Le 1er avril 2020 Catherine Samba-Panza a adressé un message de sensibilisation....Catherine Samba-Panza@csp
- Centrafricaines, centrafricains,
- Mes cher(es) compatriotes,
La République centrafricaine, notre cher et beau pays, à l’instar de la plupart des pays du monde, traverse une crise sanitaire sans précédent dans l’histoire de l’humanité tant par les morts qu’elle engendre, la peur qu’elle suscite, les bouleversements qu’elle a provoqué dans nos vies et dans nos familles. Mais aussi dans notre relation avec les pays frères voisins et amis lointains avec lesquels nous entretenons les rapports les plus harmonieux.
Le Coronavirus, puisque c’est de lui qu’il s’agit, sévit dans le monde entier, sans discrimination de continent, de classe, d’âge et de sexe. Il peut entrer partout, dans nos territoires, nos villes, nos administrations, nos rues, nos maisons.
- Mes cher(es) compatriotes,
Ce virus est venu se greffer aux drames du quotidien auxquels vous êtes déjà confrontés et qui a forgé cette résilience par laquelle vous avez toujours surmonté l’adversité et les pulsions de morts qui nous assaillent depuis plusieurs décennies.
Certes, l’actualité est envahie par le macabre comptage des morts. Elle nous montre la détresse des populations, les changements d’habitudes et d’attitudes qu’impose l’omniprésence du virus et le danger qu’il représente. Elle nous montre comment le Coronavirus nous enlève de valeureux fils et filles du continent et de notre pays.
Heureusement, nous avons aussi écho d’une part, du combat mené contre cet ennemi que nous ne voyons pas mais qui tue et des chaînes de solidarité internationale qu’il suscite à travers le monde d’autre part.
Le président de la République et le gouvernement mobilisés contre la pandémie ont pris des mesures préventives contraignantes abondamment diffusées à la radio, à la télévision, dans la presse et qui sont connues de vous.
Comme vous le savez, ces mesures visent à limiter la propagation du virus dans notre pays qui n’est pas plus épargné que d’autres avec, pour l’instant, 5 cas de maladies déclarés. Je vous exhorte tous à respecter scrupuleusement ces mesures pour vous protéger ainsi que votre famille, protéger notre pays et l’humanité entière.
Je vous incite aussi à proscrire le piège de l’incrédulité et de la stigmatisation qui guettent certains d’entre nous. Le coronavirus s’est introduit dans notre pays. Nous n’allons pas nous cacher ni fuir mais nous dresser contre lui, plus disciplinés et résilients que jamais pour l’éradiquer.
C’est pourquoi, je lance un vibrant appel à la solidarité nationale, aux opérateurs économiques, aux personnes de bonne volonté, à l’organisation mondiale de la santé -OMS-, aux Fonds des Nations-Unies pour la Population -FNUPA-, aux organisations nationales et internationales pour contribuer à la mise en place d’un Fonds National de Solidarité.
Le Fonds National de Solidarité aura pour objectifs d’assurer une meilleure prise en charge psycho-sociale et thérapeutique des personnes infectées et affectées par le covid-19.
- Mes cher(es) compatriotes,
Je voudrais partager toute ma compassion avec les familles affectées et, à l’occasion, adresser à toute l’équipe médicale mise en place et engagée spécialement dans la lutte contre le coronavirus, tous mes encouragements pour son courage, son abnégation et pour les sacrifices consentis en dépit de nos moyens limités.
Je vous demande, en tant que premières éducatrices, de veiller à ce que dans vos foyers les mesures, qui constituent des barrières contre le coronavirus, soient strictement respectées.
- Mes cher(es) compatriotes,
L’heure est grave. Nous ne devons pas attendre de compter nos morts pour prendre conscience de ce fléau qui frappe hommes, femmes et enfants.
Centrafricaines, centrafricains, levons-nous comme un seul homme, une seule famille, un seul peuple, en dépassant nos clivages politiques, ethniques, religieux pour faire barrage au Coronavirus.
Tous ensemble, nous le vaincrons.
Je vous remercie. Singuila.