Intervention du Président de la République Faustin Archange Touadera à l’occasion de l’ouverture de l’atelier sur le Désarmement, Démobilisation, Réintégration, Rapatriement(DDRR) et sur la Réforme du Secteur de la Sécurité(RSS)
• Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale ;
• Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
• Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ;
• Honorables Mesdames et Messieurs les Députés de la Nation;
• Monsieur le Représentant Spécial de l’Union Africaine ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants des Missions Diplomatiques et Consulaires ;
• Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations internationales ;
• Distingués invités ;
• Mesdames et messieurs
• Chers participants
Karim Meckassoua président de l'assemblée nationale et Faustin Archange Touadera président de la république @présidencecentrafrique le 17 août2016
Je voudrais commencer mes propos en formulant un remerciement à l’endroit des organisateurs de cet atelier et particulièrement l’Union Africaine qui m’offre l’occasion de présider à la cérémonie de l’ouverture de cet atelier sur les principes et approches techniques du Désarment, Démobilisation, Réintégration et Rapatriement (DDRR) et de la Réinsertion du Secteur de la Sécurité (RSS) à l’intention des parties prenantes clés, afin de renforcer l’appropriation nationale des principaux acteurs de ces deux(2) programmes.
Mesdames, Messieurs,
L’occasion d’aujourd’hui me permet de vous dire que pendant la période de transition, la communauté Internationale (MINUSCA) et le Groupe International de Contact (GIC) ont été au chevet de la RCA en apportant des appuis multidimensionnels notamment dans le domaine du DDRR et la RSS.
Le cadre juridique de ces appuis est entre autres les Résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies, les recommandations du GIC et l’Accord de Bangui du 10 Mai 2015, sur les principes de Désarmement, Démobilisation, Réintégration, Rapatriement et l’intégration dans les corps en uniformes de l’Etat Centrafricain.
Grâce à ces appuis, des activités pré-DDRR ont été réalisées à travers les travaux de haute intensité de main d’œuvre et la réduction des violences communautaires dans le pays, qui se sont traduits par la mobilisation d’un grand nombre de jeunes qui ont été occupés et rémunérés positivement au lieu de contourner dans les activités de violences et d’usages illégaux des Armes.
Dès mon investiture, je me suis fixé comme priorité, la recherche de la paix, de la sécurité et de la réconciliation nationale et je me suis attelé à la tâche prioritaire de restauration de l’autorité de L’État qui passe d’abord par le désarmement afin de permettre aux Centrafricaines et aux centrafricains de vaquer librement à leurs activités et aux institutions de l’État de fonctionner normalement.
C’est donc dans la recherche effrénée de la paix que j’ai reçu les responsables des groupes armés et des groupes politico-militaires afin de les exhorter à adhérer volontairement au programme de DDRR que je propose et qui sera validé dans les prochains jours par tous les acteurs concernés.
C’est dans cet élan que j’ai créé une nouvelle structure de coordination qui est désormais rattachée à la Présidence afin de veiller personnellement à l’adoption de nouvelles stratégies plus efficaces et au bon fonctionnement des différents programmes mis en œuvre au niveau des différents ministères et services techniques, car les expériences du programme DDR et de la RSS passées n’ont pas efficacement produit des résultats visibles et pertinents.
Cette structure s’appelle « Coordination nationale du programme DDRR/RSS/RN » à la tête de laquelle j’ai nommé un Ministre Conseiller Spécial expérimenté qui travaille en collaboration avec trois Conseillers qui, chacune et chacun en ce qui le concerne est responsable d’un pool qu’il dirige.
Parlons particulièrement du DDRR, la voie indiquée pour la République centrafricaine de tourner la page de la crise qu’elle a connu et les cycles de violences qui minent la stabilité du pays et son économie, le Comité consultatif et de suivi du DDRR, au sein duquel contribueront les représentants des groupes Armés auront la charge de concevoir, de mettre en œuvre et suivre l’exécution du programme national du DDRR.
Des innovations sont apportées dans la stratégie du programme DDRR avec l’appui des Experts et ceux-ci sont à pieds d’œuvre pour préparer les documents de plaidoyer en vue de la table ronde de Bruxelles, ultime rendez-vous avec les bailleurs et donateurs qui , en dépit de nombreux défis économiques de la planète n’ont ménagé aucun effort pour voler au secours de la République Centrafricaine.
Mesdames, Messieurs
En ce qui concerne spécifiquement la Réforme du Secteur de Sécurité que je souhaite pour notre pays, notons qu’elle intervient dans un contexte de renouveau démocratique, résolument tourné vers la paix, la stabilité et la prospérité après les évènements douloureux qu’a connu notre pays depuis la parution des phénomènes de coupeurs de route "zaraguina", des mutineries, des rébellions, des groupes armés, créant plusieurs zones d’instabilités.
J’ai décidé d’engager la rédaction d’une nouvelle stratégie nationale de la RSS qui tiendra compte de l’analyse des évolutions des récentes crises.
Cette réforme doit être la matrice d’une véritable politique de développement.
Les priorités à accorder à cette RSS doivent tenir compte de :
• La cohérence entre les missions des différents corps, le format et les équipements de nos Forces de Défense et de Sécurité Intérieure(FDSI), en mettant un accent sur la disponibilité des matériels appropriée et en nombre suffisant et la formation des hommes;
• Les questions relatives au recrutement, à la formation et à la question des ressources humaines nécessaires à la défense et à la sécurité nationale comme au respect des droits des personnes, à la prise en compte de la spécificité de leur métier et à leur esprit.
Pendant des années, la mission des Forces de Défense et de Sécurité Intérieure se résumait à faire respecter la loi et à maintenir l’ordre.
Elle résultait de l’arrestation des auteurs des crimes et délits, de l’ordre imposé sur la voie publique, la protection des personnalités, des édifices publics, des personnes et des biens.
Cette conception traditionnelle a évolué aujourd’hui en un concept englobant les droits de l’homme, le respect de la démocratie, la bonne gouvernance, l’accès à l’éducation et aux soins de santé de base et la réduction de la pauvreté.
C’est dans cette vision plus large que doit s’inscrire notre RSS aujourd’hui.
Cette réforme contribuera ainsi à bâtir un État de droit, démocratique, fondé sur les valeurs d’une société pluriethnique, riche de sa diversité et orienté vers les Objectifs du Développement Durable à l’horizon 2030.
Elle commencera par les secteurs auxquels l’ensemble des citoyens reconnaissent un rôle majeur dans la construction d’un État de Droit ; il s’agit de la Défense, de la Sécurité intérieure, de la Justice, de la Gouvernance économique, du Contrôle Démocratique en prenant en compte les thèmes transversaux qui sont : le Genre, la Communication et les Renseignements.
A cet égard, les Forces de Défense et de Sécurité Intérieure devront adhérer aux idéaux démocratiques, subordonnées au pouvoir civil et, en toutes circonstances, avoir un comportement républicain en participant aux efforts de Réconciliation Nationale et de développement économique de notre chère patrie.
Mesdames et Messieurs,
C’est sur ces quelques mots que je déclare ouvert l’atelier sur le Désarmement, la Démobilisation, la Réintégration, le Rapatriement et la Réforme du Secteur de Sécurité.
Je vous remercie.
Le 17 août 2016