La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali -MINUSMA- est très préoccupée par des rapports et des informations recueillies faisant état de la violence continue contre les civils et qui se poursuit dans le cercle de Bankass par la présence continue des éléments d’auto-défense communautaires et de groupes armés dans certaines villages et localités.
Le 1 janvier 2019, aux environs de 5 h du matin, au moins 37 personnes auraient été tuées lors d’une attaque dirigée contre le village de Koulogon Peul -village située dans la commune de Koulogon Habé, cercle de Bankass-, par des éléments armés non encore identifiés portant des tenues des chasseurs traditionnelles -Dozos-.
Au moins 37 personnes civils auraient été tuées dont des femmes et des enfants, plusieurs autres sont portées disparues et d’autres blessées. Des maisons, hameaux et greniers auraient été volontairement incendiés.
Bien que les circonstances précises de cette attaque ainsi que les tueries de ces personnes ne soient pas encore déterminées, les premières informations à la disposition de la MINUSMA indiquent que les victimes auraient été exécutés dans leurs domicile.
"Je condamne fermement ces attaques contre les civils dans le village de Koulogon Peul et demande à ce que les auteurs puissent en répondre. Il devient de plus en plus important de mettre un terme au cycle de violence dans la région de Mopti et de Segou. Il faut intensifier les efforts pour trouver des solutions judiciaires et politiques" a déclaré Mme Joanne Adamson, représentante spéciale adjointe du secrétaire général des Nations-Unies au Mali.
La MINUSMA salue les efforts du Gouvernement qui a rapidement déployé un détachement des forces armées maliennes -FAMa- dans la zone après l’incident et la gendarmerie de Bankass qui a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette attaque.
Dans les prochains jours, la MINUSMA déploiera une équipe de chargés des droits de l’homme pour soutenir les efforts déjà entrepris par le Gouvernement. Ces travaux permettront de mener une enquête dans la zone où l’attaque a eu lieu et de compléter les premiers éléments déjà recueillis ex situ, ainsi que d’établir les circonstances de cet incident et situer les responsabilités.
La MINUSMA continuera à suivre et à documenter les abus et violations des droits de l’Homme dans la région du centre et à contribuer aux efforts du gouvernement aux besoins humanitaires générés par ces affrontements.
Le 3 janvier 2018