- Accueil
- Politique - Diplomatie 2
- Bangui : discours de Touadera à l'occasion du 2e anniversaire de son investiture
Bangui : discours de Touadera à l'occasion du 2e anniversaire de son investiture
- Centrafricaines,
- Centrafricains,
- Mes Chers Compatriotes,
Le 30 mars 2016, nous nous sommes convenus de marcher ensemble pendant le quinquennat que vous m’avez accordé pour présider la destinée de notre pays et inaugurer une nouvelle ère dans la gestion de la République centrafricaine.
Permettez-moi de vous remercier une fois de plus pour cette confiance, à laquelle je reste sensible et exprimer ma gratitude à tous ceux et celles qui ont accepté de m’accompagner dans l’accomplissement de mes lourdes responsabilités.
A l’occasion de ce deuxième anniversaire de mon entrée en fonction, c’est toujours avec plaisir que je me tiens devant vous, pour vous dire, en quelques mots, ce qui a pu être fait au cours de l’année 2017, ce que nous faisons et ce que nous aurons à faire ensemble pour le relèvement de notre pays.
Évidemment, je ne reviendrai pas sur les actions présentées à l’occasion du premier anniversaire, moins encore sur l’état de notre Nation avant mon investiture.
C’est pourquoi, ma déclaration ne portera que sur les principaux défis identifiés auxquels nous tentons d’apporter des solutions idoines, à savoir :
- la paix, la sécurité et la réconciliation nationale,
- l’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs,
- la réforme de l’administration,
- la satisfaction des besoins essentiels des populations.
Mais, avant d’y procéder, je rends hommage aux victimes de la crise, qu’elles soient centrafricaines ou étrangères et adresse à leurs familles éplorées les condoléances de la Nation et toute ma compassion. J’adresse également ma compassion à l’endroit des blessés, déplacés internes ou réfugiés et leur formule mes vœux de prompt rétablissement et de retour dans leurs domiciles respectifs.
• Mes Chers Compatriotes,
Au cours de cette année qui s’achève, nous avons poursuivi les efforts en vue du rétablissement de la paix et de la sécurité, la restauration de l’autorité de l’Etat, le vivre ensemble, la cohésion sociale, la réconciliation nationale et la mobilisation des ressources en vue de soutenir les efforts de relèvement du Pays. Dans cette optique, nous avons eu à faire des choix difficiles et prendre des initiatives audacieuses, parfois impopulaires.
1. Ma priorité et l’impératif que j’ai assignés au Gouvernement demeurent toujours la paix, la sécurité sur l’ensemble du territoire et la réconciliation nationale. Cette priorité consiste à lutter contre la présence de l’activité des groupes armés en République Centrafricaine, en appliquant sans délai le programme du Désarmement, de la Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDRR), en réformant le secteur de la sécurité (RSS), en reconstruisant les FACA et les forces de sécurité intérieure avec pour objectif principal la mise en place des forces de défense nationale et de sécurité intérieure, professionnelles, apolitiques, représentatives et équilibrées.
• En ce qui concerne le programme du Désarmement, Démobilisation, Réinsertion et Rapatriement (DDRR),
J’avais mis en place la Coordination DDRR/RSS/RN et une Stratégie du Programme National de DDDR. J’avais également et constamment exhorté les groupes armés à adhérer audit programme en renonçant volontairement et consciemment à la violence comme mode de revendication politique et en s’engageant solennellement à œuvrer désormais pour le retour définitif de la paix dans notre pays. Aujourd’hui, c’est chose presque faite, le DDDR se déroule à la satisfaction de tous et se poursuit dans certaines régions du pays.
Le Projet pilote DDRR/RSS vient de s’achever avec un taux de réalisation de 91% soit 439 combattants désarmés sur les 480 attendus, issus des 12 groupes armés à l’exception du FRPC de Noureddine Adam et de la Révolution Justice de Sayo. Ce projet pilote a donné l’espoir que le PNDDRR est réalisable, irréversible et demeure l’une des priorités pour ramener la Paix en République centrafricaine. Celui-ci démontre devant les groupes armés, devant le peuple centrafricain et devant la Communauté Internationale notre bonne volonté d’aller vers la paix.
Maintenant terminé avec un taux d’absorption de 100% puisque le budget du PNDDRR estimé à 45 millions US a été totalement couvert, je prépare le lancement de la phase de généralisation afin de lui donner le profil national attendu.
Avec l’entrée en vigueur du don de la Banque Mondiale de 30 millions US le 21 décembre dernier, pour la Réintégration, le budget du DDRR est disponible à 78%. Les structures en charge de la mise en œuvre sont presque opérationnelles. Toutefois, l’environnement politico-sécuritaire reste encore marqué par des agitations de certains groupes armés malgré l’ouverture que j’ai faite à ceux-ci.
• En ce qui concerne la réforme du secteur de la sécurité (RSS),
Pour l’heure, les activités et résultats obtenus sont satisfaisants dans leur ensemble. Nous pouvons indiquer quelques points saillants des efforts consentis dans le secteur, notamment :
- l'élaboration de la Stratégie Nationale de la RSS 2017-2021 et du Plan National de Défense, validés par le Comité Stratégique DDRR/RSS/RN,
- la participation à l’élaboration du Projet d’appui au renforcement des Forces de Sécurité Intérieure avec l’appui du PNUD en lien avec le Ministère en charge de la Sécurité Publique,
- le projet est approuvé par le PBSO et financé par le Fonds de Consolidation de la Paix à hauteur de 2, 946, 16 USD,
- l’élaboration d’un Plan de Communication RSS validé par la MINUSCA, l’UNPOL, SCPI et le PNUD,
- appui à la finalisation des Plans d’emploi sectoriels des Ministères de la Défense Nationale, de la Sécurité Intérieure, de la Justice, des Finances Publiques/Douanes, des Eaux et Forêts, de la Communication, du Contrôle Démocratique.
L’appropriation politique du processus RSS devient petit à petit une réalité. Le développement d’un plan de communication approprié permettra une large diffusion de ce processus auprès du grand public.
• En ce qui concerne la reconstruction des Forces Armées Centrafricaines et de défense intérieure,
La priorité dans ce secteur demeure la défense du territoire de manière intégrale et intégrée. L’impératif du Gouvernement est de tout mettre en œuvre conformément à ma vision politique pour défendre l’intégrité du territoire national, protéger la population, participer aux opérations de maintien de la paix, à moyen voire long terme.
Afin de répondre à cet impératif, conformément à la stratégie RSS, le Gouvernement a réalisé d’importantes actions sur le plan de l’assainissement du secteur de la défense, notamment ;
- le Plan National de Défense pour un format d’armée de garnison à 9800 hommes, les documents d’orientation 2017-2019 sur le redéploiement des FACA, les décrets portant organisation et fonctionnement des FACA et de l’Etat-major élaborés et diffusés,
- le Code de Justice Militaire, élément essentiel de la lutte contre l’impunité promulgué. Le Règlement de Discipline Générale des Armées, le Conseil des Enquêtes et de l’arrêté sur le Conseil de Discipline sont tous élaborés et validés, et bientôt, la Loi de programmation militaire disponible,
- la cohérence du fichier de la solde avec la base de données des ressources humaines de l’Armée Centrafricaine établie : il est à noter que 800 personnes sont prévues de partir à la retraite d’ici la fin du 1er semestre 2018 avec un projet de financement des Etats Unis d’Amérique.
