"Le niveau de désolation est inacceptable. Pourquoi faire ça ?", a demandé Najat Rochdi, le numéro deux de la MINUSCA en charge des affaires humanitaires qui s’est rendue dimanche à Batangafo avec plusieurs agences onusiennes - PAM, OMS, HCR, UNICEF et OCHA-.
"J’ai été témoin de la situation d'urgence créée par ces attaques. L'incendie a détruit plus de 5.100 abris ainsi que le marché et a causé un déplacement d’approximativement 30.000 personnes vers l'hôpital, l'orphelinat de Bercail, les zones périphériques et dans la brousse", a-t-elle précisé mercredi 7 novembre 2018 lors d’une conférence de presse.
Les besoins sont énormes et multisectoriels à Batangafo. La distribution de l’aide, notamment des médicaments et des aliments, a commencé. "Malgré les pressions", les acteurs humanitaires ont décidé de rester à Batangafo. "On ne va pas abandonner", a renchéri Mme Rochdi.
Face aux violences, la MINUSCA a envoyé des renforts à Batangafo, qui sont "indispensables pour la protection des populations civiles", a précisé la Représentante spéciale adjointe.
"Qu’est devenu cet accord entre les groupes armés, ces mêmes groupes armés qui ont attaqué ?", s’est interrogée Mme Rochdi. "Il faut leur demander des comptes. On ne peut pas dire, d’un côté, qu’on s’engage dans le processus de dialogue et de paix et, de l’autre côté, attaquer la population", a martelé la Représentante spéciale adjointe.
La MINUSCA poursuit également ses patrouilles dans la ville de Bambari soit à 380 kilomètres au nord-est de Bangui également touchée par des affrontements entre groupes armés.
Le porte-parole de la MINUSCA, Vladimir Monteiro, a rappelé que les Casques bleus déployés à Bambari ne visent aucun civil, ni aucune communauté en particulier, contrairement aux affirmations des anciens Seleka.
M. Monteiro a également fait une mise au point sur la présence de la MINUSCA, soulignant qu’aucun Etat membre n’a fait pression pour le retrait de la mission de maintien de la paix qui bénéficie du plein appui du Conseil de sécurité.
Le 8 novembre 2018