MINUSCA : point presse hebdomadaire du 29 janvier 2020

Porte-parole de la MINUSCA 
 
● L’Union africaine -UA-, la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale -CEEAC- et l’Organisation des Nations Unies -ONU-, Garants et Facilitateur de l’Accord politique pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine -APPR-RCA-, ont publié un communiqué le dimanche 25 janvier. Dans ce communiqué, ils se réjouissent des rencontres à Bangui entre le président de la République, Faustin Archange Touadéra, et 4 anciens chefs d’Etat et saluent la politique de main tendue du chef de l’Etat centrafricain ainsi que les efforts du Gouvernement au respect de ses engagements contenus dans l’Accord de paix.
 
L’Union africaine, la CEEAC et l'ONU, Garants et Facilitateur de l’Accord, se félicitent également de la transmission au Parlement par le Gouvernement des projets de Loi relatifs au statut des anciens Chefs d’Etat, aux partis politiques, aux collectivités territoriales et la remise officielle au Président de la République de l'avant-projet de Loi sur la Commission Vérité, Justice, Réparation et Réconciliation. Ils appellent à l'accélération de la mise en œuvre de tous les engagements, notamment l’accélération du processus de DDRR, les USMS, l’adoption des textes règlementaires prévus, ainsi que d’autres engagements non satisfaits.
 
L’Union africaine, la CEEAC et l’ONU notent avec satisfaction une baisse significative des actes de violences sur l’ensemble du territoire national depuis la signature de l’Accord, ainsi que le redéploiement effectif et progressif de l’autorité de l’Etat dans plusieurs localités du pays, tout en condamnant fermement toute violences de quelques nature. Ces organisations réitèrent leur engagement et détermination à œuvrer pour un climat de dialogue permanent entre tous les acteurs concernés dans le cadre du suivi de la mise en œuvre intégrale de l’Accord.
 
● En ce qui concerne l’Accord de paix, la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général des Nations unies ainsi que les représentants de l’Union africaine,de la CEEAC et la Cheffe de la mission de l’Union européenne ont pris part mardi à une rencontre présidée par le Premier ministre consacrée au 1er anniversaire dudit accord.
● Le Représentant spécial du Secrétaire général a reçu le directeur régional du Programme Alimentaire Mondial -PAM- pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale. Le Chef de la MINUSCA a salué les efforts du PAM, qui à l’instar d’autres acteurs humanitaires, joue un rôle important dans la lutte contre l’insécurité alimentaire en RCA à travers l’appui à des milliers de personnes vulnérables.
 
Par ailleurs, le Représentant spécial a condamné certains groupes armés qui ciblent les convois humanitaires et réitéré l’engagement de la Force à protéger les convois du PAM et d’autres acteurs, conformément au mandat de la MINUSCA.
 
Droits de l'homme
 
● Entre le 23 et le 29 janvier 2020, la Division des Droits de l’Homme -DDH- de la MINUSCA a pu vérifier et documenter, aussi bien à Bangui qu’à l’intérieur du pays, 19 incidents d’abus et de violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire ayant affecté au moins 38 victimes - 28 hommes, 2 femmes, 6 garçons et 2 victimes collectives-. Les préfectures les plus touchées sont l’Ouham et le Mbomou - hausse de 11,7% du nombre d’incidents et de 31% du nombre de victimes comparativement à la semaine précédente - 17 incidents et 29 victimes- .
 
Les abus/violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire enregistrés au cours de cette semaine sont des meurtres - un cas impliquant une victime-, des menaces de mort - un incident affectant une victime- , des traitements cruels, inhumains et dégradants - 6 incidents affectant 8 victimes- , esclavage sexuelle - un incident et une victime -, des confiscations de biens - 2 cas et 6 victimes-, des privations arbitraires de liberté - 3 incidents et 3 victimes-, des enlèvements (un incident et 10 victimes- , des taxations illégales - 2 cas et 2 victimes- et recrutement des enfants dans les groupes armés - 2 incidents avec 6 victimes-.
 
Les auteurs présumés des abus/violations documentés cette semaine sont les anti- Balaka - 4 incidents avec 5 victimes), l’UPC - 4 incidents avec 9 victimes-, FPRC - 4 incidents et 4 victimes-, le MPC/FPRC - 2 cas et 2 victimes-, le MPC - un cas et une victime-  et le 3R - un incident et une victime-.Les agents de l’Etat sont les responsables présumés de trois incidents des traitements cruels et inhumains, menace de mort et taxation illégale impliquant trois victimes.
 
DDR/CVR
 
● A Bangui, Kaga-Bandoro, Bangassou et Bria, les formations professionnelles pour plus de 2 300 bénéficiaires du programme de réduction de la violence communautaire -CVR- se poursuivent dans les filières techniques telles que la mécanique, la menuiserie, l’agriculture et le commerce. La troisième phase du CVR dans les régions se poursuit aussi dans les localités de Bouar, Bossangoa et Bambari. Au total, les projets CVR en cours touchent 4 000 bénéficiaires.
 