Quant au renforcement des capacités opérationnelles de l’Armée, d’importants efforts ont été faits, notamment,
- Deux bataillons d’infanterie territoriale, le BIT, ont été formés et entrainés en 2017 par l’EUTM, un 3ème vient de démarrer l’instruction et finira sa formation au mois d’août 2018. Ce qui nous permettra de disposer sous peu de trois (3) bataillons. D’autres formations dans la sous-région au Rwanda, en Guinée Equatoriale, au Soudan, au Cameroun ont été réalisées,
- Grâce à la reprise de la coopération militaire, des éléments des FACA ont été formés en Chine, au Maroc, en Egypte, en France,
- Des éléments des FACA sont également formés dans les différentes spécialités au sein des Ecoles Nationales à Vocation Régionale (ENVR), des Ecoles Militaires et la formation initiale de plus de cent (100) éléments issus des groupes armés dans le cadre du projet pilote DDRR.
Au bilan, plus d’un millier ont bénéficié en 2017 de formations individuelles ou collectives. Dans le cadre de l’important problème de l’appui logistique et de la dotation en équipements aux unités à déployer, des progrès significatifs ont été enregistrés grâce à une coordination efficace des échanges avec le Comité des sanctions. Celle-ci a permis :
- la rétrocession par le Cameroun au mois d’août 2017 d’un stock d’armes et de munitions centrafricaines récupérées,
- une cession gratuite par la Russie d’armements individuels, collectifs et de munitions permettant au moins d’équiper les 2 Bataillons d’Infanterie Territoriale (BIT), formés par l’EUTM,
- des donations importantes de matériel non létal de la part de certains pays amis tels que la France, la Chine, les Etats-Unis et l’Espagne. Il s’agit notamment des moyens de communication et de transmission nécessaires à la chaîne de commandement des unités, d’équipement individuel nécessaire à l’entraînement et la vie en campagne des BIT progressivement formés, de quelques véhicules.
En matière d’infrastructure, pour rendre notre commandement efficace à partir d’une bonne politique de regroupement des hommes, la réhabilitation de certaines infrastructures se poursuit actuellement :
- le centre d’instruction des militaires du rang du camp Leclerc de BOUAR fait l’objet d’un programme de réhabilitation, avec le soutien de l’EUTM, de l’Ambassade de France, de l’UNMAS, du Fonds Suisse de Déminage (FSD), de la MINUSCA, et la mobilisation des éléments du génie militaire.
- la construction de l’armurerie centrale du camp KASSAÏ et des armureries du Camp de Roux est terminée ;
- les Camps BEAL et BSS occupés par les ex-combattants ont été libérés et vont être réhabilités au profit des FACA.
Dans le cadre de la mobilisation des ressources internes, des efforts sont faits pour le développement des capacités d’autoproduction interne en renforçant certains projets agro-pastorale, de menuiserie et de mécanique grâce à l’appui financier et techniques des partenaires. Concernant l’emploi des forces, une étape cruciale a été franchie le 11 septembre 2017, avec l’adoption du Plan Sectoriel de la Défense comprenant le Plan National de la Défense confirmant ma volonté de constitution d’une Armée de garnison avec ses quatre (4) Etats-Majors de zone de défense.
Le renforcement de nos liens de coopération militaire avec la France, l’Ouganda, le Soudan et le Nigéria à travers des échanges très fructueux contribueront à l’opérationnalisation des FACA en vue de la défense du territoire. Malgré les contraintes qui s’imposent à nous, et qui sont essentiellement d’ordre financier, nous avons espoir que notre Armée sera rebâtie conformément à l’attente de la population.
• En ce qui concerne la réconciliation nationale, je voudrais revenir sur les avancées sur la cohésion sociale et la réconciliation sans lesquelles tous nos efforts de paix seront vains. La réconciliation est une question de volonté et de cœur. C’est aussi un combat de chaque instant. Nous devons le gagner ensemble. Je me suis donc engagé personnellement en faveur de la réconciliation nationale, et je peux vous assurer que cette réconciliation est bel et bien en marche. C’est pourquoi nos efforts pour l’année 2017 ont été marqués particulièrement par la recherche de solutions durables à savoir :
- l’Adoption d’un Programme National de Réconciliation et de Cohésion Sociale en RCA (PNRCS) 2016/2021,
- l’élaboration d’un Plan d’Urgence Communautaire pour la République Centrafricaine (PUC-RCA) et
- l’élaboration d’un Plan Stratégique pour la mise en place du Comité Ah Doc de la Commission Justice Vérité Réparation et Réconciliation (VJRR).
Je me réjouis donc de la disponibilité de ces documents, qui je crois, faciliteront le processus de réconciliation nationale en République centrafricaine. Dans ce sens, 19 Comités Locaux de Paix et de Réconciliation ont été créés et installés, en 2017, dans les huit (8) arrondissements de Bangui, dans la communes de Bimbo et de Bégoua, dans les Préfectures de la Lobaye, de l’Ombella-Mpoko, du Mbomou et de la Mambéré-Kadeï. J’invite donc tous nos concitoyens sans exception à baisser les armes et rentrer dans ce processus, en vue d’un rassemblement de la Nation et de la consolidation de la paix qui demeure notre bien le plus précieux.
• En ce qui concerne les différentes initiatives de paix et de la réconciliation nationale, dans ma ferme volonté de concrétiser ma première priorité qui est celle de rétablir la paix dans tout le pays, j’ai développé une politique de main tendue à tous mes compatriotes en m’engageant dans un dialogue franc avec les groupes armés et que je maintiens jusqu’aujourd’hui. Compte tenu des développements intervenus à l’intérieur du pays avec certains groupes armés qui ont continué d’endeuiller certaines parties du territoire sans raison, j’ai donc permis la tenue d’une réunion à Rome sous l’égide de la communauté de Sant’ Egidio entre le Gouvernement et tous participants des groupes armés.
En présence de la communauté internationale et du Gouvernement italien que nous remercions pour son appui et son soutien à la paix, un accord politique sur la paix en RCA a été obtenu et signé par tous les parties prenantes. J’ai également fait appel à la solidarité africaine qui s’est traduite par l’initiative africaine concrétisée par la feuille de route qui constitue désormais l’unique référence pour la promotion de la paix en RCA. Il a été ainsi décidé de la mise en place d’un Panel de facilitateurs représentant toutes les composantes de cette initiative africaine.
• En ce qui concerne notre justice, mon intervention sur les actions, relatives à la Justice et au Droit de l’Homme est fondamentale et s’inscrit dans la poursuite des réalisations sur la relance des activités judiciaires puis sur la lutte contre l’impunité. Des assises criminelles ont été tenues à Bangui et à Bouar et se poursuivront dès que le problème de financement sera bouclé. Cette session a examiné les dossiers des personnes poursuivies pour les crimes commis lors des évènements politico-militaires qui ont secoué la RCA et prononcé les condamnations requises.
Dans le cadre du rétablissement du système pénal et de prisons, des efforts considérables ont été faits notamment :
- le redéploiement sur l’ensemble du territoire national des magistrats, des auxiliaires de justice ainsi que le personnel pénitentiaire pour revitaliser les juridictions et contribuer à la mise en œuvre de la politique criminelle avec l’appui logistique et financier des partenaires, malgré les difficultés sécuritaires,
- la réhabilitation et la construction des infrastructures judiciaires notamment des tribunaux à M’BAÏKI, à Bambari, à Kaga-Bandoro les travaux des réhabilitations et d’équipements des établissements pénitentiels sont lancés à Bouar, Bambari, OBO, M’Baiki et Bossangoa,
- les travaux de sécurisation des maisons d’arrêts de NGARAGBA et CAMP DE ROUX, sont terminés grâce à nos partenaires,
- le projet de réhabilitation du Tribunal de Grande Instance de Birao validé en novembre 2017, verra son démarrage imminent.
