Jean-Pierre Mara, député de Mala a déclaré
"Avant 1960 la lutte c'était contre les blancs.
Depuis 1960 la lutte c'est contre nous-même.
La lutte pour l'indépendance continue"
Jean-Pierre Mara@jpm/an
Jean-Serge Bokassa ancien ministre a communiqué
13 août 1960-13 août 2018 : Soit 58 ans qui se sont écoulés et croyez-moi nous avons progressé !
Nous avons progressé et nous continuons de progresser mais malheureusement, pas dans le bon sens. Notre bilan se traduit par un déficit en bien des domaines -sanitaires, scolaires, culturels, logements sociaux, etc...- Il se traduit aussi en déficit d’infrastructures routières, nous donnant de davantage subir les méfaits de notre enclavement, limitant les échanges commerciaux et le partage d’expérience culturel pourtant nécessaire à notre épanouissement. Il est caractérisé encore par une couverture plus qu’insuffisante en eau potable -la vie- et en énergie.
En réalité, la liste des déficits est bien longue et les causes profondes. En effet, bien que celles-ci -les causes- aient des aspects endogènes et exogènes, il n’en reste pas moins que ce qui nous arrive est avant tout ce que nous, centrafricains, avons fini par tolérer.
Par exemple, tant que le paysan acceptera de survivre par l’aide au rabais qui lui est accordée, à l’exemple des dons de semences, qui le maintient, sous nos regards finalement complices, dans une dépendance qui ne peut l’affranchir de sa misère, alors nous resterons des attardés. Le père fondateur Barthélemy Boganda à qui je rends un grand hommage en cette occasion mémorable ne disait-il pas : "Nous avons obtenu l’indépendance politique, il nous faut maintenant obtenir l’indépendance économique ?"
L’Etat doit accompagner la masse "paysanne-agricole" à produire ses propres semences, sans cela nous resterons attardés. Tant que nous resterons volontairement, par paresse et absence d’imagination pour pouvoir créer notre propre modèle de survie et d’épanouissement, esclaves d’une aide qui nous enlève toute dignité, dignité chère à Boganda qui l’a inscrite dans notre devise, alors nous resterons des attardés. Tant que nous ne comprendrons pas la nécessité de nous départir de cette mentalité d’enfant, de partisan, de tribaliste, de xénophobe, d’égoïste et j’en passe, alors nous resterons des attardés. La classe politique par son égocentrisme révèle son nanisme et son immaturité.
Là où Boganda avait une vision panafricaine, ceux de notre génération parlent de régions ou de clans ou de familles, quel recul !!!! Même sur le plan idéologique, ce que nous sommes devenus, transparaît. Combien de jeunes à Bangui se soucient de ce que vit le jeune de Paoua ou de Bocaranga et vice-versa ? Voilà ce qu’est devenu notre sens de l’unité et de la solidarité 58 ans après!
Le concept du "Mou na mbi si", cette mentalité d’assistanat savamment entretenue par l’aide, déforme nos mentalités faisant de nous un peuple d’assistés. Le résultat ? Notre fragilité au plan national. Tant que nous attendrons que d’autres viennent faire à notre place notre propre bonheur, alors nous resterons des attardés.
Nous devons prêcher à l’unisson pour notre chapelle et notre chapelle, il n’y en a qu’une, ce n’est ni notre religion, ni notre région, ni notre parti politique, ni notre régime mais c’est notre nation. Cette nation, édifiée sur des valeurs républicaines qui fonde aujourd’hui notre identité. Nous devrons notre salut à cet éveil de la conscience. À force d’être traqués, spoliés, abusés, il serait peut-être temps de dire stop, ça suffit !
Allons et puisons dans le courage des pères fondateurs qui nous ont laissé un bel exemple pour créer les conditions d’une véritable renaissance de notre pays, ça ne se fera que par nous et pour nous.
Belle fête d’Indépendance à tous et que Dieu bénisse notre Nation.
Kodro ti mo kozo si. Jean Serge Bokassa@jsb
Le 13 août 2018