A Gambo, dans la préfecture du Mbomou - Bangassou- , s’est tenue le mardi 21 janvier 2020, une session de sensibilisation sur la paix, la cohésion sociale et le respect du code de conduite du programme, visant 500 bénéficiaires du programme CVR, dont 204 femmes.
 
A Bria, un groupe de 15 bénéficiaires, dont 9 femmes, qui avait démarré une activité agricole, a distribué à des familles vulnérables, le 21 janvier dernier, 150 000 plantules de légumes, tomates, céleri, oignons et laitues provenant de la première récolte de leur champ école - parcelle de démonstration- . Ces bénéficiaires ont suivi une formation théorique et pratique en culture maraichère auprès du ministère de l’agriculture dans le cadre de la formation CVR.
 
Bureaux régionaux
 
● Une équipe du bureau de la MINUSCA à Bossangoa dirigée par le chef par intérim et d’autres composantes dont les Droits de l’homme s’est rendue vendredi dernier au village de Bondoro Kota, sur l’axe Nana Bakassa- Nanga Bougila, suite à une attaque contre trois civils par des éléments armés.
 
Porte-parole de la force
 
Ces dernières semaines ont connu une recrudescence de la violence, particulièrement dans la région Est mais la situation sécuritaire demeure relativement calme sur l’ensemble du territoire centrafricain.
 
A l’Est, à Bria, la semaine dernière a été marquée par une escalade de violence entre éléments du FPRC. L’intervention de la MINUSCA, à travers la Force et la médiation a contribué à faire cesser les affrontements. Les casques bleus ont, entre autres tâches, sécurisé l’hôpital de Bria où beaucoup de personnes déplacées se sont réfugiées pour fuir les combats. La protection des camps de déplacés a été également renforcée et la Force d’Intervention Rapide a été déployée sur l’axe PK5-Ira Banda pour bloquer les anti-balaka qui tentent de se déplacer vers Pendé. La Force reste proactive et continue de mener des patrouilles afin de protéger la population civile. La situation connait une accalmie. Dans la région Est, la Force a effectué 1465 patrouilles.
 
Au Centre, à Alindao, la situation est calme mais imprévisible. La Force poursuit ses patrouilles, de jour comme de nuit pour prévenir toute menace et protéger la population civile. Ainsi 1 275 patrouilles ont été conduites la semaine dernière dans la région centre.
 
A l’Ouest, l’opération Anvil se poursuit avec des patrouilles de reconnaissance offensive par les casques bleus tanzaniens, camerounais et bangladais, conjointement avec les FACA dans les environs des localités de Pendé, Poukai, Paoua, Dilapoko, Beina et Noufou, soit 835 patrouilles effectuées dans la région pour la semaine passée. La situation reste calme mais imprévisible.
 
À Bangui, la MINUSCA poursuit ses actions de sécurisation en coordination avec UNPOL et les forces de défense et de sécurité, en patrouillant dans les 2e, 3e, 5e, 6e et 8e arrondissements pour faire face à la criminalité et au banditisme. Ainsi, 161 patrouilles ont été conduites la semaine passée dans la capitale et ses alentours. Dans le cadre de son mandat, la Force a mené au total 3 736 patrouilles dont 1 144 nocturnes et a fourni 524 escortes sur le territoire centrafricain.
 
CIMIC
 
Dans le cadre des activités civilo-militaires, à Bangui, les casques bleus rwandais et mauritaniens continuent de distribuer de l’eau potable dans les camps des personnes déplacées à Delacour, Maison des jeunes, Kolongo et Micheline ainsi que les écoles de police et de gendarmerie.
 
Au centre, diverses activités ont été menées par les casques bleus. Une conférence s’est tenue à Bambari sur les principes fondamentaux de Droits de l’Homme et de la lutte contre l’incitation à la haine et la violence, avec la participation d’un officier du contingent mauritanien, du préfet de Ouaka, du sous-préfet, du maire de Bambari et du chef de bureau par intérim de la MINUSCA.
 
Toujours à Bambari, les casques bleus mauritaniens ont également mené une campagne médicale au profit de la population. 183 patients ont été consultés et traités à l’issue de cette campagne et 150 moustiquaires partagés. Enfin, des spécialistes de l’unité médicale bangladais ont consulté et traité 36 patients et leur ont fourni des médicaments.
 
A l’Ouest, 39 patients ont été consultés et soignés par les casques bleus bangladais dans les localités de Bouar, Bocaranga, Ndim, Bang et Yade. Par ailleurs, des travaux de réhabilitation de l’axe Gambia-Noufou ont été engagés et exécutés à hauteur de 75%.
 
