Lancement officiel du programme d'urgence présidentiel pour soutenir les achats locaux en produits alimentaires pour les écoles
Discours de Firmin Ngrebada, directeur de cabinet du chef de l'Etat du Centrafrique
Mesdames et Messieurs les Membres du gouvernement,
Excellences, Messieurs les Ambassadeurs, Chefs de missions diplomatiques et Représentants des organisations internationales,
Honorable Député de Bimbo 4,
Mesdames et Messieurs, Membres du cabinet Présidentiel,
Madame la Présidente de la Délégation spéciale de Bimbo,
Population de Bimbo 4,
Distingués invités, Mesdames et Messieurs ,
Il y a un an, se tenait à Addis-Abéba en Ethiopie la conférence des Chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union Africaine. Lors de ce 26ème sommet, les chefs d'Etat et de gouvernement réunis ont déclaré le 1er mars "la journée africaine de l'alimentation scolaire" autour du thème central qui est : "L'alimentation scolaire liée à la production locale, vecteur de développement durable en Afrique".
Cette journée, instituée par la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement, avait pour objectif de reconnaitre la valeur immense de l'alimentation scolaire liée à la production locale pour maintenir davantage les enfants à l'école et améliorer leur performance scolaire ainsi que pour stimuler la production des revenus et l'entrepreneuriat dans les collectivités locales.
A travers la cérémonie qui nous réunis aujourd’hui, le président de la République, chef de l’Etat le Professeur Faustin-Archange Touadera a bien voulu réaffirmer son ferme engagement à adhérer son pays à cette déclaration.
En effet, le lancement officiel du Programme d’Urgence Présidentiel pour Soutenir les achats Locaux en produits alimentaires en faveur des écoles -PURSAL-PAFE-, pour lequel nous nous réunissons aujourd’hui, est une réponse que j’apporte au relèvement des écoles en République centrafricaine, lesquelles écoles ont été affectées et portent encore malheureusement les stigmates des multiples crises militaro-politiques que notre pays a connues depuis un certain nombre de décennies.
Point n’est besoin de rappeler que ces crises militaro-politiques ont considérablement démantelé notre système de production agricole, faisant le lit à une famine généralisée dont l’école n’a point été épargnée.
Au moment où la République centrafricaine est en train de sortir de cette crise multiforme qui l’a fragilisée, il était plus qu’impérieux de se doter d’un tel programme en vue d’améliorer les moyens d’existence de plus de 75% de la population dont les familles sont pauvres, désœuvrées et surtout d’investir dans l’éducation de nos enfants qui seront les valeureux cadres de demain. C’est dans ce sens que le chef de l’Etat a fait de la relance de l’agriculture une des priorités de son projet de société.
En outre, les statistiques d’abandon des classes, d’absentéisme et du faible taux de fréquentation scolaire particulièrement élevées chez les filles pour raison d’insécurité alimentaire sont édifiantes en elles-mêmes et constituent un motif pour lequel le chef de l’Etat et son Gouvernement attachent du prix à la réussite de ce programme qui est en parfaite adéquation avec les objectifs du développement durable : éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable.
Les objectifs spécifiques du Programme que nous lançons officiellement aujourd’hui contribueront entre autres à :
• Assurer un programme d’achat d’aliments locaux à mettre dans les écoles pour les repas scolaires ;
• Promouvoir le petit élevage dans la zone du programme afin d’éradiquer le déficit en protéine animal ;
• Assurer la sécurité alimentaire et la résilience des communautés ciblées ;
• Améliorer la production agricole des espèces et des variétés retenus dans le cadre du programme ;
• Assurer un accès équitable à l’éducation de base pour les enfants des ménages vulnérables ;
• Promouvoir la transformation des produits locaux par la mise en valeur de ces produits.
