Après plusieurs reports successifs pour causes de divers disfonctionnements, les élections législatives et présidentielles se sont déroulées le mercredi 30 décembre 2015.
Ces élections tant attendues, comme en témoigne la très forte mobilisation des citoyens et électeurs centrafricains ne se sont pas déroulées de façon régulière et conforme aux règles qui régissent le bon fonctionnement de la démocratie.
D'après des informations de plusieurs sources concordantes qui nous parviennent, des manquements graves, des fraudes massives et diverses irrégularités ont été constatées au niveau de l’A.N.E, de la cour constitutionnelle et nombreux bureaux de vote.
Cette situation était prévisible.
On nous signale plusieurs demandes d’annulation pure et simple de cette consultation électorale présentée par une vingtaine des candidats et des représentants des partis politique.
Pour mémoire, la feuille de route remise en janvier 2014 à Catherine Samba-Panza précisait "qu’elle avait pour mission de pacifier le Centrafrique et d’organiser des élections libres transparentes et démocratiques afin de rétablir l’ordre et la légalité constitutionnelle en Centrafrique avant le 15 février 2015."
Nous sommes au 18 janvier 2016 et nous constatons impuissants à l'echec cuisant de l'ère Samba-Panza. En deux années de pouvoir elle aura laissé s'abattre sur le Centrafrique non pas une tempête mais un véritable tsunami sacrifiant deux générations.
Les centrafricains sont exaspérés et épuisés par les méfaits de la crise.
Les centrafricains s’attendaient à juste titre à des élections irréprochables pour enfin tourner la page de cette tragédie hors normes.
Hélas ! Les irrégularités constatées sont de nature à susciter des contestations et des soulèvements. Nul n’ignore que les élections imparfaites et contestables sont des facteurs aggravants de la crise.
Cette situation peut réveiller des velléités de tous genres et à n’importe quel instant.
Le peuple centrafricain, crie son "ras le bol". Le peuple centrafricain est éreinté. Le peuple centrafricain n'en peut plus.
Le peuple centrafricain veut en terminer avec ces bandits de la transition, pour qu’enfin le Centrafrique vive dans la paix et la prospérité. Le peuple centrafricain exige la restauration de l’autorité de l’Etat.
A ce jour, la situation suscite de nombreuses questions fondamentales.
Que va-t-il advenir au lendemain de cette mascarade électorale cuisinée à la sauce Catherine Samba-Panza et avec le concours de la cour constitutionnelle et de l’A.N.E. ?
Que va faire Catherine Samba-Panza ainsi que la cour constitutionnelle, et quel sera le comportement de ces deux autorités, au regard du nombre de contestations et d’annulations présentées ?
En effet selon l’article 55 de la loi organique sur la Cour et l’article 126 nouveau "Tout candidat ou son mandataire dument habilité, tous partis politiques, toutes organisations, tous groupements de partis politique légalement constitués ayant présenté un candidat à l’élection présidentielle peut saisir la Cour d’une requête tendant au redressement des résultats provisoire ou à l’annulation partielle ou totale des opérations électorales".
Cette possibilité existe aussi pour les élections législatives selon l’article 40 alinéas 2 de la loi organique sur la Cour.
En effet, si l’on en croit les différents éléments de droits et de faits que contiennent les différentes requêtes les contestations des candidats indépendants, des partis politiques, des électeurs, des citoyens et des journalistes, on peut affirmer que leurs revendications sont fondées et légitime.
On peut donc craindre en toute logique l’annulation des élections présidentielles et législatives en Centrafrique.
On peut également craindre l’entêtement des organes compétents à poursuivre le processus électoral malgré toutes les irrégularités constatées.
Cette perspective ne sera pas sans conséquence.
- Prolonger cette transition avec Catherine Samba-Panza pour éviter des vacances de pouvoir en attendant les prochains scrutins ?
Ce cas de figure serait suicidaire pour le Centrafrique et l’ensemble de l’Afrique centrale. L’ère Samba-Panza aura simplement brillée par sa pitoyabilité, son comportement lamentable, en amplifiant le chaos en Centrafrique avec des demandes de multiples reports uniquement pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
Je doute fort que les Chefs d’état de la sous-région de l'Afrique centrale prennent un tel risque s’ils veulent assurer la stabilité de cette zone.
- La situation impose de sortir des fameux dispositifs irréalistes des accords de Libreville, de Ndjamena dont l’échec est retentissant et cuisant en matière de rétablissement de l’ordre constitutionnel afin de proposer une solution pragmatique.
Dans cette dernière hypothèse, il faudra confier la gestion du Centrafrique à une forte personnalité intègre capable de ressusciter l’Etat, rétablir la paix et l’unité nationale en Centrafrique.
-Les Chefs d’état de la sous-région d’Afrique centrale devront alors plaider pour une troisième transition avec un rajeunissement et la crédibilité d'une personnalité politique faisant place à d’autres comportements tout en sachant choisir l'entourage.
Cette personnalité devra disposer d’une expérience en matière de sécurité, de diplomatie tant au niveau régional qu’international pour accomplir sa mission.
Cette personnalité devra avoir une crédibilité et être à l’écoute.
Elle devra également disposer du temps et des moyens nécessaires à cet effet.
Enfin cette personnalité devra disposer d’une capacité de rassemblement de toutes les composantes de la nation centrafricaine au tour d’un projet commun.
On évoque dans les coulisses les noms :
du colonel Thierry Lengbe. Il a reçu une solide formation notamment en France en matière de Défense & Armées
d’Aristide-Briand Reboas. Il a reçu une solide formation notamment en France en matière de Diplomatie et Stratégie et de Défense. Il a publié récemment un livre, qui fait référence : "Pour une politique de paix en Centrafrique" aux éditions l’Harmattan et préfacé par l’avocat Emmanuel Caulier.
Une nouvelle génération doit se lever !
Une nouvelle génération doit oser, entreprendre, afin de remettre sur les rails le Centrafrique.
C'est l'espérance de tout un peuple !
Tel est le défi qu'attend le Centrafrique.
Le 18 janvier 2016