Euronaval : le GICAN et ASSONAVE signent une feuille de route pour la R&D et l'innovation franço-italiennes

Capture 91A l’occasion du salon Euronaval, et au lendemain d’une annonce d’ampleur concernant un rapprochement franco-italien dans le domaine de l’industrie navale de défense, les syndicats professionnels de la construction navale français et italien, le groupement des industries de construction et activités navales -GICAN- et ASSONAVE, signent une feuille de route commune en faveur de la R&D et de l’innovation.

La feuille de route concrétise le mandat donné aux deux syndicats professionnels lors du sommet du 27 septembre 2018 à Lyon entre les chefs de gouvernements français et italien, et précise les technologies clés que l’industrie navale doit développer dans les prochaines années afin de conserver son avance technologique.

La "technologie marine européenne" est à l’heure actuelle le leader mondial pour la construction de navires aux équipements de pointe, pour les secteurs civil et militaire, grâce à des investissements continus en RDI. Le secteur des industries navales européenne représente plus de 300 chantiers et 20 000 équipementiers, et emploie plus de 900 000 personnes pour un chiffre d’affaires annuel de 112,5 milliards d’euros. Une part croissante de cette industrie européenne est localisée en France et en Italie -chiffres SEA EUROPE-.

La taille de notre industrie et le besoin de garantir sur le long terme la sécurité et la sûreté du domaine maritime dépendent de notre avantage actuel dans le domaine de la construction navale. C’est un secteur stratégique non seulement pour la France et l’Italie, mais pour l’Europe dans son ensemble. Notre avantage technologique connait une pression croissante du fait de la concurrence des chantiers chinois, et nécessite des investissements élevés en RDI afin d’être préservé. Un soutien appuyé des gouvernements pour ces investissements est nécessaire en ce sens.

Pour cette raison, le GICAN et ASSONAVE ont défini 5 axes de travail, pour lesquels des investissements majeurs doivent être envisagés :

  • Le navire vert : pour le développement de solutions durables et efficientes pour la construction de navires à faible impact environnemental,
  • Le navire intelligent : pour le développement de nouveaux modèles d’exploitation, en particulier l’intégration de l’Internet des Objets, des solutions améliorant les services, la sûreté et la sécurité,
  • Le navire autonome : pour une étape supplémentaire vers le navire entièrement autonome,
  • Les infrastructures offshore intelligentes : pour des solutions permettant le développement des secteurs prometteurs de l’économie bleue,
  • Le chantier intelligent : pour permettre aux chantiers navals d’entrer dans une nouvelle ère d’efficience, d’efficacité et de sûreté.

 

Pour chacun de ces axes de travail, les technologies-cibles et les objectifs techniques ont été définis pour les années 2030 et 2050.

Cette feuille de route s’inscrit ainsi pleinement dans les travaux en cours du FP9 et de l’european defense fund. Dans ce cadre, cette feuille de route partagée entre le GICAN et ASSONAVE ouvre de nouvelles opportunités duales, tant civiles que militaires, de collaboration entre entreprises françaises et italiennes, en parallèle du rapprochement entre naval group et Fincantieri.

Le GICAN et ASSONAVE vont désormais présenter leur feuille de route pour la RDI aux autres associations européennes, dans le cadre de SEA EUROPE, afin de parvenir à une ambition partagée à l’échelle du continent. 

Hervé Guillou, président du GICAN, déclare : "La signature de cette feuille de route entre le GICAN et ASSONAVE marque la concrétisation de plusieurs mois de dialogue entre les associations de l’industrie navale française et italienne. Elle engage une collaboration fructueuse et pérenne entre les entreprises afin de répondre efficacement aux défis de demain de l’industrie navale, avec une orientation de la R&D et de l’innovation. Elle préfigure, aussi, les rapprochements européens nécessaires à la consolidation de notre industrie afin de rivaliser avec nos concurrents. Nous serons heureux de présenter en commun ces travaux dans les différentes instances de SEA EUROPE"

Vincenzo Petrone, Président d’ASSONAVE, déclare : "La définition de cette feuille de route est une étape fondamentale afin de faire en sorte que le rôle joué par les industries navales nationales soit reflété à leur juste mesure dans les organisations européennes, et permettre une véritable attention politique et les investissements nécessaires pour maintenir et développer la R&D, et ainsi préserver notre leadership. Malgré la taille de notre industrie, les industriels attendent encore les consolidations qui permettront l’émergence d’un champion européen, atteignant la dimension nécessaire pour concurrencer les chantiers asiatiques, à la fois dans la domaine civil et militaire"

A propos du GICAN, Groupement des Industries de Construction et Activités Navales

Le GICAN, syndicat professionnel, fédère plus de 180 industriels de la filière navale et maritime française. Il réunit les chantiers navals, systémiers, équipementiers, sous-traitants, sociétés d’ingénierie, architectes navals et toutes les entreprises qui concourent à la construction navale civile et à ses équipements, à la construction navale de défense, de sûreté et de sécurité maritime, aux énergies renouvelables, à la valorisation et à la protection des océans et aux infrastructures côtières et portuaires. L’industrie navale française représente 42 000 emplois directs, 550 entreprises et 9.5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Elle est la deuxième industrie du secteur en Europe et la sixième dans le monde.

Dans un contexte de maritimisation de l’économie mondiale, l’ambition du GICAN est de favoriser le développement de l’industrie navale française et de promouvoir son expertise technologique et industrielle, afin de lui permettre de jouer un rôle de premier plan dans la valorisation, la sécurisation et la protection des espaces maritimes, aéro-maritimes, sous-marins et côtiers.

A propos d’ASSONAVE, Associazione Nazionale dell’Industria Navalmeccanica,

headquartered in Rome, represents the majority of the Italian shipbuilding industry, bringing together construction and repair yards, producers of maritime components, equipment and systems as well as maritime research centres. It ensures direct and indirect employment to over 35,000 people and a production value of approximately € 5 billion, largely resulting from exports.

Its main task is the promotion of the national shipbuilding industry. To this end, it selects and promotes the most appropriate actions to be pursued with regards to national and international institutions, in addition to designing and developing ad hoc projects to achieve these aims.

Assonave is associated to Confindustria and founding member of Federazione del Mare, the Italian maritime cluster that draws together the vast majority of organizations in this sector. It is one of the main contributors to SEA Europe -The European Ships & Maritime Equipment Association-, which represents shipbuilding companies and the supply chain before European and international institutions.

Le 25 octobre 2018