En ce qui concerne la démilitarisation des prisons, nous enregistrons une intégration de 32 agents pénitentiaires dans la Fonction Publique. Plus d’un financement d’un million de dollar US est déjà mobilisé auprès du Gouvernement Américain pour le recrutement de 300 agents pénitentiaires. L’élaboration de la stratégie nationale de démilitarisation est déjà lancée. Retenons dans ce volet que la phase transitoire du processus de déploiement du personnel civil au sein de ces établissements est lancée, un financement a été mobilisé auprès de la MINUSCA pour la réinsertion des détenus et la formation des surveillants pénitentiaires.
Quant à la Cour Pénale Spéciale(CPS), chargée d’enquêter sur les crimes les plus graves et de poursuivre les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité sur le territoire de la République Centrafricaine depuis 2003, elle est déjà opérationnelle. Le personnel requis est effectivement nommé, notamment :
- Le Procureur Spécial de la Cour Pénale Spéciale, nommé le 14 février 2017 par décret,
- Le Procureur Adjoint de la Cour Pénale Spéciale, nommé le 5 mai 2017,
- Le Substitut du Procureur Spécial, nommé le 5 mai 2017,
- Les Juges d’Instructions Internationaux, nommés le 12 avril 2017,
- Le Greffier en Chef, le Secrétaire en Chef, les Greffiers Nationaux et les Secrétaires du Parquet, nommés le 11 Août 2017.
Le rapport de MAPPING documentant les différentes violations graves commises sur le territoire de la RCA de Janvier 2003 à Décembre 2015, publié le 29 Mars 2017 sera effectivement transmis par le Gouvernement à la Cour Pénale Spéciale.
L’heure de la justice a sonné !
Dans le cadre de renforcement des capacités des membres de la Cour Pénale Spéciale sur financement de la Cour Pénale Internationale (CPI), l’ENM (France), ISM (Maroc) et la MINUSCA, les magistrats de cette juridiction ont été formés au mois de décembre 2017. Des Officiers des Polices Judiciaires (OPJ) ont été sélectionnés et recrutés en tenant compte de critère de compétences.
Dans le domaine de Droit de l’Homme, un plan de travail annuel 2017 sur le projet conjoint d’appui à la lutte contre la violation de Droit de l’Homme a été élaboré, la commission nationale de Droit de l’Homme et de la liberté fondamentale a été créée le 23 avril 2017. En matière de sécurité juridique et judiciaire, la commission nationale de l’OHADA a été réactivée et le renforcement de capacités des acteurs judiciaires réalisé avec l’OIF. En ce qui concerne la sécurité intérieure, la Gendarmerie et la Police ont connu une montée en puissance de leurs capacités opérationnelles, grâce au déploiement des Gendarmes et Policiers dans 11 villes de province.
Sur les 122 Brigades de Gendarmerie, 96 sont déjà opérationnelles. Cette opération doit s’étendre petit à petit à d’autres villes de provinces, sur la base d’un plan prévisionnel. Pour que les Forces de Défense et de Sécurité renforcent le contrôle de nos frontières contre les menaces asymétriques, la cyber criminalité, la criminalité transfrontière, la prolifération des armes légères et des petits calibres, le blanchissement d’argent, le trafic de drogue et de stupéfiant, le terrorisme et la traite des humains, leurs capacités doivent être renforcées. A cet effet :
- un plan national de sécurité est en cours d’élaboration couplé d’un plan national de développement des capacités élaboré par les hauts cadres des Forces de Sécurité Intérieure puis validé avec l’appui des partenaires,-
- des moyens de communication de haute fréquence sont installés dans les villes considérées comme stratégiques,
- 500 jeunes ont été retenus et attendent d’être formées dans les différents centres (Police et Gendarmerie Nationale),
- des points de contrôle des Forces de Sécurité Intérieure ont été installés dans la ville de Bangui pour des missions de routine et un centre des opérations mixtes coordonne les missions de ces Forces de nuit comme de jour,
- l’UMIR a été créée et est opérationnelle pour lutter contre les violences basées sur le genre,
Nous avons, en perspectives, de créer une école intégrée des Forces de Sécurité Intérieure (FSI) avec l’appui du PNUD, de créer des antennes des services de renseignement dans les représentations diplomatiques et consulaires de la RCA à l’étranger, de recruter 1000 éléments des Forces de Sécurité Intérieure dont 500 policiers et 500 gendarmes d’ici la fin de l’année 2018. Il faut ajouter à ces actions la mise en circulation de la carte nationale d’identité et de cartes de séjour sécurisées, la réouverture du commissariat du 3ème arrondissement et surtout la création d’un 9ème arrondissement dans la ville de Bangui ainsi que deux légions mobiles et territoriales de la Gendarmerie Nationale dans le ressort des cours d’appel, à Bambari et à Bouar. Ces mesures contribueront, j’en suis convaincu, au renforcement de la lutte contre l’insécurité.
2. Mes priorités en ce qui concerne la gouvernance politique et administrative demeurent toujours la mise en place et le fonctionnement régulier des Institutions, la restauration de l’autorité de l’Etat, la décentralisation et l’aménagement du territoire. Quant à la restauration de l’autorité de l’Etat, le document de Stratégie de Restauration de l’Autorité de l’Etat (RESA) a été validé et plusieurs activités ont été réalisées, à savoir :
- la nomination de nouveaux Préfets et Sous-préfets,
- le retour organisé d’environ huit cent (800) Fonctionnaires et Agents de l’Etat (FAE) sur 1000 soit 80% à leurs postes dans l’arrière-pays y compris les autorités administratives déconcentrées;
- la réhabilitation à 60 % des bureaux de préfets et sous-préfets dont certains ont déjà été rendus opérationnels à 85% et d’autres en cours ;
- la réhabilitation de plusieurs Mairies sur financement de la MINUSCA, du PNUD et budget de l’Etat ;
- la dotation des préfets et sous-préfets en véhicules sur financement de l’Union Européenne.
- la décentralisation et l’aménagement du territoire.
- En ce concerne le renforcement des capacités des autorités administratives déconcentrées et celles du personnel du niveau central, sur financement de la Coopération Française, la MINUSCA, le PNUD et les autres partenaires au développement, quatre cents (400) autorités administratives et responsables des services déconcentrés dans l’arrière-pays dans sept préfectures ainsi que de 16 préfets et de 71 sous-préfets ont été formés par le Gouvernement,
- Pour le renforcement des capacités des Maires et personnels communaux, sur financement de la MINUSCA, de l’Union Européenne et du PNUD, le renforcement des capacités des Présidents de Délégations Spéciales s’est fait dans les préfectures de l’Ombella - Mpoko, la Lobaye, la Sangha-Mbaéré, la Mambéré-Kadéï, la Nana-Mambéré, l’Ouham-Pendé, l’Ouham, la Ouaka et le Haut-Mbomou, concomitamment avec celui des Préfets et Sous-préfets.
- Par rapport à la protection civile, notamment, les sapeurs-pompiers, l’Ecole Nationale de Protection Civile, le plan ORSEC, le cadre institutionnel a été réhabilité et réorganisé et sa capacité opérationnelle renforcée, 60 sapeurs –pompiers recyclé grâce à l’appui de la coopération française et la MINUSCA (2017), le Projet de la politique nationale de protection civile disponible.
