Vingt-quatre heures après l’annonce par les autorités nationales du premier cas confirmé de coronavirus -COVID-19- en République centrafricaine, le ministre de la santé publique, Pierre Somsé, s’est entretenu dimanche 15 mars avec la presse, sur la gestion de ce cas et sur les mesures en place contre la propagation du COVID-19. "Ce cas constitue une mauvaise nouvelle car la RCA est touchée mais en même temps, la détection montre que notre méthode de surveillance fonctionne, tout comme la coopération avec les communautés. Elle permettra de renforcer davantage la réponse", a indiqué le ministre, entouré de la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations-Unies en RCA, du Représentant de Organisation mondiale de la Santé -OMS, de la Représentante de l’UNICEF et du Directeur pays d’ONUSIDA.
Concernant la gestion de ce cas - un individu arrivé par avion le 8 mars -, le ministre s’est voulu rassurant, en précisant que "le patient n’est pas un danger pour la population ni à Mbaiki - où il réside habituellement- ni à Bangui" où il sera pris en charge selon les normes universelles. "Il s’était mis en quarantaine dès son arrivée en RCA", a indiqué le ministre, soulignant l’obligation de respecter le droit et la dignité du patient et de garantir sa sécurité, une règle dans les domaines de santé publique et individuelle.
Le ministre est revenu à plusieurs reprises sur les mesures de prévention alors que la RCA est désormais dans la phase 2, marquée par " l’existence d’un cas ou plus sans que cela ne soit une épidémie". En plus de la quarantaine des individus à domicile ou dans des endroits appropriés, le ministre a rappelé les contrôles à l’aéroport de Bangui-Mpoko et à la frontière avec le Cameroun, notamment aux postes frontaliers de Beloko, Gamboula et Nguiabouar : "Il n’est pas question de fermer les frontières mais d’y installer des mécanismes. Pour ce qui est de la RDC, cela viendra. Nous devons orienter les ressources d’abord vers les priorités". Quant au contrôle à l’aéroport, "il permet d’engager le processus d’identification, de suivi et de dépistage précoce d’un éventuel cas".
Interrogé sur l’opportunité de fermer les établissements d’enseignement ou de réduire les vols des compagnies aériennes, le ministre a précisé que "nous ne sommes pas encore dans la phase de considérer la fermeture des écoles ou la suppression des vols. Cela sera vu en fonction de l’évolution", a dit le ministre, ajoutant que le COVID-19 ne remet pas en cause la poursuite des campagnes de lutte contre la rougeole, méningite et Ebola dans le pays. Saluant l’appui des partenaires notamment des Nations unies dans la lutte contre la propagation du COVID-19, le gouvernant a conclu en soulignant que "la solidarité et la coopération sont les seules valeurs qui permettront de venir à bout de cette épidémie"
De son côté, la Représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations-Unies en RCA, Denise Brown, a souligné que "la MINUSCA va prendre toutes les mesures pour assurer le bon fonctionnement de la Mission". Sur les mesures de prévention en place, elle a indiqué que tout le système des Nations-Unies respecte les directives de l’OMS, précisant que les personnels des Nations unies ayant pris le même vol que le patient sont "tous identifiés et ordre a été donné pour se mettre en quarantaine". "Nous faisons le suivi et allons en rendre compte au ministère de la santé", a ajouté la Représentante spéciale adjointe.
Le Représentant de l’OMS a, pour sa part, mis en garde contre la stigmatisation en rappelant les droits fondamentaux du patient, et a précisé l’appui de l’organisation au Ministère de la Santé publique pour assurer la surveillance épidémiologique.
De son côté, le directeur scientifique de l’Institut Pasteur de Bangui s’est réjoui des kits permettant de tester les prélèvements fournis par l’OMS ainsi que de la disponibilité de la MINUSCA et de l’UNICEF à appuyer l’institut dans l’acquisition de réactifs.
Le 15 mars 2020