La Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en République centrafricaine - MINUSCA- condamne fermement les récentes attaques contre des civils dans la ville de Bria et sur l’axe Bria-Irabanda, dans la préfecture de la Haute Kotto, au cours desquelles au moins 30 personnes ont été tuées et quatre personnes blessées. Ces attaques inacceptables, dernières d’une série de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, ont été commises dans la Haute Kotto, au centre de la République centrafricaine -RCA- en août et septembre 2018.
Selon les enquêtes de la MINUSCA, ces crimes dont beaucoup pourraient constituer des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité, sont imputables à la coalition ex-Seleka- le mouvement pour l’unité et la paix en Centrafrique -UPC-, le Front Populaire pour la Renaissance de Centrafrique -FPRC- et le rassemblement patriotique pour le renouveau de la Centrafrique -RPRC- et aux anti-Balaka.
Les violations commises par ces groupes armés, notamment les meurtres, les atteintes à l’intégrité physique et mentale, les attaques contre les civils et des sites protégés comme les hôpitaux et les écoles ont forcé au moins 32 000 civils à se déplacer dans des familles et sur des sites d’accueil à Bria selon OCHA.
La MINUSCA tient à rappeler qu’elle ne ménagera aucun effort, en appui aux autorités centrafricaines, afin que les auteurs de ces crimes, leurs commanditaires et leurs complices soient poursuivis et traduits devant la justice car l’impunité est la cause principale de la récurrence des violences commises en RCA. Pour la mission, la mémoire des nombreuses victimes de ces actes de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire exige une prise de responsabilité de la part de l’ensemble des acteurs de la crise centrafricaine pour qu’il soit mis fin auxdits actes et permettre au pays de s’arrimer à la paix et au développement.
La MINUSCA appelle donc l’UPC, le FPRC et le RPRC ainsi que les groupes anti-Balaka opérant dans la région à cesser immédiatement toutes les attaques contre la population civile et à respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire.
La MINUSCA continuera à soutenir les efforts des autorités centrafricaines pour rétablir la sécurité dans la préfecture de la Haute Kotto et sur tout le territoire de la RCA et faciliter le retour des personnes déplacées et des réfugiés.
L’enquête de la MINUSCA a été menée par sa division des droits de l’homme -DDH-, conformément à la résolution 2387 du Conseil de Sécurité du 15 novembre 2017 qui donne mandat à la Mission de "surveiller les violations du droit international humanitaire et les atteintes aux droits de l’homme commises sur l’ensemble du territoire de la République centrafricaine, concourir aux enquêtes et faire rapport publiquement au Conseil de sécurité à ce sujet".
Le 15 octobre 2018