3. Mes priorités en ce qui concerne la politique économique sont comme vous le savez tous, la mise en œuvre rigoureuse du RCPCA et les chiffres clés de l’économie centrafricaine. Depuis, le cadre institutionnel de supervision, de coordination et du suivi de la mise en œuvre du RCPCA et du Cadre d’Engagement Mutuel entre la communauté internationale et la RCA, notamment le Comité d’orientation que je préside moi-même, le Comité Directeur Conjoint doté d’un Secrétariat Permanent ainsi que le comité interministériel du suivi RCPCA sont créés et rendus opérationnels en 2017.
La tenue de la première revue annuelle de RCPCA le 12 décembre 2017 a permis de présenter l’état d’avancement de mise en œuvre du CEM-RCA et l’impact de cette mise en œuvre est illustré par une mobilisation de ressources pour le financement de 340 projets identifiés et mis à la disposition de Partenaires Techniques et Financiers selon les 3 piliers de notre vision commune, un décaissement global de plus de 138 milliards de Fcfa ou plus de 240 millions de dollars/
Une des expériences importantes de mise en œuvre du RCPCA et du CEM-RCA, est le Plan Opérationnel de Stabilisation Immédiate de Bambari (POSIB) élaboré à la demande du Gouvernement en cours d’exécution. Etant donné le niveau critique de la situation sécuritaire, les déplacements préventifs importants des populations vers Bambari et la position géostratégique de cette ville et de toute préfecture de la Ouaka.
La région présentait toutes les caractéristiques d’un microcosme de la situation générale en RCA et il était indispensable de lancer une action urgente, conjointe et coordonnée des autorités nationales et de la communauté internationale. Au 30 novembre 2017, un total de 63 projets a été inventorié et sont en cours d’exécution. Les budgets approuvés pour ces projets s’élèvent à environ 50 millions de dollars répartis dans les différents secteurs.
4. L’une de mes priorités annoncées lors de mon investiture concernant l’assainissement des finances publiques, couvre la mobilisation des ressources financières nécessaires à la reconstruction de notre pays et leur utilisation transparente et efficace. Aujourd’hui, les actions réalisées pour accroitre les recettes ont porté sur la révision de la structure des prix, selon les standards internationaux, l’adoption de la mercuriale fixant les valeurs des essences forestières, pour le recouvrement efficace des taxes dans le domaine, la réalisation des audits des arriérés fiscaux, la rationalisation des exonérations douanières afin de limiter les exonérations aux dispositions légales.
L’instauration des contrôles à tout le niveau et de manière périodique contribuent à la revitalisation des recettes. Pour la sécurisation des recettes et la gestion de la trésorerie de l’Etat, le Gouvernement a instauré une cogestion des ressources publiques concrétisée par un comité de suivi et gestion des finances publiques et un comité de trésorerie avec la participation des partenaires techniques financiers représentés à Bangui. Une convention a été signée entre la Banques et l’Etat pour un meilleur acheminement des recettes au Trésor.
En ce qui concerne la gestion budgétaire normalisée, plusieurs actions ont été réalisées et ont porté sur les reformes de la Fonction Publique avec le nettoyage du fichier de l’effectif de fonctionnaires civils, des gendarmes et policiers, le contrôle physique des militaires et gendarmes, l’adoption des dispositions réglementaires pour un strict contingentement des dépenses hors salaire, pensions et service de la dette, l’adoption du manuel de procédure des dépenses publiques en conformité avec la loi organique, relative aux finances publiques, le renforcement du cadre juridique de la gestion des finances publiques est illustrée particulièrement par l’adoption du code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances par l’Assemblée nationale et la promulgation par Président de la République, Chef de l’Etat.
L’adoption du guide méthodologique de la préparation du budget en vue de veiller au respect du délai prescrit par la constitution de la République. L’adoption de la Loi de Finances de 2018 en est la parfaite illustration. Le rétablissement des services comptables et redditions de compte de l’Etat est devenu un gage de transparence dans la gestion budgétaire, obéissant ainsi au principe de recevabilité de l’Etat vis-à-vis de la population.
En ce qui concerne le rétablissement de la crédibilité de l’Etat, j’ai veillé surtout au processus d’apurement des arriérés intérieurs et extérieurs, processus déjà en marche. Un plan de ses arriérés a été élaboré, adopté et soumis aux partenaires au développement. Ce plan concourt au rétablissement de la crédibilité de l’Etat et surtout apporte un soutien de taille à l’entreprenariat et stimule l’économie nationale. Sur le plan extérieur, des actions sont également en cours pour assainir les relations avec les créanciers. Ainsi une convention d’annulation de prêts de 17 milliards de Fcfa a été signée avec la Chine.
Dans le cadre de l’assainissement des finances publiques et la relance des secteurs productifs, je dois affirmer que les réformes engagées dans le domaine du renforcement de la gouvernance économique et financière du pays courant année 2016 et qui se poursuivent d’ailleurs, notamment la loi organique relative au Code de transparence et de bonne gouvernance ont donné des résultats palpables dans plusieurs domaines.
Ainsi, sur le plan de la mobilisation des recettes publiques, les réformes ont induit un accroissement des recettes intérieures en cash de 77 milliards 300 millions de Fcfa en 2016 et de 86 milliards 600 millions de Fcfa en 2017, alors qu’elles n’étaient que de 59 milliards 200 millions de Fcfa en 2015.
S’agissant de la mobilisation des ressources extérieures, plusieurs accords ont été signés avec les partenaires techniques et financiers devant permettre une mobilisation accrue des appuis budgétaires pour des actions prioritaires nécessaires à la relance de la croissance économique.
Ainsi, nous avons négocié et obtenu de la Banque Mondiale, dans le cadre du projet PURSEP, 30 millions de dollars soient environ 15 milliards de Fcfa, entièrement consommés en 2016 et 10 millions de dollars, soit environ 5 milliards de Fcfa en 2017. De même, dans le cadre de son appui programmatique dédié à la consolidation de l’Etat au titre des exercices 2016-2017, le Gouvernement a bénéficié d’un appui budgétaire de 20 millions de dollars, soit environ 10 milliards de Fcfa accordé par la Banque Mondiale, décaissés en 2016.
Des négociations sont en cours pour le décaissement de 25 millions de dollars , soit environ 12 milliards 500 millions de Fcfa. Avec le Fonds Monétaire International, un appui de 19 milliards de Fcfa a été octroyé en 2016 pour le soutien à la balance des paiements en environ 20 milliards de Fcfa en 2017 pour la stabilisation des finances publiques.
La Banque Africaine de Développement a octroyé un appui budgétaire de 8 milliards 800 millions de Fcfa en 2017 sous forme de prêt concessionnel. Les négociations de la deuxième phase sont bouclées et devraient induire un décaissement d’environ 5 milliards 500 millions de Fcfa dans les jours à venir.
L’Union Européenne, pour sa part a décaissé au titre de l’appui budgétaire environ 14 milliards de Fcfa en 2016. Elle a une fois de plus, accordé un appui budgétaire couvrant les exercices 2017 et 2019 pour un montant global de 60 millions d’euros dont 20 millions déjà décaissés eu titre de l’année 2017. Pour clore ce chapitre, la Coopération française a octroyé un appui budgétaire ciblé d’un montant de 6 milliards 600 millions de Fcfa à travers le paiement de salaires au titre de l’année 2017.
