d'Anicet Georges Dologuélé
En présentant mes sincères condoléances à toutes les familles dont un ou plusieurs parents ont été fauchés hier dans cette ignoble boucherie, mon cœur saigne.
En exprimant tout mon soutien aux nombreux blessés, dont certains luttent contre la mort dans nos hôpitaux, mon cœur saigne.
Il saigne pour la mort de ces innocents dont le seul tort a été d'aller prier Dieu le jour de la fête du travail,
Il saigne pour la mort de ce homme de Dieu, qui inlassablement prêchait la paix et la cohésion sociale, mais qu'une haine irrationnelle vient d'arracher à l'affection de l'Eglise, de ses fidèles et de sa famille,
Il saigne à cause du sentiment d'impuissance que ressent l'homme politique que je suis, alors que ma conviction demeure toujours intacte sur tout ce que nous pouvons encore faire collectivement pour sauver notre pays de cette perpétuelle descente aux enfers.
Mais ne cédons surtout pas à la tentation de croire que c'est par la vengeance que nous ramènerons la paix. Nous devons tous conserver la tête froide et, au delà de notre douleur et de notre révolte légitimes, rechercher inlassablement les meilleures solutions pour rétablir la sécurité sans ébranler l'édifice de la communauté nationale.
J'appelle donc tous les compatriotes au calme et à la retenue.
Et j'appelle chaque Institution républicaine à prendre ses responsabilités pour ramener la paix et le vivre ensemble dans notre pays. Personne ne réglera nos problèmes à notre place, nous le savons tous désormais.
Demeurons plus que jamais fiers d'être centrafricains.
Le 2 mai 2018