Le président de la République du Centrafrique, Faustin-Archange Touadera - aout 2016 @pr
Centrafricaines, centrafricains, Mes chers compatriotes,
Depuis Mercredi 12 août 2016, l’on assiste à nouveau à des scènes de violences dans la Nana-Gribizi, principalement à Kaga-Bandoro, son chef-lieu.
A l’origine de ce déferlement d’actes de violence, se trouve une tentative de vol aggravé d’un générateur soldée par la mort d’un des auteurs, ce qui a provoqué la riposte disproportionnée des ex-Séléka.
Selon les informations qui me sont parvenues, le bilan est lourd, très lourd. Plus d’une cinquantaine de morts, de dizaines de blessés, des maisons d’habitations incendiées, l’Archevêché vandalisé, pillé, bref un ensemble de comportements qui sort de la logique de dialogue et de la réconciliation nationale entreprise par le Gouvernement.
Toute vie perdue pendant ces moments est une vie humaine, quelle que soit l’origine de la victime.
Cet ensemble d’actes de violence est commis, à n’en point douter, pour entretenir un climat d’insécurité dans le pays et empêcher le gouvernement de mettre en œuvre mon programme de société qui a connu une adhésion massive du peuple centrafricain. Ils visent aussi à faire obstacle à notre volonté de revenir à la paix et à la sécurité. Mais, il s’agit d’un groupuscule individus incontrôlés qui tentent vainement de s’imposer aux autorités établies.
Par la présente, je condamne énergiquement les actes de violence aveugles, qui répandent la terreur parmi la population civile innocente.
La sécurité des personnes et des biens constitue l’un des défis que mon gouvernement doit absolument relever.
Je m’engage à tout mettre en œuvre pour rétablir durablement la paix dans cette partie du territoire et dans tout le reste du territoire national.
La solution, mes Chers Compatriotes, est le DDRR, le DDRR pour retirer les armes qui ne cessent de semer la désolation dans les foyers.
A l’occasion de ces nombreux cas de morts, la journée de samedi, 15 octobre 2015, est décrétée journée nationale de deuil.
Je demande donc aux groupes armés de prendre conscience des souffrances de la population de cette localité et au-delà de la population centrafricaine et leurs aspirations à vivre en paix.
Le peuple veut la paix. Il ne veut pas la guerre. Le paysan ne veut pas de guerre parce que l’agriculture ne peut prospérer que dans la paix. Le fonctionnaire, l’ouvrier, le commerçant, les élèves ne veulent pas de guerre parce que la guerre entraîne le renchérissement, le chômage, la mort d’un être cher.
Je recommande impérativement aux groupes armés de rester dans la logique du DDRR déjà engagé.
J’en appelle aux centrafricains de toutes les régions du pays de cultiver la paix et de s’empêcher de tout fait qui donnerait l’occasion aux détenteurs illégaux d’armes de recourir à la violence.
C’est le cœur douloureusement angoissé que J’exprime toute ma compassion aux familles endeuillées et leur promet que justice leur sera rendue. Je déclare que ceux qui s’engagent dans la violence répondront tôt ou tard de leurs actes devant la justice. Ces nombreux actes de barbaries ne resteront pas impunis.
Que Dieu bénisse notre cher pays !
Vive la République !
Le 15 octobre 2016