Ces appuis budgétaires, ajoutés aux ressources internes mobilisées ont permis le règlement des dépenses à hauteur de 134 milliards de Fcfa en 2016 et provisoirement à 156 milliards 500 millions de Fcfa en 2017. Aussi, un stock de 60 milliards de Fcfa de dette publique a été réglé, en raison de 32 milliards en 2016 et 28 milliards en 2017.
Ces règlements ont renforcé la crédibilité de l’Etat vis-à-vis de ses créanciers d’autant que l’Etat vient de bénéficier d’un allègement de sa dette vis-à-vis de la Chine de 17 milliards de Fcfa. L’impact de l’exécution budgétaire sur le plan social s’est concrétisé par le paiement à terme échu des salaires, des bourses et pensions.
Le paiement régulier des salaires a permis à tous les fonctionnaires et agents de l’Etat d’exercer leurs activités dans des meilleures conditions et surtout d’éviter l’érosion de leur pouvoir d’achat. S’agissant des pensions, les arriérés antérieurs à 2016 évalués à 11 milliards de Fcfa ont été totalement apurés et 5 milliards de Fcfa ont été payés en 2017.
Les bourses des étudiants sont régulièrement payées. Toutefois, un effort reste à faire en ce qui concerne le rattrapage de retards de paiement des bourses des étudiants à l’étranger. Ces résultats concrets obtenus avec le concours des appuis multiformes des partenaires techniques et financiers, ont été appréciés à leur juste valeur par les 3 missions conjointes de revue de programme qui ont exprimé leur satisfaction tout en nous encourageant à mieux faire.
En perspectives, nous entendons poursuivre la mise en œuvre des reformes convenues dans le cadre du FEC. A ce titre, un accent particulier sera mis sur les défis liés à la relance de la croissance, notamment :
- la réforme du cadre de gestion des investissements publics. Il s’agira ici de relancer la croissance par le biais des investissements publics, de la consommation à travers le versement des salaires, pensions et autres prestations sociales et des exportations des matières première semi transformées, surtout dans l’industrie du bois,
- le recouvrement des recettes et la mise en place des réformes prévues dans le mémorandum des politiques économiques et financières au titre de la troisième revue signé en décembre 2017,
- le renforcement de la gestion de trésorerie pour prévenir un éventuel retard de décaissement prévus au titre de 2018,
- la rationalisation de la parafiscalité,
- la gestion rationnelle des dépenses par le financement des plateaux médicaux permettant d’offrir des meilleures conditions de soins et réduire le coût d’évacuation sanitaire.
5. Un autre volet et non des moindres concerne l’activation des secteurs productifs, notamment, l’agriculture, les ressources naturelles et les eaux et forêts, l’énergie, les infrastructures, le commerce, les télécommunications et les TIC, la Communication et les média.
• En ce qui concerne l’agriculture nous avons relancé le secteur agricole en vue d’assurer non seulement la sécurité alimentaire des populations, mais aussi, d’accroitre nos exportations, réduire les importations et contribuer à la croissance économique. La tendance de relèvement a commencé à se faire sentir avec l’appui des partenaires, à travers des actions d’urgence et de résilience pour la relance d’un plan de développement agricole. Ainsi, en novembre 2017, 43 000 ménages ont reçu des appuis pour les campagnes vivrières, maraîchères, à la relance du petit élevage la relance des activités de la pisciculture et de la pêche ; et 15 foires aux semences et outils agricoles ont été organisées pour environs 11 000 ménages. Dans le cadre de la réinsertion socioéconomique des jeunes vulnérables affectés par les conflits, 3 000 ex-combattants sont pris en charge pour leur insertion dans le secteur agricole.
Le Gouvernement centrafricain et les partenaires au développement ont signé des conventions pour l’exécution du programme Indicatif National (PIN) financé par de l’Union Européenne de 5 000 000 d’euros et de relance agro-pastorale de 30 millions USD financé par le FIDA.
Les autres réalisations concernent :
La poursuite des activités cotonnières pour cette campagne, au total 14 159,5 hectares ont été semés dont 7 664 hectares dans l'Ouham (Bossangoa), 2 665,5 hectares dans l'Ouham-Pendé (Paoua) et 3 830 hectares dans la Kémo. Les productions attendues sont de 6 100 tonnes pour ces préfectures.
• Le volet concernant l’énergie
Les activités suivantes ont été réalisées :
- La réception des travaux de remplacement des 5 turbines de l’usine de Boali 1 sur financement de la Banque Mondiale pour un montant d’environ 1 milliard 320 millions de Fcfa
- la réalisation des études de faisabilité des sites hydroélectriques de la Lobaye ;
- plusieurs études de faisabilité pour la construction des grands barrages hydroélectriques à l’intérieur du pays ont été réalisées et sont disponibles.
D’autres activités ont été réalisées.
Il s’agit de :
- la validation du document de politique énergétique de l’Afrique Centrale à l’horizon 2035 et le schéma directeur pour la production et le transport de l’électricité aux horizons 2025 et 2035 pour la CEMAC, la RD Congo et Sao Tomé & Principe.
Dans le domaine des Mines
L’extension de la zone conforme dans le sud-ouest pour la levée de la suspension sur l’exportation des diamants bruts centrafricains par la validation du Cadre Opérationnel du Processus de Kimberley en faveur des Sous-Préfectures de Gamboula, Sosso-Nakombo, Dede-Mokouba, Abba et Bouar comme « zones conformes du Processus de Kimberley», et l’organisation de la reprise effective des exportations de diamants bruts en provenance des cinq (5) zones conformes.
Pour la lutte contre la fraude, des discussions sont en train d’être menées pour la vérification des carnets et les bordereaux d’achat des Agents Collecteurs d’or et de diamants bruts.
S’agissant de l’amélioration de la commercialisation, la mise à jour de la liste des agents collecteurs 2017 est disponible, pour un total de 290 (deux cent quatre-vingt-dix) collecteurs agréés dont le montant total de la patente s’élève à 185 810 000 F CFA.
• Dans le domaine du pétrole
Les activités suivantes ont été réalisées au titre de l’année 2017 :
- La création de la base de données géologique et pétrolière par la centralisation et la numérisation des données sur les premiers efforts d’exploration pétrolières desdits données afin d’attirer plus d’investisseurs.
• Les infrastructures
Pour ce qui ce qui concerne les infrastructures routières, les travaux de réhabilitations de la route Kaga-Bandoro- Ndélé sont partiellement réalisés avec 230 Km de routes réhabilités et 32 200 mètres de fossés construits. Ces travaux se sont poursuivis sur les tronçons Bouar-Bozoum Bossangoa-Dékoa, Grimari-Kouango. Les 100 Km de la route Carnot-Berbérati ont également été réhabilités.
Les études du schéma itinéraire ont été effectuées pour la route Ndélé- Birao, de même que les études pour la réhabilitation de 1 000 Km de pistes rurales dans l’Ouham et Ouham-Pendé.
Les études sont également prêtes et la passation de marché est en voie de finalisation pour les axes Baoro-Carnot, Bossembélé-Bossangoa, Bossembélé-Bozoum et Damara-Bouca, pour un financement sur le Fonds d’entretien routier et le budget de l’Etat.
Enfin, des voiries urbaines ont été réhabilitées à Bangui avec environ de 10 Km asphaltés et 286 Km dans les villes secondaires réhabilités par la méthode à haute intensité de Main d’œuvre dit THIMO.
