Belgique : discours du président de la République centrafricaine au forum économique de Genval

  • Excellence Monsieur le Premier Ministre du royaume de Belgique,
  • Excellence Monsieur Le Ministre Président de la région Wallonne,
  • Excellences Messieurs les Gouverneurs de province,
  • Monsieur le Président du Conseil provincial,
  • Messieurs les Maires,
  • Mesdames et Messieurs les Consuls honoraires,
  • Mesdames et messieurs les Directeurs généraux,
  • Mesdames, Messieurs,
  • Distingués invités,

 

C’est pour moi un honneur de prendre la parole devant cette auguste assemblée, à l’occasion de la 6ème édition du Forum Économique pour lequel mon pays, la République centrafricaine a l’honneur de participer avec une forte délégation officielle conduite par moi-même, et comprenant des opérateurs économiques centrafricains.

A cet effet, je voudrais tout d’abord rendre un vibrant hommage au nom du peuple centrafricain, à Sa Majesté le Roi de Belgique et le remercier du fond de mon cœur pour avoir bien voulu, non seulement accueillir ce forum économique sur le territoire Belge, un pays ami de la République centrafricaine, mais aussi pour toutes les dispositions prises pour favoriser l’accueil et le séjour agréable de la délégation qui m’accompagne dans ce beau pays, capitale de l’Europe.

Mes remerciements vont également à l’endroit de toutes les institutions ou structures basées en Europe ou ailleurs, qui de près ou de loin ont contribué à l’organisation dudit Forum. Il convient de souligner que l’organisation de ce Forum Économique en Belgique, plus précisément à Genval, témoigne à suffisance de l’intérêt particulier que les Hautes Autorités du Royaume de la Belgique et le monde des affaires accordent à la République centrafricaine.

La République centrafricaine, mon pays, qui vient de traverser une des crises les plus graves de son histoire, est entrain aujourd’hui, avec l’appui de la Communauté internationale, d’en sortir de manière progressive.

Pays sans littoral, enclavé, la République centrafricaine a une superficie de 623.000 km² et reste très faiblement peuplée, comptant une population estimée à 4,7 millions d’habitants, inégalement répartie entre les 7  régions du pays. La densité moyenne varie de un habitant au km² dans la région N° 5 au Nord-Est, à neuf (9) habitants au km² dans la région N° 7, c’est-à-dire la capitale, Bangui.

L’inégale répartition de la population sur ce vaste territoire pose un véritable problème de développement et particulièrement d’équipements collectifs de base tels que l’approvisionnement en eau, les services d’assainissement, de distribution d’énergie, ainsi que le déploiement des services de télécommunication et de transport. A cela s’ajoutent les problèmes d’enclavement intérieur et extérieur, dus essentiellement à l’état de délabrement des infrastructures routières.

Au niveau régional, la République centrafricaine, située au cœur de l’Afrique, fait partie de grands ensembles économiques régionaux, marqués par des accords de libre-échange ou de libre circulation. Ce sont les exemples de la Communauté Économique et Monétaire d’Afrique Centrale (CEMAC), qui constitue un marché de 120 millions d’habitants et de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) qui regorgent environ 175 millions de consommateurs.
 

En outre, à l’instar de plusieurs pays du continent, j’ai également signé en mars 2018 à Kigali, au RWANDA, l’accord de libre-échange continental africain qui, en perspective, donnera l’accès aux marchés de toute l’Afrique lors de sa mise en œuvre imminente ; ces initiatives étant consolidées par l’appartenance de la République Centrafrique comme État membre de l’Organisation pour l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique (OHADA) et à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). L'Afrique comprend une multitude de petites économies. Or, l'industrialisation exige des marchés plus vastes et à plus grande échelle. Dans ce contexte, une intégration plus poussée du marché régional est nécessaire. Ainsi, au niveau régional et sous régional, le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) accorde une importance particulière à la promotion et au développement des PME dans le domaine d'action prioritaire de l'accès au marché.

De même, la CEMAC s'emploie à en faire l'un des moteurs de l'intégration économique, à travers la directive sur le financement et le développement des petites et moyennes entreprises et les Accords de Partenariat Économique (APE). Pour tenir le pari d’un redressement économique et social durable dans le contexte de sortie de crise actuelle de mon pays, il faut mobiliser toutes les énergies tant au niveau national qu’international. C’est ainsi qu’au niveau national, le Gouvernement a initié un plan national de relèvement et de consolidation de la paix (RCPCA) adopté lors de la Conférence internationale du 16 novembre 2016 à Bruxelles et financé par la communauté internationale.

  • Excellence Monsieur le Premier Ministre du Royaume de Belgique,
  • Mesdames et Messieurs,
  • Distingués invités,

 

La République centrafricaine possède d’énormes potentialités en ressources naturelles, comme vous le constaterez dans les différents documents qui vous seront présentés et partagés au cours de ce forum économique. Mais son économie reste faible et peu diversifiée et sa participation à l’Économie Mondiale se limite à l’exportation d’un certain nombre des produits bruts, à savoir le coton, le café, le bois, le diamant et l’or. C’est un pays qui dispose d’énormes potentialités dans plusieurs domaines faiblement exploitées. Je voudrais ici mentionner les conditions agro-écologiques favorables à l’agriculture, la disponibilité en ressources en eau, des terres arables dont la surface estimée à 15 millions d’hectares dont 1% seulement est exploité.

