Droit de réponse à la PMP ZE.

Droit de reponsePar Théophie Eka II

Par un communiqué en date du (sic, pas de date), le coordonnateur général en charge de la communication de la plateforme de la majorité présidentielle a cru bon devoir donner des leçons de pratiques démocratiques aux utilisateurs des réseaux sociaux et vendre des "efforts" qui seraient en train d’être entrepris par le pouvoir dont il est le porte-voix !

Puisse notre compatriote nous permettre de nous étonner du fait que "la volonté de relever un pays"ne s’apprécie en de termes philosophiques vagues ! Les pères de cette science s’accordent d’ailleurs à affirmer que "tout est nombre"!

Aussi, le message du compatriote serait plus percutant s’il nous citait ces efforts (qu’avec une lampe en plein midi, nous peinons à voir)! Comme dirait la chanson "paroles, paroles…" nous mourrons, nous succombons, nous sommes exterminés !

Nous aurions mieux aimé que cette plateforme, bien plate comme son nom l’indique, présentât ses condoléances aux centrafricains qui sont journellement vidés de leur sang, aux victimes de la barbarie que le gouvernement n’arrive à stopper, plutôt que de se constituer en gendarme des réseaux sociaux !

À comprendre l’écrit du coordonnateur, le président serait hyperactif ?!!!

Sûrement, il est souvent sur le terrain au chevet des victimes, les ministres y sont !

Mieux il serait faire la promotion des actes posés par le gouvernement et poster les photos du président sur les théâtres de la désolation !

Oh, que si !

Nous avons tous à l’esprit que "notre pays, la Centrafrique, souffre de la violence imposée par les groupes armés depuis 2013. Une violence avec violation préoccupante du droit humain et quasi-destruction de l’Etat !"

Plus que ça, nous avons à l’esprit que nous avons élus un homme que nous avons cru capable :

 "…de garantir l’indépendance et la pérennité de la république, de sauvegarder l’intégrité du territoire, de préserver la paix, de consolider l’unité nationale, d’assurer le bien-être du peuple centrafricain, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge sans aucune considération d’ordre ethnique, régional ou confessionnel, de ne jamais exercer les pouvoirs qui me sont dévolus par la constitution a des fins personnelles ni de réviser le nombre et la durée de mon mandat et de n’être guide en tout que par l’intérêt national et la dignité du peuple centrafricain."

Il s’agit bien ici des termes du serment prononcé par le chef de l’État !

Faut-il rappeler, encore une fois au coordonnateur qu’il n’existe ici de méprise sur les "règles élémentaires qui gouvernent les institutions démocratiques ?"

Quand on publie un communiqué et qu’on se pose en donneur de leçons, il faut aussi savoir de quoi on parle !

Le Coordonnateur, un compatriote qui, logiquement jouit d’une rigueur affirmée, une personne que j’ai toujours admirée se serait épris d’un soutien émotionnel tel l’aveuglement des premiers jours de noces ?

En Centrafrique, le président de la République est responsable des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions en cas de haute trahison !

L’article 107 de la Constitution dresse la liste des actes qui sont considérés comme crimes de haute trahison :

  • la violation du serment ;
  • les homicides politiques ;
  • l’affairisme ;
  • la constitution ou l’entretien de milice ;
  • le refus de doter les forces de défense et de sécurité de moyens nécessaires à l’accomplissement de leur mission ;
  • toute action contraire aux intérêts supérieurs de la Nation.

 

Doit-on rappeler que, même, la non mise en place des institutions de la République dans le délai constitutionnel est un motif de destitution ?

Me prouverez-vous que toutes les institutions soient en place ? Je vous engage à nous donner la traduction du mot "inertie" ou des adjectifs "soporifique", "soporeux"  en sango!

Soyons plutôt généreux et utilisons plutôt le déterminatif "inconsistant !" Plutôt que de nous faire des leçons, vous gagnerez, nous en sommes persuadés, en secouant le cocotier !

Au demeurant, compatriote coordonnateur, le passage à l’autre rive ne doit pas vous faire oublier qu’il y a peu, troncs d’arbres, nous naviguions dans les mêmes eaux ! Nous ne découvrons pas l’activisme mais c’est vous qui vous vous en êtes défaits !

Très fraternellement.

Théophile Eka  II

Le 4 septembre 2017