Le dernier rapport du secrétaire général des Nations-Unies sur la situation en République centrafricaine -RCA- a été présenté au Conseil de sécurité par le secrétaire général adjoint aux opérations de paix, Jean-Pierre Lacroix, lors d’un exposé public par visioconférence. Mme le ministre des Affaires étrangères et des centrafricains de l'étranger, Sylvie Baïpo-Temon a pris part à la séance.
Dans son intervention, le secrétaire général adjoint de l’ONU aux opérations de paix a évoqué la situation sécuritaire fragile en raison des menaces permanentes posées par les groupes armés. "Dans le nord-ouest, le 3R continue à s’étendre et à défier l’autorité de l’Etat. Sous prétexte de protéger sa communauté d’attaques par des anti-balaka, l’expansion du 3R a contribué à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région. En réponse, la MINUSCA mène deux opérations militaires pour protéger les civils, en plus d’enquêtes criminelles, afin de réduire la menace posée par le 3R et empêcher son ’expansion", a -t-il dit, avant d’ajouter que dans "le nord-est, des incidents violents entre factions rivales du FPRC ont exacerbé les tensions communautaires dans la région et provoqué un déplacement massif des populations".
Le secrétaire général adjoint aux opérations de paix s’est également prononcé sur "la situation politique fragile" dans le pays, dans le contexte des préparatifs pour les élections présidentielle et législatives de décembre 2020. Il a encouragé les acteurs politiques à promouvoir le dialogue et le consensus, et à s’abstenir de toute action qui peut déstabiliser la cohésion nationale. "Dans ce contexte, le Conseil de Sécurité et toute la communauté internationale doivent rester vigilants et engagés alors que nous nous approchons des élections", a indiqué le Secrétaire général adjoint, précisant que le Représentant spécial et chef de la MINUSCA continue à travailler avec les partenaires internationaux à Bangui, afin d’encourager le dialogue politique et soutenir un environnement favorable pour la tenue d’élections pacifiques, libres et inclusives.
Par rapport aux préparatifs des prochaines élections, le secrétaire général adjoint a évoqué des progrès importants enregistrés, notamment le financement avec les contributions généreuses des partenaires comme l’Union européenne et les Etats-Unis. "Cependant, le panier de fond du PNUD a un déficit de financement de 10, 5 millions de dollars", a-t-il lancé, avant d’encourager les partenaires à apporter leur soutien technique et financier aux élections. Le secrétaire général adjoint a par ailleurs souligné l’importance de la participation des réfugiés centrafricains aux prochains scrutins, saluant les discussions dans ce sens entre les autorités centrafricaines et les pays voisins de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale -CEEAC-.
Le secrétaire général adjoint aux opérations de paix a également mentionné le rôle important de la MINUSCA, qui, tout en maintenant sa posture robuste, reste engagé dans la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en RCA, en étroite coordination avec les garants et les facilitateurs. "La mise en œuvre de l’Accord politique est un défi dans le contexte actuel. Je salue les progrès tout en étant extrêmement préoccupé par les violations continues par certains signataires, notamment les groupes armés". Selon le secrétaire général adjoint, le partenariat avec l’Union africaine, la CEEAC, l’Union européenne et d’autres partenaires reste très essentiel, notamment cette étape cruciale du processus de paix.
Le 22 juin 2020