Comme il fallait s'y attendre, au cours de cette première audience, le procès a été renvoyé en délibéré. Ce 2 janvier 2017 ce n'est "pas le fonds de l'affaire" qui a été évoqué mais une "demande de renvoi" présentée par les conseils de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo.
Ses avocats avancent différentes raisons notamment "un manque de temps pour préparer la défense"ce qui signifie en clair que les conditions ne seraient pas requises afin que le vice-président de la Guinée équatoriale bénéficie d'un "procès équitable".
En raison d'obligations officielles Teodoro Obiang Nguema Mbasogo n'était pas présent à Paris et par ailleurs Maitre Emmanuel Marsigny précise "qu'il n'a pas été valablement cité devant le tribunal et que les délais, qui lui ont été impartis pour préparer sa défense, n’étaient pas conformes à ce qui se fait habituellement et ne lui permettaient pas de se préparer comme cela doit être le cas pour une affaire de cette nature"
Pour sa part Maitre William Bourdon représentant les parties civiles a répliqué que "le prévenu Teodoro Obiang Nguema Mbasogo est mis en examen depuis 2014" ajoutant "Au début, il y avait d’abord beaucoup de scepticisme. Autour de cette procédure, il y a eu tellement de manœuvres. Le seul fait que le procès se tienne là, aujourd’hui, est déjà un aboutissement. Il y a quelque chose d’irréversible maintenant qui est lancé. Teodoro Obiang Nguema Mbasogo et ses avocats le savent bien et c’est pour cela que les combats qu’ils mènent ont un parfum et une odeur appuyés de combats d’arrière-garde, ce que tout le monde voit bien". Me Emmanuel Marsigny
Quant au procureur il a rétorqué "La comparution est un devoir" montrant le vide à la barre des accusés.
Le procureur et Me William Bourdon estiment que Teodoro Obiang Nguema Mbasogo "se joue de la justice en refusant de se présenter devant le tribunal et que ses avocats multiplient les manœuvres dilatoires".
La décision de renvoyer ou non le procès sera connue mercredi 4 janvier 2017. Les magistrats se retrouvent devant un élement qui complique la tâche suite à une décision rendue en décembre 2016 par la cour internationale de justice. C'est ainsi que la plus haute juridiction internationale a reconnu "provisoirement le caractère diplomatique" de l'hôtel particulier situé avenue Foch Paris 16e et qui avait fait l'objet d'une perquisition en 2014.
Si le tribunal correctionel de Paris décide de prendre le temps d'étudier la portée de cette décision avant de se pencher sur le fonds de l'affaire et d'attendre le verdict final de la cour internationale de justice, le procès pourrait être reporté de 2 à 3 années.... Affaire à suivre...
Le 2 janvier 2017