En matière de désenclavement extérieur de la RCA, l’attribution du marché des travaux de l’axe Bouar-Baoro a été faite. La construction de ce dernier tronçon du corridor international Bangui-Douala encore non asphalté contribuera à faciliter la circulation des personnes et des biens. Les travaux ont été lancés, le 24 mars 2018.
La mise aux normes de l’aéroport international de Bangui-M’Poko a commencé et contribuera à sécuriser la connectivité internationale. 30% des travaux de réhabilitation du tarmac de l’aéroport ont été effectués.
• La téléphonie et la poste
S’agissant des Télécommunications et des nouvelles Technologies d’Information des actions décisives ont été menées, à savoir :
- La révision du cadre juridique et réglementaire en adéquation avec les normes internationales tout en garantissant les recettes de l’Etat et la qualité des services, régissant par loi de Communications Electroniques en RCA, promulguée, le 17 janvier 2018 ;
- Le lancement le 28 mars 2018 du Projet de la dorsale à Fibre Optique d’Afrique Centrale (CAB) composante République Centrafricaine. La mise en place de ce réseau aboutira à une réduction significative des coûts des prestations téléphoniques et des TIC en RCA, de même qu’il va accentuer la capacité de l’Etat à mettre en place une véritable administration électronique en vue de promouvoir une infrastructure sous régionale qui constituera la dorsale centrale du backbone africain. Le projet CAB cofinancé par la BAD et l’Union Européenne pour un montant total d’environ 22 milliards de FCFA va occasionner des Travaux à Haute Intensité de Main d’œuvre(THIMO) pour les jeunes Centrafricains.
• La Communication et les Médias
Il s’agit dans ce contexte post-crise de mettre en place une véritable stratégie globale de communication pour une représentation médiatique efficace aux fins de redorer l’image du pays sur tous les plans, promouvoir les institutions Républicaines et appuyer cette réelle volonté nationale vers le Relèvement et la Consolidation de la Paix.
Le but est de permettre à toute la population sans exception d’avoir accès à l’information fiable quel que soit sa situation (sociale ou géographique) et de faire de la communication un outil de développement, d’éducation citoyenne, un vecteur de paix, de cohésion sociale et du « vivre ensemble ».
Dans ce secteur, des actions ont été engagées, notamment :
- Le lancement de l’émission hebdomadaire « La parole au gouvernement » où chaque Ministre fait la promotion des réalisations de son département ministériel, ce qui a permis de valoriser et rendre davantage visible l’action gouvernementale ;
- Le redéploiement de huit(8) correspondants de la Radio rurale à Berberati, Bossangoa, Nola, Bouar, Bozoum, Sibut, Mbaïki et Yaloké ;
- La signature d’une convention de partenariat avec la société Chinoise STARTIMES pour le lancement du projet de dotation de 103 villages centrafricains en Points de Réception de Télévision par Satellite (don de l’État Chinois). Il s’agit de créer des Centres relais pourvus de postes téléviseurs, de décodeurs, de rétroprojecteurs et de panneaux solaires dans 103 villages de la RCA (les habitants pourront dans le cadre de ce projet avoir accès aux informations et programmes de la Télévision Centrafricaine, TVCA) ;
- La signature également d’une convention de partenariat avec la société Sud-Africaine SENTECH visant dans un premier temps la couverture intégrale du territoire en émissions radio ondes courtes. Il s’agit d’apporter une réponse d’urgence aux attentes (légitimes) des populations en termes de couverture nationale. Une seconde et troisième phase consisteront à la couverture satellitaire de Télé - Radio et la couverture FM ;
- La conclusion d’un accord avec l’ONG «Water for Good», ex ICDI (Intercommunale pour la Collecte et la Destruction des Immondices), afin que celle-ci puisse relayer en onde courte, bon nombre des émissions et informations de la radio Centrafrique sur leur antenne. Rappelons que l’antenne de cette ONG couvre presque toutes les préfectures à l’exception d’Obo.
6. Au plan des services sociaux de base, notamment, la santé, l’éducation, l’eau et l’assainissement, l’habitat et l’urbanisme.
• La santé
Plusieurs actions ont été menées dans le secteur, notamment :
- l’opérationnalisation du Centre Opérationnel d'Urgence en Santé Publique (COUSP) sur financement OMS pour les épidémies comme la rougeole, la coqueluche et la méningite et les situations d'urgence sanitaires et tout autre événement ou catastrophe sur toute l'étendue du territoire national ;
- La relance des activités de soins de santé dans 88% des formations sanitaires de l’arrière-pays contre 73% en 2015. Pour la ville de Bangui, 100% des formations sanitaires sont opérationnelles, avec l’appui technique et financier des partenaires ;
- La réhabilitation et l’équipement des infrastructures sanitaires partiellement détruites depuis 2015, s’est poursuivie sans encombre en 2017. A ce jour, au moins 95% des infrastructures sont déjà réhabilitées grâce aux financements BAD, de la Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique (BADEA), de l’Archevêché de Bangui et du PNUD ;
- La construction du bâtiment devant abriter le nouveau bloc opératoire de l’Hôpital Régional Universitaire de Berberati avec l’aide de l’UNICEF ;
- Le renforcement du Système de Santé (PRSS) sur fonds de l’Union Européenne (UE) en partenariat avec l’OMS couvrant Bangui et l’arrière- pays en plusieurs équipements ;
- L’intégration de 143 Médecins, 5 pharmaciens, 1 chirurgien-dentiste et 244 personnels paramédicaux. Du fait de cette intégration, la couverture de la population en médecins est passée de 55% en 2015 à 79,5% en 2017 ;
- Les organes de Soins de Santé Primaires ont été renforcés par la création de 35 Districts, la couverture vaccinale améliorée à 80%, pour la santé maternelle et infantile: 215 Formations sanitaires sur 380 (56%) ont été équipées et pourvues ;
- La lutte contre le VIH évolue : 67545/135615 (49,8%) de personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique contre 47% en 2016, 34982/122054 (28,7%) de PVVIH reçoivent les ARV contre 24% en 2016 ;
- Le renforcement de la lutte contre le Paludisme par la distribution de 3 millions de Moustiquaires ;
- La lutte contre la tuberculose a été améliorée et le renforcement de la sécurité transfusionnelle aussi.
-
• L’éducation
Nous priorisons la promotion du droit à une éducation dans le respect de la qualité et de l’équité au profit de la population scolarisable. Cela impliquait en particulier de résoudre des problèmes d’infrastructures, de mobiliers scolaires, de ratio élèves-enseignant, de profil de scolarisation des filles, de matériels didactiques et de développement institutionnel.
C’est pourquoi, nos efforts ont été concentrés sur :
- L’intégration de plus cinq cent (500) enseignants à la Fonction Publique ;
- La parution de la deuxième édition consécutive de l’Annuaire Statistique de l’Education, après plusieurs années d’interruption, permettant désormais d’obtenir des données chiffrées importantes sur le secteur aux fins de renseigner les décisions des acteurs nationaux et les PTF.
- L’élaboration du Rapport d’Etat du Système Educatif (RESEN), attendu par les PTF, et permettant de préparer le futur Plan sectoriel.
- L’élaboration du Plan de transition sectoriel 2018-2020
- La construction de cinq (5) bâtiments scolaires avec l’appui de la BAD, en plus de la réhabilitation du building administratif sur fonds propres de l’Etat, et la réhabilitation de 6 autres bâtiments administratifs avec le soutien de l’AFD.
