C’est pour faire l’état des lieux de la mise en œuvre de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, six mois après sa signature par le gouvernement et 14 groupes armés, que toutes les parties se sont retrouvées, ce vendredi 23 aout 2019 à Bangui, autour du premier ministre, Firmin Ngrebada. Convoquée à l’initiative du gouvernement, la rencontre devra permettre aux participants d’évaluer les progrès accomplis mais également appréhender les défis enregistrés. @minusca
Garants et facilitateurs de l’accord étaient également présents, au nombre desquels l'Ambassadeur Matias Bertino Matondo, Représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine et Chef du Bureau de l'UA en RCA, Mankeur Ndiaye, Représentant spécial du secrétaire général et chef de la MINUSCA, l’ambassadeur Adolphe Nahayo, Représentant spécial du secrétaire général de la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale -CEEAC-, ainsi que des représentants d’organisations internationales et des missions et corps diplomatiques en RCA.
"Pour le bien de nos concitoyens, nous nous devons de converger nos efforts afin que l'APPR-RCA ne soit pas un échec. Le monde entier nous regarde", a d’entrée de jeu déclaré le chef du gouvernement, qui aussi insisté sur la nécessité de tout mettre en œuvre pour que l’APPR soit le dernier accord qui ramènerait une paix définitive en RCA, tout en rappelant sur la volonté du gouvernement à garantir la paix. "Notre objectif reste et demeure la paix entre tous les centrafricains. Chacun de nous doit jouer sa partition", a en outre plaidé Firmin Ngrebada.
Le chef du Bureau de l'Union africaine en République centrafricaine s’est pour sa part félicité des avancés constatées dans la mise en œuvre de l’accord, notamment la cessation des hostilités dans certaines parties du pays, l’évolution du processus DDR ainsi que la levée de certaines barrières. "Cependant les garants et les facilitateurs notent avec beaucoup de préoccupations nombre de facteurs aggravants qui continuent d’être porteurs d’insécurité et des violations des droits de l’Homme", s’est inquiété Matias Bertino Matondo, faisant référence aux barrages, aux taxes prélevées illégalement, à la violence liée à la transhumance et à l’occupation des bâtiments publiques, entre autres.
Si, pour sa part, le chef de la MINUSCA reconnait que des progrès ont été enregistrés, il déplore néanmoins les actes de sabotage dont se rendent coupables certains signataires dans la mise en œuvre de cet accord. "Nous avons montré notre volonté politique d’accompagner le processus en usant des bons offices", fait valoir le Représentant spécial qui annonce que "plus aucune violation" ne restera sans réponse, notamment à travers les sanctions prévues par l’article 35 de l’accord.
L’une des contributions de la mission dans ce processus consiste justement à documenter toutes violations enregistrées sur le terrain, tout en déterminant leur nature. Et des rapports sont régulièrement soumis au comité exécutif de suivi pour suites nécessaires. PM@minusca
Déclaration du Répresentant special du Secrétaire général des Nations Unies et Chef de la MINUSCA ( Bangui, le 23 aout 2019 )
Le 23 août 2019