Mme Koyt, le ministre Abdoudakar Moukadas Noure, Georges Davy Touckia chargé de mission en matière des arts et de la culture au ministère des arts de la culture et du tourisme en Centrafrique et Désiré Baboula, de l'ambassde du Centrafrique en France @cld
Intervention d'Abdoudakar Moukadas Noure
ministre de l'enseignement primaire, secondaire, technique et de l'alphabétisation de la République centrafricaine
Madame la Pésidente de la Conférence générale,
Monsieur le Président du Conseil Exécutif,
Madame la Directrice générale de l’UNESCO,
Mesdames et Messieurs les Ministres, Chefs de délégations,
Honorables Délégués et Observateurs,
Mesdames et Messieurs,
C’est pour moi un réel plaisir et un grand honneur de vous présenter, Madame la Présidente, au nom du président de la République cntrafricaine et de la délégation que je conduis, mes vifs compliments pour la confiance que les Etats membres ici présents vous ont accordée, en vous portant à la présidence des travaux de cette session.
Qu’il me soit permis d’adresser à la Directrice générale de l’UNESCO, Madame Irina Bokova au nom du président de la République centrafricaine et du gouvernement, le témoignage de notre gratitude et de notre reconnaissance pour l’attention particulière et constante que l’organisation accorde à mon pays par des actions multiformes aux fins de redynamiser le système éducatif d’une part, et de consolider la paix d’autre part, après plus de deux décennies tumultueuses et sombres de son histoire.
Madame la Présidente,
Honorables délégués,
Nous percevons aujourd’hui, avec plus d’acuité l’actualité de notre Acte constitutif qui assigne à l’UESCO la mission de "contribuer au maintien de la paix et de la sécurité en resserrant par l’éducation, la science et la culture, la collaboration entre nations… " C’est fort de cette solidarité intellectuelle que nous devons bâtir notre monde et préserver les générations futures du fléau de la guerre, car en ce début du XXIe siècle, on assiste à une recrudescence des conflits entre nations, des combats au sein des nations, à des violences contre l’être humain et sa dignité, à des conflits entre les cultures, entre les générations, à des injustices et des phénomènes d’exclusion intolérables. Comme nous le constatons, l’Afrique est malheureusement à ce jour en tête de peloton, de ces multiples défis.
C’est pourquoi, mon pays la République centrafricaine qui sort lentement des conséquences du coup d’Etat du 24 mars 2013, ayant conduit déjà à trois changements politiques, renoue avec le concert des nations démocratique avec l’élection de Son Excellence Professeur Faustin Archange Touadera, comme président de la République, chef de l’Etat. Avec sa politique de dialogue pour une véritable cohésion sociale, le chef de l’Etat déploie des efforts, à travers le programme de démobilisation, désarmement, réinsertion et rapatriement (D.D.R.R) pour pacifier entièrement le pays dont une large partie connaît encore une vague d’insécurité, résultant des actions d’hostilité de certaines bandes armées non conventionnelles, qui terrorisent et violentent la population civile, occasionnant ainsi des vagues de réfugiés et de personnes déplacées.
Malgré les efforts du gouvernement de mon pays qui travaille de concert avec les forces armées de la communauté internationales notamment la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation en République centrafricaine - MINUSCA- et l’EUTM, la paix sociale est encore fragilisée par les exactions et les attaques répétées qui sont orchestrées également par les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur -LRA- de Joseph Koni dans la sous-région.
C’est pourquoi, afin de consolider ses acquis démocratiques et la paix, l’appui de la communauté internationale est-il plus que jamais sollicité pour éradiquer définitivement cette culture de violence que le pays essaie de combattre par ses moyens encore limités en vue de réaliser ce qu’a énoncé la Charte constitutive de l’UNESCO : "Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix."
Madame la Présidente,
L’UNESCO et ses Etats membres doivent assumer la lourde responsabilité morale et éthique de transmettre aux générations futures une planète en paix, avec son passé, son présent et son avenir.
Les bases d’un tel objectif doivent être jetées à partir de l’école. C’est pourquoi le gouvernement centrafricain souhaite que l’UNESCO soutienne de manière continue comme elle le fait déjà, ses efforts dans sa politique de redynamisation de son système éducatif aux fins d’offrir à la jeunesse une éducation de qualité.
Pour permettre aux 67% de la population analphabète (dont 76% sont des femmes) d’acquérir la qualité de citoyen responsable, éclairé, capable de travailler dans le but d’améliorer ses conditions de vie, le gouvernement a doté le pays d’un Plan national d’alphabétisation dont la mise en œuvre a été perturbée par les évènements que le pays a connus. Un appui conséquent apparait nécessaire pour la remise en route de cet important programme dont l’un des volets permettra d’outiller les jeunes déscolarisés, victimes des crises.
Par ailleurs, la solidarité internationale est sollicitée pour poursuivre les initiatives dans les domaines scientifiques et technologiques, notamment les sciences de la nature pour une mise en valeur des immenses ressources naturelles du pays grâce à une exploitation rationnelle aux fins d’un développement durable de la RCA.
Les projets relatifs à la promotion de la culture, prennent en compte la réhabilitation du Musée national dont les crises ayant secoué le pays ont sérieusement impacté les objets. A cela s’ajoute l’étude faite sur l’état des lieux des sites du patrimoine culturel des régions du centre et de l’ouest de la RCA qui vient éclairer sur la situation réelle de ces trésors dont dispose le pays mais qui sont souvent méconnus.
Dans le domaine de la communication, le gouvernement a mis un accent particulier sur la promotion de la presse tant publique que privée. A cet effet, il apprécie à sa juste valeur l’appui multiforme de l’UNESCO dans ce domaine.
Madame la Présidente,
Honorables délégués,
Mesdames et Messieurs,
Je ne saurai terminer mes propos sans pour autant réaffirmer, au nom du gouvernement de mon pays, l’attachement de la République centrafricaine aux idéaux de l’UNESCO.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Paris le 2 novembre 2017