- Le relèvement de la fraction du budget alloué à l’éducation pour la porter respectivement de 7% en 2016 à 9,8% en 2017 et à 12,88% en 2018.
- L’édition et l’acquisition de manuels scolaires, avec un focus sur l’éducation à la citoyenneté.
- La réforme du système des examens et concours dans le but de lutter contre la baisse de niveau, promouvoir la valorisation des diplômes nationaux et la formation des ressources humaines capables d’assurer un service public efficace et efficient au profit de nos concitoyens.
- La formation continue de plus de 700 enseignants et personnels administratifs.
Dans le domaine de l’enseignement supérieur, les initiatives visant à améliorer le cadre de la formation au niveau de l’enseignement supérieur ont permis de parvenir aux résultats suivants au titre de l’année 2017:
- Appui à la révision des textes organiques de l’Université de Bangui en particulier et de l’Enseignement Supérieur et la Recherche Scientifique en vue de redynamiser le système d’encadrement et de formation des étudiants répondant aux standards nationaux ;
- L’élaboration des textes portant création des Universités régionales dans l’optique de rapprocher les structures de formation des bénéficiaires que sont les jeunes centrafricains issus des zones éloignées et surtout de mettre en valeur les potentialités de nos régions à travers des formations professionnelles
- La mise en œuvre des conventions signées avec les structures de formation et d’enseignement supérieur privé : le cas de l’Institut Supérieur d’Agronomie d’Afrique Centrale (ISAC) en vue d’absorber la jeunesse, fer de lance du développement du secteur agricole ;
- L’appui à la mise en œuvre effective du système Licence-Master-Doctorat (LMD) afin d’arrimer l’Enseignement supérieur centrafricain au système international de formation.
- Le nombre de bourses octroyés par l’Etat a atteint le nombre record de 3000 boursiers (975 000 000 FCFA pour les études à l’extérieur et 850 000 000 FCFA pour les études à l’intérieur), traduisant ainsi les efforts en vue de promouvoir la formation du capital humain, facteur déterminant de la croissance et de l’emploi des jeunes.
Les investissements au profit de l’enseignement supérieur pour le rendre plus opérationnel, réactif et proactif face à la demande croissante par nos concitoyens d’un service public de proximité, sont les suivants :
- La réhabilitation des locaux de l’Ecole Normale Supérieure et sa dotation en bibliothèque numérique grâce à la Coopération française.
- La dotation de l’ensemble du staff rectoral de l’Université de Bangui en moyen de locomotion.
- La signature d’un Programme Cadre National (PCN) avec l’Agence International à l’Energie Atomique (AIEA) pour la période de 2018 à 2021. Ce PCN comporte 4 projets retenus sur les 11 projets soumis par la RCA. Ces 4 projets connaissent actuellement un début de financement à hauteur de 330 303 400 F CFA soit 504 280 Euros. Plusieurs Ministères sont concernés et peuvent accéder à ces projets par une adhésion officielle au PCN.
- L’apurement des arriérés de contribution statutaires auprès l’Agence International à l’Energie Atomique (montant 290 000 000 FCFA).
Dans le domaine de la Recherche Scientifique et de l'Innovation Technologique la relecture des différents textes pour l’adaptation des structures existantes a été faite.
• L’eau potable et l’assainissement
- la construction de 276 forages équipés des pompes à motricité humaine et 51 latrines par les projets susmentionnés à travers le pays dans toutes les sept régions ce qui ayant permis à 82.800 personnes d’avoir de l’eau potable et aux élèves d’avoir les ouvrages d’assainissement ;
- 156 villages déclarés ayant atteint la fin de défécation à l’air libre dans lesquels tous les ménages disposent des latrines grâce à la mise en œuvre de l’approche assainissement total piloté par la communauté par le département en charge des ressources hydrauliques et ses partenaires ;
- La reprise de la distribution d’eau à Berberati ;
- La mobilisation d’un financement auprès de la Banque Mondiale pour un montant de 20 millions $ destinés à la mise en œuvre du projet PASEEL dont 8,92 millions $ sont consacrés aux travaux de réhabilitation des centres de distribution d’eau de SODECA dans 3 villes à savoir : Bangui, Bambari et Berberati ;
• l’habitat et l’urbanisme
S’agissant de l’habitat et logement, nous poursuivons nos efforts pour offrir des infrastructures et services de qualités à nos populations, l’année dernière, nous avons fait des études d’avant-projet détaillé de la zone industrielle, identifiée au pont Mpoko PK 9 route de Mbaki à l’embouchure Mpoko- Oubangui pour l’installation des Usines, nous avons également réhabilité le Building Administratif de Bangui du 08 Octobre au 27 Novembre 2017.
Conscient que vos attentes sont encore importantes, il nous appartient de faire plus afin de permettre à chaque centrafricain d’être propriétaire de sa maison.
S’agissant des Ouvrages d’art, nous avons effectué des aménagements spéciaux sur les monuments historiques du Président Barthélémy Boganda au Building administratif et à Bobangui, le combat mené pour l’indépendance par ce héros national mérite notre gratitude en sa mémoire.
Dans le domaine de l’Administration Publique, comme vous le savez, plus de 1500 diplômés des secteurs sociaux ont été intégrés dans la fonction Publique l’année dernière pour renforcer les effectifs du personnel de la Santé et de l’Education. Cette intégration va poursuivre cette année avec le recrutement d’environ 1540 jeunes dans les autres secteurs de l’administration en tenant compte des moyens de l’Etat.
Dans le domaine du Travail, de l’Emploi, de la formation Professionnelle et de la Prévoyance, plusieurs actions sont engagées, notamment :
- la signature le 1er février 2018 du Protocole d’Accord du Programme par Pays pour le Travail Décent de la République Centrafricaine (PPTD-RCA 2017-2021) en vue de la création d’emplois décents. Le Bureau International du Travail a déjà mobilisé 1 Milliard de FCFA à cet effet ;
- le lancement en janvier 2018 du processus de mise en place d’un système d’assurance maladie en République Centrafricaine ;
- la poursuite de la réflexion sur les modalités de la mise en place de la caisse Autonome des Pensions des Fonctionnaires et Agents de l’Etat ;
- le lancement en mars 2018 du Programme de promotion de l’emploi des jeunes centrafricains sur douze(12) métiers identifiés à Bangui, Bimbo, Bégoua et les autres villes de province.
7. Au plan de la politique extérieure, j’ai voulu une diplomatie dynamique, visible qui stimule une légitimité et une efficacité digne de notre Etat. Une diplomatie qui soit une véritable vitrine de notre République. Nous devons adapter le dispositif de nos missions diplomatiques à l’évolution du contexte politique mondial, occuper une place respectable et faire entendre notre voix sur la scène internationale. Les efforts fournis dans le domaine embrassent aussi bien le plan bilatéral et que multilatéral.
Au plan bilatéral et pour renforcer et réchauffer les relations avec les pays amis de la République centrafricaine en vue de relancer la coopération politique, économique, technique et culturelle :
- 13 pays ont accrédité leurs Chefs de Missions Diplomatiques auprès de la République centrafricaine,
- 4 Représentants des Organisations Internationales accrédités auprès de notre pays ont également présenté leurs Lettres de Créance
- la fréquence des visites à Bangui et des Ambassadeurs non-résidents accrédités auprès de la République centrafricaine ont permis de renforcer les relations de coopération avec leurs pays respectifs.
