La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations-Unies pour la stabilisation en République centrafricaine -MINUSCA- a reçu de nouvelles allégations d’abus sexuels commis contre au moins 3 mineures par des Casques bleus mauritaniens dans le sud de la RCA.
Dès que les premières allégations lui sont parvenues le lundi 24 septembre 2018, le représentant spécial du secrétaire général des Nations- Unies -RSSG- pour la République centrafricaine et chef de la MINUSCA, Parfait Onanga-Anyanga, a immédiatement dépêché sur les lieux une équipe multidisciplinaire afin de déterminer les besoins des victimes, d’identifier les auteurs présumés de ces actes, de collecter et de préserver les preuves. Par ailleurs, une équipe du bureau des services de contrôle interne -OIOS-, ainsi que la division de la déontologie et de la discipline et le défenseur des droits des victimes s’est rendue sur les lieux, du samedi 29 septembre 2018 au lundi 1er octobre 2018, pour approfondir les enquêtes préliminaires.
Conformément au protocole relatif à l’assistance aux victimes d’exploitation et d’abus sexuels, les victimes présumées ont été prises en charge par deux institutions partenaires du système des Nations-Unies à travers un soutien médical et psychosocial.
En raison de la gravité de ces allégations et compte tenu des informations recueillies par la mission d’enquête préliminaire, les Nations Unies ont pris les mesures immédiates adéquates, notamment le confinement du soldat suspect qui a pu être identifié. Toute plainte additionnelle peut être transmise directement à la MINUSCA ou à travers le comité communautaire de signalement des plaintes mis en place avec l’appui de la Mission.
Conformément aux procédures établies, le pays contributeur de troupes concerné a été notifié de ces allégations par les Nations-Unies à New- York, et a été invité à nommer un officier d’enquête national dans les 5 jours ouvrables, ainsi qu’à finaliser l’enquête dans une période de 90 jours, selon la procédure accélérée. Les Nations-Unies ont aussi demandé aux autorités mauritaniennes d’assurer que toute enquête nationale soit conduite de manière conjointe avec OIOS.
Le RSSG a exprimé sa forte condamnation de tels actes et réitéré sa détermination à prendre des actions supplémentaires contre tout auteur identifié si les actes étaient avérés. Le représentant spécial a réaffirmé son engagement à poursuivre la lutte contre ce fléau dans le cadre de la politique de tolérance zéro du secrétaire général de l’ONU, rappelant que "l’exploitation et les abus sexuels constituent une grave violation des valeurs et des normes des Nations-Unies, mais aussi et une atteinte inacceptable à la dignité et à la sécurité des populations que les Casques bleus déployés en RCA ont pour mission de protéger ".
Le 5 octobre 2018