Le Comité du patrimoine mondial, actuellement réuni à Bakou en Azerbaidjan, a inscrit au cours de sa session du matin six nouveaux sites culturels en Azerbaïdjan, en Espagne, en Fédération de Russie, au Portugal et au Royaume-Uni sur la Liste du patrimoine mondial. Les inscriptions se poursuivent cet après-midi.
Les nouveaux sites sont (par ordre d’inscription) :
Édifice royal de Mafra - palais, basilique, couvent, jardin du Cerco et parc de chasse -Tapada- Portugal.
Situé à 30 km au nord-ouest de Lisbonne, le site a été conçu par le roi Jean V en 1711 comme représentation matérielle de sa conception de la monarchie et de l’État.
Cet imposant édifice rectangulaire abrite les palais du roi et de la reine, la chapelle royale, en forme de basilique baroque romaine, un monastère franciscain et une bibliothèque renfermant encore 36 000 volumes.
Il est complété par le jardin du Cerco, au tracé géométrique, et le parc de chasse royale -Tapada-. L’édifice royal de Mafra est l’un des ouvrages les plus remarquables entrepris par le roi Jean V, qui illustre la puissance et l’étendue de l’empire portugais.
Jean V adopta les modèles architecturaux et artistiques du baroque romain et italien et commanda des œuvres d’art qui font de Mafra un exemple exceptionnel du baroque italien. © DGPC
Sanctuaire du Bon Jésus du Mont à Braga -Portugal-
Situé sur les pentes du mont Espinho, qui domine la ville de Braga, au nord du Portugal, ce paysage culturel évoque la Jérusalem chrétienne et reproduit un mont sacré couronné d’une église. Construit sur une période de plus de 600 ans, principalement dans un style baroque, le sanctuaire illustre la tradition européenne de Sacri Monti -monts sacrés-, promue par l’église catholique au Concile de Trente, au XVIe siècle, en réaction à la Réforme protestante.
L’ensemble du Bon Jésus est centré sur une Via Crucis qui parcourt le flanc ouest du mont. Il compte une série de chapelles qui abritent des sculptures évoquant la Passion du Christ, des fontaines, des sculptures allégoriques et des jardins classiques. La Via Crucis mène à l’église, construite entre 1784 et 1811. © João Paulo Sotto Mayor
Les bâtiments en granit ont des façades en plâtre, blanchies à la chaux, encadrées de maçonneries en pierres apparentes. Le célèbre escalier des Cinq Sens, qui comporte des murs, des marches, des fontaines, des statues et d’autres éléments ornementaux est l’œuvre baroque la plus emblématique au sein du bien.
Églises de l’école d’architecture de Pskov -Fédération de Russie-
Eglises, cathédrales, monastères, tours de fortification et bâtiments administratifs composent cet ensemble de monuments situé dans la ville historique de Pskov, sur les rives de la Velikaya, dans le nord-ouest du pays.
Volumes cubiques, dômes, porches et beffrois font partie des caractéristiques de ces édifices produits par l’école d’architecture de Pskov, dont les éléments les plus anciens remontent au XIIe siècle.
Les églises et cathédrales s’intègrent dans leur environnement naturel au moyen de jardins, de murs d’enceinte et de clôtures. Sous l’influence des traditions byzantines et de Novgorod, l’école d’architecture de Pskov, qui atteignit son apogée aux XVe et XVIe siècle, fut l’une des plus influentes dans le pays.
Elle influa sur l’évolution de styles architecturaux en Russie pendant cinq siècles. © State budgetary institution of culture “Research and Development Centre for Conservation and Use of Historical and Cultural Monuments of the Pskov Region
Paysage culturel de Risco Caído et montagnes sacrées de Grande Canarie -Espagne-
Situé dans une vaste zone montagneuse du centre de l’île de Grande Canarie, Risco Caído est formé de falaises, de ravins et de formations volcaniques dans un paysage d’une riche biodiversité.
Le paysage comprend un grand nombre de sites troglodytiques -habitations, greniers et citernes- dont l’ancienneté prouve la présence d’une culture insulaire préhispanique qui aurait évolué dans l’isolement depuis l’arrivée des berbères nord-africains, vers le début de notre ère, jusqu’aux premiers arrivants espagnols au cours du XVe siècle.
L’ensemble troglodytique comporte également des cavités cultuelles et deux temples, ou almogarenes, considérés comme sacrés, Risco Caído et Roque Bentayga, où se déroulaient des cérémonies saisonnières. Ces temples seraient liés à un possible culte des astres et de la "Terre-Mère" © Orlando Torres
Observatoire de Jodrell Bank -Royaume-Uni- Situé dans le nord-ouest de l'Angleterre, dans une campagne exempte d'interférences radio, Jodrell Bank est l'un des premiers observatoires de radioastronomie au monde. Au début de son utilisation, en 1945, le site abrita des recherches sur les rayons cosmiques détectés grâce à un système radar. Cet observatoire, toujours en activité, comprend plusieurs radiotélescopes et des bâtiments fonctionnels -hangars techniques, salles de contrôle...-. Jodrell Bank a eu des retombées scientifiques considérables dans des domaines tels que l'étude des météorites et de la lune, la découverte des quasars, l'optique quantique, ou encore le suivi d'engins spatiaux. Cet ensemble technologique exceptionnel illustre la transition de l'astronomie optique traditionnelle à la radioastronomie -années 1940 à 1960- qui a conduit à une modification profonde de la compréhension de l'univers.
Centre historique de Sheki avec le palais du Khan -Azerbaïdjan-
La ville historique de Sheki est située au pied de la chaîne du Grand Caucase et divisée en deux par la rivière Gurjana. Tandis que la partie nord, plus ancienne, est bâtie sur la montagne, sa partie sud s’étend dans la vallée fluviale.
Son centre historique, reconstruit après la destruction d’une ville antérieure par des coulées de boue au XVIIIe siècle, se caractérise par un ensemble architectural traditionnel de maisons avec de hauts toits en bâtière. Située le long d’importantes routes commerciales historiques, la ville possède une architecture influencée par les traditions de construction issues des règnes safavide, qadjar et russe.
Le palais du Khan, au nord-est de la ville, ainsi que les diverses maisons de marchands reflètent la richesse générée par l’élevage des vers à soie et le commerce des cocons de la fin du XVIIIe siècle au XIXe siècle. © Azerberpa
La 43e session du Comité du patrimoine mondial se poursuit jusqu’au 10 juillet 2019.
Le 7 juillet 2019