Elle est aux cultures de rente dont le café, le coton et le cacao et la culture vivrière comme l’huile de palme, le maïs, le sésame, l’arachide et la banane. Le retour à la légalité constitutionnelle a permis de prendre des mesures décisives pour la relance de la croissance économique dans les principaux secteurs comme les mines, la forêt et l’agriculture. La situation dans ces secteurs doit être prise en compte. C’est à ce niveau que la RCA recherche les partenaires avec lesquels elle va travailler pour l’exploitation et la mise en valeur de ses potentialités.

A ce jour, je peux avouer que la République centrafricaine se relève progressivement. Toutefois, les défis restent énormes et, seuls, les investissements publics ne suffisent pas à mon pays pour promouvoir son développement en dépit des potentialités, d’où nécessité de se tourner aussi vers le secteur privé, afin de promouvoir la création d’emplois pour juguler le chômage des jeunes dont le nombre dépasse la moitié de la population centrafricaine. Un appui de nos partenaires s’avère nécessaire pour assurer dans les meilleures conditions les actions de justice, de désarmement, de sécurité et, plus globalement, de bonne gouvernance.

C’est dans cette optique que le Plan Opérationnel de Stabilisation Immédiate de Bambari (POSIB) a été initié et servira d’expérience pilote susceptible d’être répliquée dans des zones similaires pour garantir la paix, la sécurité, et par conséquent les investissements privés et le développement économique.

  • Excellence Monsieur le Premier Ministre du Royaume de Belgique,
  • Mesdames et Messieurs,
  • Distingués invités,

 

A l’instar des pays africains parties prenantes à la Position Africaine Commune (PAC) adoptée lors du Sommet de l'Union Africaine, tenu le 22 janvier 2014 à Addis-Abeba, en Éthiopie, La République Centrafricaine devra identifier ses priorités et les inclure dans les Objectifs de Développement Durable (ODD). En dépit des difficultés rencontrées, des progrès notables ont pu être enregistrés notamment dans les domaines de la sécurité et de la paix par la signature de l’Accord politique et de Réconciliation du 6 février 2019 entre le Gouvernement et les Groupes armés. Autant l’appui des partenaires nous reste indispensable, autant les investissements privés constituent des réponses nécessaires et appropriées en faveur de la croissance.

En effet, le rôle du secteur privé est central, car il va tirer la croissance, en particulier dans un pays comme le nôtre, où la problématique essentielle est de créer des emplois pour les jeunes. Comme vous le savez le secteur privé joue un rôle vital comme moteur de la croissance économique et de la lutte contre la pauvreté. C’est pourquoi, je lance un appel solennel à tous les investisseurs étrangers en général, et en particulier les investisseurs belges, à venir s’implanter en Centrafrique et nouer des partenariats gagnant-gagnant avec les opérateurs économiques centrafricains.

A cet effet, je m’engage aussi solennellement à créer davantage les conditions favorables à l’amélioration du climat des affaires, conformément à la législation nationale et aux directives des organisations économiques et financières internationales auxquelles mon pays a souscrit. L’ensemble de ces efforts ainsi que ceux attendus de nos partenaires, associés à notre approche fondée sur le dialogue, la participation et la bonne gouvernance, contribueront à renforcer la République Centrafricaine dans sa marche vers la paix, la sécurité et le développement avec son peuple uni et réconcilié.


- Excellence Monsieur le Premier Ministre du Royaume de Belgique,
- Mesdames et Messieurs,
- Distingués invités,

Je voudrais réitérer à vous, nos partenaires, mes vifs remerciements pour vos contributions actuelles qui ont permis de répondre de façon significative aux attentes urgentes de la population centrafricaine. J’ai bon espoir que mon propos permettra de mobiliser la Communauté Internationale et les investisseurs à venir implanter leurs sociétés en République centrafricaine et que des engagements concrets seront pris pour sortir le peuple centrafricain de la pauvreté. Je tiens à présenter également mes vifs remerciements à tous les investisseurs et hommes d’affaires dont la présence à ce Forum Economique témoigne de leur intérêt pour mon pays, ainsi que de leur volonté à contribuer à son développement, dans la phase actuelle et décisive de reconstruction nationale.

La collaboration entre tous est indispensable pour réussir, surtout à un moment comme celui-ci où le Gouvernement est en train de mener de front plusieurs chantiers. Je voudrais aussi réitérer à vous, nos partenaires, mes vifs remerciements pour vos contributions actuelles qui ont permis de répondre de façon significative aux attentes urgentes de la population centrafricaine. Je ne saurais terminer mes propos, sans pour autant remercier sincèrement l’initiative d’Africa Rise, qui a permis l’organisation et la participation de mon pays, la RCA, à ce Forum économique. Ainsi, je vous invite tous, Distingués invités, à vous engager dans la voie ouverte pour la promotion et le développement économique et sociale de la République Centrafricaine.

Vive le développement du secteur privé centrafricain,
Vive le partenariat public-privé,
Vive la coopération internationale,
Je tiens à présenter également mes vifs remerciements à tous les investisseurs et hommes d’affaires dont la présence à ce Forum Économique témoigne de leur intérêt pour mon pays, ainsi que de leur volonté à contribuer à son développement, dans la phase actuelle et décisive de reconstruction nationale.

Le 3 avril 2019