Le renforcement de capacité des fonctionnaires et agents grâce à la coopération triangulaire République centrafricaine- Italie-République du Cameroun. D’autres cadres ont suivis de session de formation en Belgique, au Canada, en Afrique du sud, en Chine et en Nouvelle Zélande.
Enfin, en vue de redynamiser les liens de coopération bilatérale avec certains pays, un comité interministériel a été mis en place, pour préparer la grande Commission Mixte avec les pays voisins notamment la République du Cameroun, la République du Tchad et la République du Soudan.
Au plan multilatéral, des plaidoyers ont été faits auprès de l’Organisation des Nations Unies (O.N.U), de l’Union Africaine (UA), l’Union Européenne (UE), la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEEAC), la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC), l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), en faveur d’un appui politique, sécuritaire, financier et humanitaire. Ces multiples plaidoyers ont été menés au sein des réunions, Conférences ou Sommets auxquels notre pays a pris part et ont permis de briser l’isolement de notre pays.
Ces visites montrent tout l’intérêt réel que la communauté internationale dans son ensemble accorde à notre pays. Compte tenu de l’importance que j’accorde à la diaspora, aux questions touchant à la francophonie et au protocole d’Etat, j’ai élargi le portefeuille du Ministère des Affaires Etrangères en y intégrant ces dimensions. Dans l’avenir, nous allons d’avantage ouvrir notre diplomatie aux BRICS, aux pays asiatiques émergeants sans pour autant négliger nos partenaires traditionnels. Je veille personnellement sur notre politique extérieure.
- Mes Chers Compatriotes;
La deuxième année de mon mandat, il faut le reconnaître, n’a pas été facile, en raison de la persistance de l’insécurité sur une partie du territoire.
Mais au cours de cette deuxième année, notre pays a, dans ce contexte difficile, confirmé aux yeux du monde la résilience de son peuple et de son économie, son attachement à l’unité nationale et la légitimité de sa place dans le concert des Nations.
Sur la persistance de l’insécurité et de son extension injustifiée à certaines régions du pays jadis épargnées par la crise, vous avez été témoins à la fois des efforts déployés par mon Gouvernement avec l’appui de la communauté internationale pour ramener la paix dans le pays et de l’hypocrisie des groupes armés.
Fidèle à mon engagement d’assurer l’unité nationale et le rétablissement pacifique de la paix, j’ai poursuivi le dialogue avec les groupes armés en vue d’un désarmement volontaire.
Ce dialogue a abouti à la nomination, le 12 septembre 2017, des représentants des groupes armés au Gouvernement et aux cabinets de la Présidence de la République et de la Primature.
Dans le cadre de son appui constant à la recherche de la paix, la communauté internationale, à travers le Panel des Facilitateurs de l’Initiative de l’Union Africaine pour la paix et la réconciliation en République centrafricaine, a effectué plusieurs missions sur le terrain pour convaincre les responsables des groupes armés à adhérer à cette initiative. Par ailleurs, une initiative conjointe a été lancée par la CEEAC et l’Union Européenne. A la fin de leur mission conjointe, un appel a été lancé en faveur de la cessation immédiate des violences et des hostilités, à l’endroit des groupes armés.
Elles ont donc invité les groupes armés à déposer les armes et à s’engager de bonne foi dans la recherche d’une solution pacifique à la crise, dans le cadre de l’Initiative de l’Union Africaine pour la paix et la réconciliation en République Centrafricaine.
En dépit de ces efforts de règlement pacifique de la crise, certains groupes armés, s’obstinent à maintenir le pays dans le chaos.
Sinon, comment comprendre et expliquer la persistance des attaques contre la population civile, le personnel humanitaire et les forces de paix des Nations-Unies, perpétrés par des groupes armés signataires de tous les accords de paix?
Comment expliquer la poursuite de la prédation et du pillage des ressources minières et fauniques du pays ainsi que la perception indue des taxes et impôts par des groupes armés, au détriment des services publics ? Vous l’aurez compris, ces agissements reposent sur des mobiles obscurs et égoïstes.
- Mes chers Compatriotes;
Vous vous posez la question légitime de savoir jusqu’à quand les groupes armés vont continuer à défier l’autorité de l’Etat, à tuer, violer nos femmes et filles et exploiter illégalement les richesses naturelles du pays ? J’ai le droit et le devoir de vous dire que ces ennemis de la paix veulent nous pousser à la résignation.
Or, le pire qui puisse nous affaiblir devant les fossoyeurs de la République et éventrer notre espérance d’un avenir meilleur, c’est la résignation.
Mais je ne me résignerai pas. Le peuple centrafricain ne se résignera pas. Croyez-moi, je ne vous trahirai pas.
Je vous exhorte donc, mes chers Compatriotes, à faire confiance à vos institutions. J’ai la ferme conviction que nous avançons.
Les résultats tangibles obtenus dans les domaines du DDRR pilote, de la restauration de l’autorité de l’Etat, de la sécurité, la gouvernance économique et financière, de la justice, témoignent que nous sommes sur la bonne voie. Les défis demeurent cependant nombreux, au regard de vos attentes, j’en conviens. Le pays reste extrêmement fragile. C’est pourquoi, j’en appelle à la retenue et à la compréhension de tous.
Bientôt, la crise sera derrière nous. Car rien ne peut arrêter la marche d’un peuple épris de paix, de démocratie, de justice et de développement.
Ceux qui refusent aujourd’hui d’avancer avec nous sur le chemin de la paix et la réconciliation nationale récolteront les fruits de leur hypocrisie et de leur dévoiement.
Ceux qui se livrent aux crimes sur les paisibles populations ou qui attisent le feu, répondront tôt ou tard de leurs actes devant la justice, tant nationale qu’internationale, quand la main tendue sera retirée, et elle sera bientôt retirée. Oui, la crise ne doit pas accompagner et compromettre l’avenir de toute une génération de Centrafricains. Il est temps qu’elle s’arrête. Les jeunes, les femmes ont besoin de vivre dans un pays apaisé, propice à leur épanouissement.
J’invite donc la jeunesse à dire non au désespoir qui la pousse à prendre les armes et à se lancer dans une aventure sans lendemain. Je réaffirme ma détermination à tout mettre en œuvre pour rétablir la paix et la sécurité sur le territoire national. J’encourage la classe politique et la société civile à garder le cap sur les points de convergence en privilégiant la défense de l’intérêt général et le respect de nos lois, face à la tragédie que connaît le pays depuis plusieurs années déjà.
J’exhorte aussi la diaspora, de plus en plus active sur les réseaux sociaux, à s’impliquer davantage dans la recherche de la paix et de mettre son génie au service de la Nation. Je réitère que j’ai besoin de vos soutiens, de vos conseils, de votre mobilisation pour relever les défis qui se posent à nous avec acuité. Etape par étape, pierre sur pierre, nous arriverons à rebâtir notre Nation et construire un avenir meilleur.
En terminant mes propos, je voudrais saluer la présence à nos côtés de la communauté internationale, à travers l’Organisation des Nations-Unies, l’Union européenne, l’Union africaine, la CEEAC, la CEMAC, la MINUSCA, les pays amis et tous les partenaires techniques et financiers de la République centrafricaine dont la Banque Mondiale, le FMI, la BAD, la BDEAC et les Organisations internationales comme la francophonie et l’Union internationale des télécommunications.
Je souhaite que la troisième année que nous amorçons puisse connaître davantage de succès pour un retour définitif de la paix et de la cohésion sociale.
Que Dieu bénisse la République centrafricaine et son peuple
Je vous remercie.
Le 30 mars 2018