La coordination des ressortissants de l'Ouham-Pandé et Nana-Mambéré est présidée par Gisèle Bedan
Pour mémoire, née en 1966 Gisèle Bedan assistante d'éducation dans un lycée de Mantes-la Jolie dans le département des Yvelines en France a été propulsée ministre de l'éducation nationale sous la présidence de la transition Catherine Samba-Panza, d'où lorsque la "pionne" de lycée devient "Mme le ministre" titrait la presse en février 2014. Gisèle Bedan@cld/2014
Gisèle Bedan a été retenue comme coordinatrice de la chaine de solidarité en septembre/octobre 2017
http://www.centrafriqueledefi.com/pages/prefectures-et-villes-de-la-rca/page.html
Lettre à Monsieur Parfait Onanga, représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique - MINUSCA
Objet : Rappel de vos engagements
Monsieur le Représentant Spécial,
En octobre 2017, nous avions été reçus par votre conseiller spécial M Elie Gbaguidi, suite à la demande d’audience que nous vous avions adressée. La Coordination des Ressortissants de l’Ouham-Pende -CRUP-NM- vous en remercie.
Pour rappel, lors des évènements sanglants de Bocaranga et pour soutenir l’action des députés des régions Ouham-Pendé et de la Nana-Mambéré, des ressortissants de ces régions se sont réunis au sein de cette coordination avec deux objectifs :
Susciter un élan de solidarité pour répondre à la détresse des populations concernées ; Porter la voix des populations dans la recherche de solutions de sécurisation de ces régions mais aussi de tout le territoire centrafricain.
De cet entretien, il était ressorti que : Le relais humanitaire par la MINUSCA était en cours pour soulager les déplacés de ces régions Bocaranga, etc… ; La mobilisation des populations par région peut aider à relever les défis sécuritaires ; Les actions communautaires peuvent et doivent aider aux réflexions politiques.
Il y a donc un véritable défi communautaire à relever qui peut se relever dans un partenariat de confiance entre les populations, la MINUSCA et le gouvernement.
Aussi, la CRUP-NM s’était proposée d’être la structure d’appui aux actions envers les populations de l’Ouham-Pende et de la Nana Mambéré. Lors de cet entretien, nous avions aussi fait part des observations des communautés des régions Ouham-Pende et Nana-Mambéré :
- vos actions vigoureuses de dégagement des groupes armés n’ont fait que déplacer les combats d’une région à l’autre. Le répit des populations n’est alors que de courte durée,
les frontières du nord sont insuffisamment protégées alors que tous les groupes armés non conventionnels de ces vingt dernières années sont toujours entrés par ces frontières. Ce fait, suffisamment vérifiable, devrait conduire à une rationalisation des efforts de la MINUSCA. Cette dernière aurait pu utiliser ses modestes moyens pour :
- a) sécuriser d’abord les frontières du nord et les autres, pour empêcher l’afflux d’autres combattants au lieu de disperser et diluer ses efforts sur toute l’étendue du territoire
- b) poursuivre en même temps les combattants à l’intérieur du pays.
Les derniers événements de Paoua effritent ainsi, encore plus, la confiance que vous tentez pourtant de reconquérir auprès des populations.
En effet, comment pourrez-vous encore dire à ces populations d’être patientes en attendant le redéploiement des FACA"S ? Car, c’est aussi cela, nous en convenons, la difficulté de votre mission.
Or, durant cette tentative de reconquête de la confiance des populations, elles relèvent ce que nous nous devons de vous retransmettre fidèlement : les assaillants sont simplement délogés de leurs positions conquises et se retrouvent dans d’autres localités du territoire ; certains contingents -ou éléments isolés de ces contingents ?- se font complices des belligérants par la fourniture d’armes contre les populations civiles que votre institution est censée défendre à tout aggravent.
De tout ce qui précède, les populations de l’Ouham-Pendé, et très particulièrement de Paoua en ce moment douloureux qu’elles vivent recommandent : la prise en charge humanitaire rapide de ces populations laborieuses : déplacées du fait des combats, elles sont empêchées de vaquer aux occupations qui les font vivre. Ces combats incessants aggravent la paupérisation des populations et hypothèquent tous les efforts de vos propres agences -UNICEF- à relever le défi éducatif, l’éducation étant pourtant l’un des remèdes pour guérir et relever une nation de l’ignorance meurtrière. Une action militaire vigoureuse et définitive, orientée vers l’arrestation de tous les protagonistes de ces combats, et l’extermination de tous ceux qui menaceraient encore les populations ou même vos actions.
Monsieur le Représentant, tous les indices confirment qu’il s’agit d’une guerre de prédation économique et le dernier rapport de vos experts rejoint par là ce que nos populations clamaient pourtant depuis des mois: plus vite sera rendue cette indépendance économique à nos régions, plus vite nous sortirons de cette mendicité obligée qui ne nous honore point mais à laquelle nous sommes contraints.
Une action visible, salutaire, est attendue de ces populations de l’Ouham-Pende comme des autres régions dont les ressortissants ont porté vers vous les pleurs.
Dans cette attente, recevez, Monsieur le Représentant Spécial, l’expression de notre parfaite considération.
Gisèle Bedan
Le 10 janvier 2018