A la question posée par Jeune Afrique et publiée dans son N°2925 du 29 janvier au 4 février 2017, Quel conseil formulez-vous à l'endroit du Président Touadera afin qu'il stabilise son pays ?
Réponse d'Idriss Déby Itno, président de la République du Tchad :
" La crise centrafricaine remonte à loin, aux mutineries du milieu des années 90. Depuis lors, le Tchad se tient aux côtés de Bangui pour l'aider à se relever. Touadera a été bien élu, celui de l'Assemblée nationale Karim Meckassoua aussi, mais le Centrafrique a besoin d'une réconciliation nationale inclusive. Tant qu'on ne fera pas en sorte que le Président Touadera puisse organiser un vaste forum national en ce sens, incluant tous ceux qui, aujourd'hui sont mis à l'écart par la communauté internationale, à savoir les anciens présidents Bozizé et Djotodja, les chefs de l'ancienne Séléka et des anti-balaka, on y arrivera pas. Si parmi eux il y a des gens qui ont du sang sur les mains, laissons du temps au temps. Inutile de créer une juridiction pour cela :
Les victimes pourront toujours porter plainte et obtenir gain de cause, comme cela s'est produit au Tchad avec des agents de l'ancienne DDS du temps de Hissen Habré. La réconciliation nationale est un préalable. Sans cela, l'essentiel du territoire centrafricain restera sous la coupe de bandes armées."
En attendant la présidence de la République du Centrafrique ne s'est pas fait l'écho du déplacement du président Touadera à Addis-Abeba à l'occasion du 28e Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement.
Le 3 février 2017