En effet, le président de la République à travers ce programme s’est lancé le défi d’alimenter plus de 303 200 enfants soit 60 640 ménages dans les écoles à partir des productions locales. Les fonds mis à disposition serviront à favoriser le retour à la terre des paysans longtemps déplacés, qui ont perdu leurs moyens de productions, mais désireux de reprendre leurs activités. Les importations de produits alimentaires seront progressivement réduites jusqu’à un seuil acceptable et les exportations des produits les plus compétitifs seront impulsés. Ce programme sera utilisé pour acheter des produits locaux et par la même occasion, impulser des chaines de valeurs et créer des emplois pour nos jeunes désœuvrés.
Un accent majeur sera accordé à la scolarisation de la jeune fille, par des mécanismes d’incitation et d’encouragement des parents à envoyer et à maintenir leurs filles à l’école. Les interventions visant à renforcer la résilience des communautés cibleront prioritairement l’association des parents d’élèves -APE-, les femmes et les groupes armés convertis.
Le programme d’urgence présidentiel pour soutenir les achats locaux en produits alimentaires en faveur des écoles -PURSAL-PAFE- s’étendra progressivement sur toute l’étendue du territoire pour atteindre 800 écoles et 60 640 ménages équipés en kits agricoles.
Il sera un moyen d’assurer une éducation de qualité pour tous nos enfants et de placer l'alimentation scolaire au centre des solutions visant à aider les enfants issus des foyers les plus pauvres et vivant dans des zones difficiles, à avoir accès à une bonne éducation dans un environnement sain et propice.
Le chef de l’État en décidant de lancer officiellement le programme d’urgence présidentiel pour soutenir les achats locaux en produits alimentaires en faveur des écoles -PURSAL-PAFE- ici dans la commune de Bimbo, précisément à l’école de Mboko veut matérialiser son attachement et celui de son gouvernement au monde rural.
Le coût du projet est 33 903 223 573 de Fcfa sur 3 années. Il sera en partie financé par la FAO avec la contribution de l’ONG WWH.
C’est ici l’occasion de remercier très chaleureusement aux noms de tous les bénéficiaires et en celui du président de la République, la FAO et l’ONG WWH qui ont été les premières à contribuer pour la mise en place de ce fonds et aussi apporté des contributions diverses.
J’exhorte les autres partenaires à contribuer également pour le financement des activités déjà amorcées car les besoins sont énormes.
J’invite toutes les autorités locales, de BIMBO, à accompagner sérieusement leurs administrés bénéficiaires dans la mise en œuvre dudit Programme.
Je demande très solennellement à tous les bénéficiaires de bien gérer ces cantines scolaires, afin de permettre leur durabilité, gage d’une sortie effective de l’école centrafricaine de la crise de l’éducation qu’il a traversée.
Je félicite le comité interministériel et le secrétariat technique chargé de préparer le lancement de ce projet dans les écoles pilotes qui se sont mobilisés pour la réussite de cette cérémonie de lancement officiel du PURSAL-PAFE.
J’espère enfin que d’ici 6 mois c’est-à-dire en fin d’année scolaire 2016-2017, ce projet aura sensiblement contribué à améliorer l'accès et la rétention à l'école des élèves (enfants et jeunes scolaires), notamment ceux des milieux défavorisés qui, dans la plupart des écoles de nos régions, sont menacés par l'insécurité alimentaire qui compromet ainsi leurs apprentissages et leur réussite scolaire.
Puisque nous restons encore dans l’ambiance de la fête de Noël, le chef de L’État a bien voulu en sa double qualité de parent et d’enseignant, offrir des cadeaux à nos enfants ; ces cadeaux, à caractère éducatif, sont des jouets qui aideront nos enfants à apprendre le "vivre ensemble" dans l’amour du prochain, la tolérance mais surtout l’abnégation au travail et l’envie de relever les défis de demain pour une Centrafrique nouvelle, plus unie, plus compétitive et plus forte.
Vive, la Coopération Internationale,
Pour que vive l’éducation nationale et la cohésion sociale en Centrafrique.
Je vous remercie de votre bien aimable attention.
Le 27 décembre 2016