Samedi 23 mars, le village d’Ogossagou, situé dans la région de Mopti, a été le théâtre d’une d’attaque inqualifiable au cours de laquelle plus de 154 civils innocents, dont des femmes et des enfants, ont été massacrés et des dizaines d’autres grièvement blessés.
Cette nuit dans la même région, le village Dogon de Ouadou a aussi subi une attaque. Plusieurs maisons ont été brûlées, du bétail a été volé. Un bilan préliminaire fait état de 4 personnes tuées, dont une jeune fille. Les habitants se sont réfugiés dans les villages avoisinants. Aujourd'hui également dans le hameau Dogon de Kere Kere, dans le cercle de Bankass, au moins deux femmes auraient été tuées, une autre blessée.
Cet après-midi, le Représentant spécial du secrétaire général au Mali, M. Annadif a déclaré que "les violences répétées commises dans le centre du Mali sont extrêmement graves. Je condamne fermement ces crimes et appelle toutes les parties concernées à s’abstenir de recourir à la violence. La MINUSMA est en contact étroit avec les autorités maliennes et apportera tout le soutien nécessaire, tout en continuant d’adapter son dispositif sécuritaire. Il est primordial que ceux qui ont participé ou contribué à ces exactions fassent l’objet d’une enquête et de poursuites. Cette spirale de la violence doit cesser immédiatement," a-t-il conclu.
Depuis plusieurs jours, la MINUSMA répond aux nombreuses demandes de soutien du gouvernement, des autorités et notabilités locales. Le système des Nations-Unies et les acteurs humanitaires se mobilisent également pour apporter une assistance aux populations affectées, notamment les familles des victimes et les blessés.
Des équipes des Droits de l’homme enquêtent actuellement et soutiennent les autorités locales compétentes pour que ces crimes ne restent pas impunis. A cet égard, la MINUSMA suit avec intérêt la déclaration du Procureur de la cour pénale internationale - CPI - , Fatou Bensouda qui déclarait hier que "quiconque incite à commettre ou commet des actes de violence notamment en ordonnant, en sollicitant ou en encourageant la commission de crimes relevant de la compétence de la CPI, ou en y contribuant de toute autre manière, s'expose à des poursuites devant la Cour, dans le plein respect du principe de complémentarité."
Par ailleurs, la MINUSMA poursuit son projet "justice et réconciliation", qui s’appuie sur des mécanismes traditionnels de résolution de conflits et a pour vocation d’apporter des réponses aux conflits intercommunautaires en cours dans la zone.
Enfin, la force de la MINUSMA maintient sur place d’importants moyens, notamment sa force de réaction rapide, qui se déploie et intervient en application de son Mandat.
Le 28 mars 2019