Depuis quelques semaines, des rumeurs circulent à Bangui accusant la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations-Unies en République centrafricaine -MINUSCA- d’implication dans un complot contre les autorités et le peuple centrafricains. Ces contre-vérités véhiculées dans certains journaux locaux et sur les réseaux sociaux parlent notamment d’instructions qu’auraient reçues la force de la mission afin de ne pas intervenir contre les groupes armés pour empêcher des exactions "prévues".
La MINUSCA dénonce vivement ces messages inacceptables, nuisibles et d’une extrême gravité ainsi que ceux qui les véhiculent et leurs auteurs moraux, dont le seul objectif est de saboter le processus de paix en cours. La mission souligne que ces accusations sont de nature à mettre en danger le travail quotidien et inlassable des milliers de casques bleus déployés à Bangui et dans les préfectures pour protéger les populations civiles des violences commises par les groupes armés, souvent au péril de leurs vies. La MINUSCA juge inacceptable une tentative délibérée de manipulation mettant en cause son impartialité. Elle rappelle que dans la plupart des localités où ils sont déployés, les soldats de la paix constituent le dernier rempart pour protéger les populations civiles contre la violence aveugle des groupes armés.
La MINUSCA reconnaît l’énorme défi auquel elle fait face dans la mise en œuvre de son mandat et s’attache résolument à redoubler d’efforts dans son action en faveur de la paix en RCA. Elle rappelle que dans certaines localités comme Paoua, Bangassou et Bambari, ses militaires et policiers travaillent avec les forces de sécurité intérieure et les FACA récemment formés par la mission technique de l’Union européenne -EUTM-.
La MINUSCA réaffirme sa solidarité avec les autorités centrafricaines et réaffirme que sans préjudice de la responsabilité de l’Etat, elle continuera à prendre toutes les mesures pour protéger les populations, en ayant recours à tous les moyens mis à sa disposition par le Conseil de sécurité y compris la force, conformément à son mandat et dans les limites de ses capacités. Elle rappelle que la réponse à la crise n’est pas exclusivement militaire et souligne que le recours à la force vise avant tout à contribuer à créer un environnement propice au dialogue, dans le cadre de l’Initiative de l’Union africaine pour la paix et de réconciliation pour la RCA, en vue de parvenir à une solution politique de la crise centrafricaine.
La MINUSCA appelle la population centrafricaine à résister aux tentatives de manipulation et à voir en ses soldats de la paix des amis venus d’autres pays pour la protéger et aider la République centrafricaine à retrouver une paix durable. Elle souligne que la marche vers la paix et la réconciliation est une tâche ardue qui exige l’unité de tous, Centrafricains et partenaires, surtout dans les moments de crise aiguë.
La MINUSCA appelle leurs auteurs à cesser cette campagne de rumeurs et d’allégations mensongères et rappelle que la résolution 2399, du 30 janvier 2018, sur le régime des sanctions, "condamne tous les actes d’incitation à la violence (…), qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine et décide que les personnes et entités qui commettent de tels actes et perpètrent ainsi ou appuient des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité en République centrafricaine sont susceptibles de remplir les critères de désignation énoncés" dans cette résolution.
Le 23 novembre 2018