à ses clients des chèques sans provision. Dans son arrêt rendu en 2012, la cour d’appel lui a interdit définitivement d’exercer la profession d’avocat.
Le 8 mars 2017