Porte-parole de la police
 
En ce qui concerne la Police de la MINUSCA, le fait marquant pour la semaine écoulée est l’organisation d’un atelier d’évaluation et de retour d’expérience de la récente campagne de recrutement des 1000 policiers et gendarmes, le 25 janvier 2020.
L’atelier a réuni le ministre de l’intérieur et le chef de la composante Police, des partenaires impliqués dans ce processus, notamment les départements de la défense nationale, de la santé militaire, de l’éducation nationale, des sports, ainsi que la section RSS de la MINUSCA. L’objectif était de faire une rétrospective de l’ensemble du processus, afin de tirer les enseignements et de faire des recommandations pour les prochains recrutements des personnels de Police et de Gendarmerie. A l’occasion, le Chef de la composante Police a procédé à la remise solennelle des archives électroniques du recrutement au Ministre de la sécurité publique.
 
A Bangui, la ‘’Task Force élections’’, qui réunit UNPOL et les FSI, a tenu sa 14e réunion le 23 janvier 2020. Les échanges ont porté sur l’évaluation des besoins, l’appui des partenaires techniques et financiers, en vue de faciliter les prochains appuis dans le cadre du déploiement des FSI et de la sécurisation des élections. UNPOL a mis à la disposition des participants dont le PNUD, les informations nécessaires à partir de sa base de données. Concernant les élections, UNPOL a participé activement à plusieurs réunions au cours de la semaine écoulée, notamment avec l’équipe des Nations unies en RCA, avec la communauté diplomatique et avec le Comité directeur sur la protection des civils de toute l’ONU en RCA -SMGP-. Les chefs UNPOL ont par ailleurs évoqué avec plusieurs hautes autorités centrafricaines les préparatifs sécuritaires pour des élections libres, pacifiques, sereines et démocratiques.
 
En ce qui concerne la situation sécuritaire, elle a été marquée par une recrudescence de la criminalité dans l’Ouest et l’Est du pays, caractérisée par des affrontements intercommunautaires à Bria, Paoua et les environs de Birao, ayant occasionné des morts et des blessés.
 
Dans les environs de Birao, une trêve a été observée par les belligérants qui se sont repliés dans leurs fiefs respectifs. La Police de la MINUSCA continue de recouper les informations pour parer à toute éventualité de reprise des affrontements. A cet effet, des dispositifs sécuritaires conjoints UNPOL, FSI, la Force ont été mis en place ou renforcés dans la ville et ses alentours pour protéger la population civile. Parallèlement, le 22 janvier 2020 à l’école de Police, UNPOL a lancé la formation de pré- déploiement de 10 Policiers pour la relève de ceux qui sont présentement à Birao.
 
A Bria, suite aux affrontements entre groupes armés dans la soirée du 25 janvier, la police de la MINUSCA s’est déployée dans la ville pour la sécurisation de la population. Elle a renforcé son dispositif dans le camp des déplacés de PK3 et intensifié ses patrouilles dans la ville. La Police de la MINUSCA s’est également employée à porter secours aux civils dont le directeur de l’hôpital préfectoral qui était coincé au centre-ville pendant les affrontements. UNPOL a aussi apporté sonappui pour l’évacuation des blessés et le transport du personnel médical pour faire face aux urgences. La Police de la MINUSCA procède par ailleurs aux constatations d’usage notamment en ce qui concerne les victimes.
 
Toujours à Bria, et dans le cadre de la lutte contre les violences sexuelles UNPOL et la Section Justice et affaires pénitentiaires de la MINUSCA ont procédé le 24 janvier, au transfèrement de Bria à Bangui, d’une personne accusée de viol sur une mineure de 15 ans. Cette personne a été remise aux autorités nationales pour la suite de la procédure judiciaire.
 
A Paoua, le 25 janvier 2020, La police de la MINUSCA a pris part à une mission d’évaluation sécuritaire dans les localités de Bembor, Bedy et Bekoro, au nord de Paoua, suite aux disputes du 23 janvier 2020 qui ont entrainé la mort d’une personne, des blessés graves et plus d’une centaine de maisons incendiées. Cette mission a permis aux gendarmes centrafricains de conduire leurs investigations et d’identifier les auteurs de ces crimes. Ils bénéficient dans cette enquête de tout l’assistance des UNPOL de Paoua.
 
A Bambari, dans la Ouaka, la Police de la MINUSCA est intervenue pour circonscrire un gigantesque incendie qui s’est déclenché le 22 janvier sur le site des déplacés "Elevage". Le bilan fait état de 350 cases consumées par le feu et 3 victimes dont 2 femmes en état de grossesse et 1 blessé. Ils ont tous été pris en charge par le service médical de la FPU Congo-Brazza. Une enquête été ouverte par les FSI avec l’assistance technique de l’UNPOL pour connaitre l’origine et pour évaluer les dégâts occasionnés par cet incendie.
 
A Alindao, depuis le 24 janvier, une équipe intégrée UNPOL et la section des Droits de l’Homme de la MINUSCA est dans la ville dans le cadre des enquêtes ouvertes suite aux récents affrontements entre groupes armés et FACA qui ont fait de deux victimes parmi les FACA. Sur place l’équipe intégrée poursuit les constatations d’usage ainsi que les auditions des victimes et témoins. 
Le 29 janvier 2020