Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations-unies,
MonIeur le Vice-Président de la Banque mondiale,
Excellences Messieurs les Ambassadeurs et Chefs de Missions Diplomatiques et des Organisations internationales,
Monsieur le Préfet de la Ouaka,
Messieurs les Sous-Préfets,
Monsieur le Maire de la Ville de Bambari,
Mesdames et Messieurs les notables,
Vaillantes populations de la Ouaka,
Mes chers compatriotes,
Nous voici à Bambari, non seulement pour vous rendre visite, mais aussi pour remercier toute la population de la Ouaka pour la confiance qu’elle m’a témoignée lors de l’élection présidentielle en m’élisant massivement comme Président de la République, Chef de l’Etat. Je vous suis particulièrement reconnaissant. Je suis venu, surtout, pour m’enquérir de vos conditions d’existence et de vous parler de l’avenir et de votre sécurité, car c’est de cela qu’il s’agit. Mais, je tiens avant tout, à vous dire que je ne suis pas venu seul : j’ai une délégation qui m’accompagne composée de hautes personnalités du pays, des Ministres et du Vice-président de la Banque mondiale qui est en visite de travail dans notre pays depuis hier, je veux citer Monsieur Makhtar Diop. Je vous demande de l’applaudir très chaleureusement. La Banque mondiale est un organe spécialisé du système des Nations-unies qui nous appui dans la mise en œuvre des projets de développement. Elle nous a beaucoup soutenus et continue de nous soutenir. Je suis venu avec son Vice-président parce que, justement, avec cette institution nous avons un vaste programme de redéploiement de l’administration publique dans les Préfectures de la Ouaka, la Basse Kotto et le Haut Mbomou et cela concerne :
- La réhabilitation et/ou construction des bâtiments administratifs,
- La dotation des services déconcentrés de l’Etat en kits administratifs,
- Et le renforcement des capacités du personnel des services déconcentrés de l’Etat des dites localités pour un cout global de 5 625 410 euros soit 3 690 027 067 Fcfa.
Mes Chers compatriotes,
Je serai venu un peu plutôt à Bambari quelques moments après mon entrée en fonction. Mais comme vous le savez, notre pays la République centrafricaine est trop vaste. J’ai donc entrepris, depuis, une série de visites de travail à l’intérieur du pays. Dans ce cadre, j’ai pu me rendre à Bouar, Kaga-Bandoro, Bria, Sibut , Bossangoa et récemment à Mbaïki. Aujourd’hui, c’est le tour de Bambari, après ce sera OBO et Mobaye. En clair, je n’oublie les enfants de la République centrafricaine qui sont à l’intérieur du pays et je me dois d’aller vers eux pour partager leurs soucis, connaitre leurs problèmes spécifiques afin d’y apporter des solutions.
Pour ce qui concerne la Préfecture de la Ouaka, je n’ignore pas les moments difficiles que vous avez connus depuis bientôt quatre années.
La situation difficile que vous avez traversée est la conséquence de la crise profonde que notre pays a connue depuis 2013.
En effet, la Préfecture de l’Ouaka et les Préfectures voisines sont devenues le sanctuaire des groupes armés qui y régnaient en maitre au grand dam des populations. Vous avez souffert dans votre chaire, vous avez perdu des biens, vous avez perdu des êtres chers que vous ne reverrez plus, et tout cela est triste.
Je suis venu vous dire que cette situation est maintenant derrière vous puisque j’ai décidé, avec le peu de moyens dont dispose l’Etat, de rétablir l’ordre et la sécurité dans la Ouaka avec l’appui de MINUSCA.
La MINUSCA et nos forces de sécurité intérieure que nous venons de projeter sont désormais là pour vous protéger et sécuriser la ville de Bambari toute entière. Ayez confiance en la MINUSCA et à nos forces qui sont ici car elles ont la mission de vous protéger. Plus jamais, vous ne serez plus seuls.
Vous avez été longtemps victimes d’un conflit armé initié par des groupes armés qui jusque-là peinent à justifier leurs actions. Ils se cachent derrière des intérêts égoïstes que le peuple centrafricain ne partage pas dans son ensemble. Le sujet est connu, on parle de la marginalisation de certaines parties du territoire national. On évoque le manque d’infrastructures dans ces localités pour justifier ces velléités guerrières et meurtrières.
La vérité est que toutes les régions de la République centrafricaine se trouvent dans la même situation depuis plusieurs décennies. Les problèmes de distribution de l’eau potable, des infrastructures routières, sanitaires sont communs à toutes les grandes villes du pays. Il nous faut, donc, avec la nouvelle ère qui s’ouvre travailler pour assurer le développement intégré et intégral de toutes les régions du pays. Pour ce faire, seul un climat de paix et de sécurité pourrait nous permettre d’atteindre cet objectif. C’est pourquoi j’exhorte chacun de vous à travailler pour la paix et pour la cohésion sociale.
Je vous demande de ne pas céder à la panique. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que Bambari retrouve sa sérénité du passé et que la justice rattrape les auteurs de crimes odieux et crapuleux commis sur les paisibles populations. Je vous demande de croire à l’avenir, d’aider le gouvernement à reconstruire la paix et le vivre ensemble. Je profite de cet instant pour dire à toutes les populations centrafricaines qu’il n y a pas une autre alternative que la paix. Nous avons besoin de la paix pour assurer le relèvement et le développement du pays. Regarder comment la ville de Bambari est tombée plus bas du fait de ces conflits armés. La ville de Bambari, deuxième capitale du pays, qui faisait la fierté de tous qui avait tous les services publics. Voilà l’état dans lequel les semeurs de la guerre l’ont laissé : une ville à l’abandon, aux infrastructures publiques pillées et détruites, une ville morte.
Mes chers compatriotes,
Je parlais à l’instant de la nécessité d’avoir une paix durable. Le moyen approprié pour avoir la paix reste à mon avis le DDRR et le dialogue. Le DDRR car on n’aura pas la paix tant que des armes de tous calibres continueront à circuler dans les quatre coins du pays. Il nous faut retirer ces armes qui sèment la mort et la désolation de la circulation. Le dialogue, c’est la recherche de l’entente et de la cohésion par de moyens pacifiques. Il ne s’agit pas de dialogue politique comme d’aucuns le réclament mais des changes au sein du Comité Consultatif et de Suivi du DDRR sur ce qui nous divise et ce qu’on aura à faire après la paix retrouvée.
J’invite ce jour, toutes les filles et tous les fils du pays à rejoindre le camp de la paix. Il est temps d’arrêter la guerre car la guerre n’a fait que détruire le pays depuis 4 années et soumis les populations à la misère. Le peuple a besoin du pain c’est dire du développement, pas de la guerre. Les groupes doivent cesser les violences aveugles, ils doivent cesser de se comporter comme des barbares, des hommes sans foi ni loi. Ce qui est certain, c’est que les ennemis de la paix répondront de leurs actes devant la justice quelque soit le temps écoulé. Qu’ils sachent, qu’à force de combattre la paix, ils cumulent chaque jour des infractions dont ils en répondront tôt ou tard devant la justice. Le message de Bambari est un message de paix et de réconciliation nationale. Je suis venu, ici, aujourd’hui pour proclamer la paix dans notre pays, l’unité nationale et l’indivisibilité du pays.
Mes chers compatriotes,
Levez-vous pour dire non, non et non à tous ceux qui ramener notre pays dans l’anarchie et le chaos, non à ceux qui veulent faire la partition du pays. La République Centrafricaine est une et indivisible. Que Dieu bénisse notre pays ! Je vous remercie.
Faustin-Archange Touadera, le 12 mars 2017