OIF : Louise Mushikiwabo nommée secrétaire générale


Mushikiwabo francophonie                                                                                                 Louise Mushikiwabo nouvelle secrétaire général de l'OIF@eo/cld

L'organisation internationale de la francophonie - OIF- a désigné vendredi 12 octobre 2018  Louise Mushikiwabo, ministre des affaires étrangères du Rwanda face à Michaëlle Jean, secrétaire général de l'OIF née à Port-au-Prince en Haiti et canadienne. 

Soutenue par la France, Louise Mushikiwabo est la nouvelle secrétaire général par consensus de l'OIF au cours du sommet de Erevan capitale de l'Arménie. Elle prendra ses fonctions en janvier 2019 et dont  le mandat est de 4 années. 

Louise Mushikiwabo a déclaré  "On peut faire beaucoup plus et beaucoup mieux. La francophonie est là pour peser sur le cours des choses, que ce soit au sein de l'ONU ou dans nos organisations régionales".

Pour sa part Justin Trudeau premier ministre du Canada a déclaré "la victoire de Mme Mushikiwabo est le reflet de l'importance de l'Afrique pour la francophonie" et François Legault premier ministre du Québec de conclure " il  y a eu un consensus, je pense que c'est bon pour toute la Francophonie".

L'offensive diplomatique de la République du Rwanda a eu raison des critiques que la candidature du Rwanda avait suscitées, notamment sur les droits de l'homme. Paul Kagame, qui en est déjà à son 3e mandat, remporté avec un score de 98%, a fait voter la modification de  la constitution pour rester au pouvoir jusqu'en 2034.

De son côté Pierre-André Wiltzer, ancien ministre de la coopération et de la francophonie de la République française a indiqué en accusant "le Rwanda est loin d'avoir un régime politique respectueux des libertés individuelles et politiques alors que la charte de la francophonie place ces principes en tête de ses valeurs fondamentales". Le président Paul Kagame a rétorqué par média interposé "le Rwanda d'il y a 24 ans n'est plus ce qu'il est aujourd'hui"

Le Rwanda "est en train de faire une vraie transition politique, en tout cas je l'espère", a souligné au micro Emmanuel Macron. L'Arabie Saoudite souhaitait devenir membre observateur de l'OIF et à la dernière minute face à la controverse et autres critiques, a retiré sa requête. 

A souligner que depuis 10 ans c'est-à-dire depuis 2008 le français a été remplacé par l'anglais comme langue obligatoire au Rwanda, avant de rejoindre le Commonwealth, l'homologue anglophone de l'OIF. Pour mémoire c'est en anglais que Paul Kagame avait annoncé la candidature de Louis Mushikiwabo. 

Mme le ministre Mushikiwabo a lors d'une rencontre avec la presse indiqué "embrasser plusieurs langues pour nous est une richesse" martelant " le Rwanda est à l'aise dans le Commonwealth et l'OIF"

Michaelle Jean@sni/eo/cld

MichaellejeanDans son intervention prononcée jeudi 11 octobre 2018 à l'ouverture du sommet, Michaelle Jean a ainsi dénoncé "les petits arrangements entre États", sans citer l'OIF. "Sommes-nous prêts à accepter que les organisations internationales soient utilisées à des fins partisanes?", a-t-elle demandé.

En vertu de son explosion démographique, l'Afrique, continent sur lequel se trouvent 27 des 54 membres de l'OIF ayant droit de vote, représentera 85% des francophones en 2050, sur un total de 700 millions, contre 274 actuellement d'après  l'OIF.

Au micro Emmanuel Macron de martelé "l'épicentre de la langue française est sans doute dans le bassin du fleuve Congo ou quelque part dans la région".

La victoire du Rwanda, pays plurilingue, consacre la stratégie inclusive du président Macron, qui souhaite défendre le français sans l'opposer aux autres langues. 

"Je compte donner de l'importance au français dans un monde de plus en plus multilingue. Le français a toute sa place à côté d'autres langues", a confirmé Louise Mushikiwabo. 

 

Oif                                                                                                                      @oif

Le 12 octobre 2018